Centrafrique : à Zemio, la flamme des prix brûle
Bangui, 22 août 2023 (CNC) – Zemio, une petite ville nichée au sud-est de la République centrafricaine, porte un fardeau silencieux et douloureux. C’est un endroit où les prix des produits de première nécessité grimpent en flèche, laissant ses habitants luttant avec la famine, la mort, la maladie, pour survivre.
La Géographie Impitoyable :
Zemio est une cité éloignée, oubliée parfois même par les cartes. Située dans la préfecture du Haut-Mbomou, elle est la quintessence de l’isolement. Les routes qui relient cette enclave au reste du pays sont usées, comme des vieilles cordes tendues au-delà de leurs capacités. Ces routes ne sont plus de simples chemins, mais des tests d’endurance pour les véhicules et les marchandises.
Le Cœur Affaibli de Zemio :
La crise, insidieuse mais dévastatrice, a eu des effets profonds sur la population de Zemio. L’économie déjà fragile a été frappée par la dégradation des voies de communication et par l’envolée du prix du carburant. La dure réalité est que Zemio se trouve désormais en haut de la liste des villes les plus chères en denrée alimentaires et produits de première nécessité de la République centrafricaine.
Quand les prix primpent :
Dans les allées poussiéreuses des marchés de Zemio, les étiquettes des produits de consommation courante portent des chiffres intimidants. Le sac de farine, autrefois accessible, s’est transformé en un objet de luxe à 70 000 francs CFA. Le sucre, qui était un plaisir sucré, coûte maintenant 80 000 francs CFA par sac. Les familles dépensent 13 000 francs CFA pour seulement 5 kg de sel. Et un bidon de 20 litres d’huile essentielle pour cuisiner se vend à un prix décourageant de 60 000 francs CFA.
Routes défaillantes et carburant en hausse :
Les coupables derrière cette inflation galopante sont la détérioration des routes et la montée des prix du carburant. Les marchandises qui parviennent à atteindre Zemio doivent braver des routes hostiles, subissant ainsi des coûts de transport accrus. Le carburant, aliment vital pour la mobilité, se refuse d’être bon marché, intensifiant le fardeau économique de la ville.
Les voix de Zemio :
Les habitants de Zemio ressentent chaque piqûre de cette situation précaire. Les commerçants et les revendeurs, comme Habib Al Khalil et Sika Karaman, soulignent la complexité de cette hausse des prix. Ils se trouvent dans une équation où les coûts de transport et la détérioration des routes sont les facteurs de cette énigme financière. Les ménages se battent pour joindre les deux bouts, les familles ressentent la douleur, et les enfants souffrent du manque.
Des chemins parsemés d’obstacles :
Les transporteurs qui tentent de relier Bangui à Zemio sont des héros anonymes. Dans des conditions extrêmes, ils transportent des marchandises pour répondre aux besoins des habitants de Zemio. Pourtant, ce voyage ardu est désormais une question de survie économique. Le trajet qui durait autrefois des semaines est maintenant étiré sur des mois.
La faiblesse de l’assistance :
Même l’aide humanitaire, une lueur d’espoir dans l’obscurité, peine à alléger ce fardeau économique. La population déjà appauvrie de Zemio ne peut plus résister à cette inflation implacable. Les acteurs humanitaires se confrontent à une réalité difficile : leurs efforts ne sont plus une solution durable.
Un avenir voilé :
La montée des prix n’est pas seulement une menace pour les individus, mais pour toute la ville. Les piliers économiques de Zemio – l’agriculture, l’élevage, la chasse, la pêche et le commerce – se balancent au bord de l’effondrement. La crise sécuritaire qui a précédé a affaibli la ville, et cette hausse des prix vient s’ajouter à cette liste de défis.
Le crépuscule et l’aube :
Zemio est dans une course contre le temps. La ville jadis paisible est maintenant dans une lutte acharnée pour sa survie économique. La montée des prix, conséquence de facteurs géographiques et économiques, place les habitants dans une situation délicate. L’histoire de Zemio résonne comme un appel à l’aide, une bannière de résilience dans l’obscurité économique.
Par Alain Nzilo
Directeur de publications
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