Centrafrique : 161 fonctionnaires centrafricains admis à la retraite
Bangui, CNC. Le ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative, Marcel Djimassé, a signé un arrêté mettant à la retraite 161 fonctionnaires centrafricains à compter du 31 décembre 2024. Cette décision touche des agents de divers corps de l’administration ayant atteint la limite d’âge, selon l’arrêté.
L’éducation nationale particulièrement concernée pour ces fonctionnaires centrafricains admis à la retraite.
Parmi les fonctionnaires centrafricains admis à la retraite, le secteur de l’éducation nationale se trouve en première ligne avec 23 professeurs de lycée et de collège, ainsi que 9 instituteurs. Christophe Beret-Abossolo, professeur de lycée né en 1962, figure parmi les enseignants concernés. Après plus de 35 ans de carrière, il exprime des sentiments mitigés : « Je suis fier d’avoir contribué à former des générations d’élèves, mais je m’inquiète pour l’avenir de l’éducation dans notre pays » .
La santé, autre secteur clé impacté pour ces fonctionnaires admis à la retraite.
Le domaine de la santé voit également partir 34 de ses fonctionnaires admis à la retraite , dont 2 médecins généralistes. Le Dr Guy Roger Dotte, né en 1962, s’apprête à quitter son poste à l’hôpital communautaire de Bangui. « Notre système de santé manque cruellement de personnel qualifié. Mon départ, comme celui de mes collègues, risque d’aggraver la situation » , s’alarme-t-il.
L’administration générale perd des cadres expérimentés pour cette vague de départ de ces fonctionnaires centrafricains admis à la retraite.
L’administration générale n’est pas épargnée, avec 38 cadres admis à la retraite. Parmi ces fonctionnaires centrafricains admis à la retraite, Bendert Bokia, administrateur civil principal né en 1962, s’inquiète de la perte d’expertise : « Nous emportons avec nous des décennies d’expérience. Il faut assurer une transition en douceur pour ne pas désorganiser les services » .
Des départs des fonctionnaires centrafricains admis à la retraite dans tous les secteurs.
L’arrêté concerne également d’autres secteurs comme les finances, les douanes, les impôts, ou encore l’aviation civile. Jean Paul Azo Abdoulaye, ingénieur d’exploitation de l’aviation civile né en 1962, quittera ses fonctions à l’aéroport international Bangui M’Poko. « La sécurité aérienne exige une expertise pointue. J’espère que mon remplaçant sera formé à temps » , déclare-t-il.
Un congé libératoire de trois mois.
Selon l’arrêté ministériel, les fonctionnaires centrafricains admis à la retraite bénéficieront d’un congé libératoire de trois mois à partir du 1er octobre 2024. Cette période vise à faciliter la transition entre la vie active et la retraite.
Aucune dérogation prévue.
Le texte précise qu’aucun maintien en activité ne sera autorisé après l’admission à la retraite, même pour les agents nommés par décret présidentiel. Cette disposition soulève des interrogations quant à la continuité de certains services, notamment dans les zones rurales où le recrutement s’avère difficile.
Une mesure inscrite dans le cadre légal.
Cette décision s’inscrit dans le cadre de l’application du statut général de la fonction publique centrafricaine. Elle vise à assurer le renouvellement des effectifs de l’administration et à maîtriser la masse salariale de l’État, dans un contexte économique tendu.
Des défis pour l’administration centrafricaine.
Le départ à la retraite de ces 161 fonctionnaires, dont certains occupent des postes clés, provoque plusieurs défis pour l’administration centrafricaine. Le premier concerne le recrutement et la formation de leurs remplaçants.
Arsène Sakazo, analyste politique à Bangui, souligne l’ampleur de la tâche : « L’État centrafricain doit non seulement recruter, mais aussi former rapidement ces nouveaux agents pour éviter une rupture dans la continuité du service public » . Il ajoute que « dans certaines régions comme la Vakaga ou le Haut-Mbomou, distantes de plus de 700 km de Bangui, le recrutement de personnel qualifié s’annonce particulièrement ardu » .
La transmission des connaissances constitue un autre enjeu majeur. Marie-Claire Dobola, experte en gestion des ressources humaines, préconise la mise en place d’un système de tutorat : « Il faut organiser un transfert de compétences entre les agents partants et leurs successeurs, particulièrement dans les domaines techniques comme l’aviation civile ou la santé » .
Un impact sur le fonctionnement des services.
L’impact de ces départs sur le fonctionnement quotidien des services publics suscite des inquiétudes. Dans le secteur de l’éducation, déjà en tension, la perte de 32 enseignants expérimentés risque d’aggraver le déficit d’encadrement dans les établissements scolaires.
Un membre du secrétariat général du Syndicat national des enseignants de Centrafrique (SYNECA), tire la sonnette d’alarme : « Avec le départ de ces enseignants chevronnés, nous craignons une baisse encore plus grave de la qualité de l’enseignement. Le gouvernement doit prendre des mesures urgentes pour combler ce vide » .
Des opportunités pour la jeunesse centrafricaine ?
Malgré les inquiétudes, certains voient dans ces départs à la retraite une opportunité pour la jeunesse centrafricaine. Bernard Yangongo, membrre influent de l’Association des jeunes diplômés de Centrafrique, se veut optimiste : « Ces départs vont libérer des postes pour les jeunes diplômés qui peinent à intégrer la fonction publique. C’est l’occasion de rajeunir et de dynamiser notre administration » .
Le gouvernement appelé à anticiper.
Face à ces enjeux, de nombreuses voix s’élèvent pour appeler le gouvernement à anticiper les conséquences de ces départs massifs à la retraite. Un député de la majorité présidentielle interpelle l’exécutif : « Le gouvernement doit présenter un plan clair pour assurer la continuité du service public et la formation des nouveaux agents. Nous ne pouvons pas nous permettre une désorganisation de notre administration » .
Alors que le pays poursuit ses efforts de stabilisation et de développement, la gestion de cette transition au sein de l’administration apparaît comme un test crucial pour le gouvernement de Faustin-Archange Touadéra, surnommé « Baba Kongoboro » . La capacité de l’État à maintenir la qualité des services publics, malgré le départ de cadres expérimentés, sera scrutée de près par la population et les partenaires internationaux de la République centrafricaine.
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