(Corbeau News Ccentrafrique) 04-02-2015.
Centrafrique / Média : lumière sur la redaction du site Kangbi-ndara
Bangui, ( J.N) 04-02-2015
Diaspora Magazine suivant sa ligne éditoriale relative à la promotion des initiatives productives en République centrafricaine s’est intéressé cette semaine au site d’informations centrafricain connu sous l’adresse www.kangbi-ndara.com. L’administrateur principal de ce site, mis en ligne en avril 2013, livre dans cet entretien les coulisses de sa rédaction.
Monsieur Johnny Nalimo bonjour, vous êtes journaliste, coordonnateur du site d’informations Kangbi-ndara, en exile au Cameroun, comment conciliez-vous ces deux statuts?
Bonjour la journaliste, j’aurais souhaité que vous employiez le terme étranger pour évoquer mon séjour conditionnel au Cameroun, le mot « exile » prête quelque fois à confusion en raison de sa consonance politique. Je ne vois pas quoi concilier car les deux ne font qu’un, moi. Je ne me plaints pas, le moral est toujours au rendez-vous.
De quelle condition faites-vous allusion ?
De l’absence de la sécurité dans la majeure partie du territoire centrafricain, de l’inexistence du pouvoir de l’État transitoire dans les zones sous contrôle des bandes armées, de la persistance des vicissitudes dues au clanisme et au favoritisme au sommet de l’Etat, aussi du brouillard opaque qui couvre les portes de sortie de crise.
Parlez-nous de la gestion du site que vous administrez. Quel est le nombre et le profil des membres de la rédaction Kangbi-ndara ?
Notre rédaction est composée de quatre journalistes nationaux pleinement qualifiés, qui interviennent dans de grandes rédactions nationales et internationales. Pour soucis de protection des contrats de travail des uns et des
autres, certains publient sous des pseudonymes. En plus, nous avons trois éditorialistes, un à Dakar, un autre à Paris et le troisième à Bangui, tous prêtent bénévolement mains fortes à notre rédaction. Il y a également d’autres anonymes qui nous soutiennent.
Quelles sont vos sources de financement ?
La publicité est la principale source de revenus des médias outre d’autres canaux financiers possibles. Hors mis des fonds reçus à compte goute de certaines organisations non gouvernementales ou de quelques associations politiques qui sollicitent la plate-forme pour véhiculer leurs messages, à travers des communiqués et des articles commandés, le site n’a aucune source de revenus proprement dit. Notre espace publicitaire est toujours vide, nous sommes toujours en quête de financements pour maintenir notre fréquence interactive.
Quels sont les sujets d’actualité qui intéressent votre rédaction ?
Nous traitons tous les sujets qui nous tombent sous la main, liés aux Centrafricains et à la République centrafricaine. Qu’ils soient politiques, culturels, économiques etc. C’est un site d’informations générales et d’analyses mais nous faisons plus dans la dénonciation des bassesses et dans la promotion de l’excellence en Centrafrique.
Vous ne traitez que l’actualité centrafricaine ?
Jusqu’ici le site ne se focalise que sur la Centrafrique et n’informe rarement sur quelques pays du continent particulièrement le Cameroun, les deux Congo, le Tchad et le Sénégal. Nous sommes limités mais notre vision est grande, au fur et à mesure nous rajouterons des rubriques nous permettant de proposer aux Centrafricains l’actualité du reste du monde.
Comment recoupez-vous les faits de l’actualité en dehors du Cameroun ?
De loin ou de près, les difficultés sont les mêmes, c’est-à-dire avoir la bonne adresse des sources. En Centrafrique, beaucoup pensent encore qu’on ne peut faire du journalisme tant qu’on ne descend pas sur le terrain. Je ne suis pas totalement de cet avis même si le terrain reste le meilleur indicateur. Vous n’êtes pas à mes côtés pourtant de Paris en France vous m’interrogez instantanément à Douala au Cameroun ! Nous sommes au 21e siècle, les progrès techniques révolutionnent jour pour jour le monde professionnel dont celui des médias, nous n’avons qu’à nous adapter. J’estime à 2/3 le nombre des centrafricains qui possèdent des téléphones portables connectés à internet, de nos jours premier moyen d’accès à l’information. Aussi, 1/3 des Centrafricains dispose probablement d’un compte Facebook, principale fenêtre virtuelle qui nous rapproche considérablement des centrafricains où qu’ils se trouvent. Avec tous ses outils révolutionnaires de communication, la distance n’est plus un obstacle. Les deux membres de la rédaction qui sont au pays descendent régulièrement sur le terrain quant à nous autres nous utilisons des moyens techniques pour communiquer et ça marche à tous les coups.
Quel est le profil de vos lecteurs ?
Il vous suffit de constater la simplicité du niveau d’écriture de nos articles pour vous rendre compte que notre rédaction ne vise pas une tranche d’âge voir une classe sociale particulière pour public cible. Un enfant, peu importe le degré de son intellection, qui est en mesure de lire et méditer sur des sujets d’actualité peut s’informer gratuitement sur le site de Kangbi-ndara. Nos lecteurs sont des étrangers, des centrafricains, des petits, des jeunes, des adultes et des vieux pouvant lire et comprendre nos sujets traités.
Avez-vous le pressentiment d’avoir atteint votre objectif qui est, celui d’informer le public ?
Partiellement oui, l’audience de Kangbi-ndara est en perpétuelle croissance mais nous ne tenons pas ce fait pour acquis. Notre point faible reste l’interactivité due principalement aux manques de moyens financiers et logistiques impactant sur la MAJ (mis à jour) du site. De sa fréquence normale notre journal virtuel enregistre au minima 3000 consultations par jour, ceci laisse déduire que l’information fait son chemin mais ce n’est encore le benjamin de l’audience voulue.
Avez-vous des ambitions tendant à étendre votre rédaction et à diversifier vos moyens de publication ?
C’est une évidence du fait que Kangbi-ndara est très ambitieux. Si Dieu nous prête vie, la version papier des articles publiés sur notre site web verra jour à Bangui la capitale centrafricaine cette année 2015, conformément à la réglementation des médias en Centrafrique. Pour faire plus tard de Kangbi-ndara une agence de presse privée digne de nom, nous projetons de procéder dans un futur proche au recrutement stratégique des correspondants ruraux en République centrafricaine et dans la diaspora pour une meilleure couverture de l’actualité relative aux Centrafricains. Pourquoi ne pas disposer des succursales ou des points de vente de nos journaux dans les villes de provinces notamment à Bambari, Bangassou, Berberati, Bossangoa, Bouar, Bria, Mbaïki et Ndélé ? En fonction de nos efforts et de notre avancé nous verrons également si possibilité y est de réactualiser nos volets radio et télévision pour la pluralité des médias en Centrafrique.
Merci.
Il me revient de vous remercier
Propos recueillis par Lima Kelia- Paris-France pour Diaspora Magazine
Bangui, Monsieur Johnny Nalimo