Ouagadougou (CNC): 02-11-2014, 2h14. Bravo au peuple de Burkina-Faso, intègre et très déterminé à faire sortir son président le têtu Blaise Compaoré, par la petite porte, puisqu’à la dernière minute après l’insurrection populaire qui demande sa démission, ce stratège voulait se coller au fauteuil présidentiel après l’échec de tentative de la modification de la Constitution à l’Assemblée nationale qui n’autorise que deux mandats présidentiels et non plus. L’ancien président (de Burkina-Faso) a proposé à la population civile de rester au pouvoir pour gérer la transition et organiser les élections dans douze (12) mois mais il n’en est pas question, a décidé la population burkinabé qui a la fougue de vaincre la dictature de Blaise Compaoré. Le numéro 2 de la révolution burkinabé, Blaise Compaoré qui a assassiné Thomas Sankara le 15 octobre 1987 pour s’emparer du pouvoir a réussi à s’imposer pendant vingt-sept ans à la tête du pays. Maladroit stratège politique, l’ancien président Compaoré durant son règne, a évité délibérément la mise en œuvre du programme révolutionnaire élaboré par le leader de la révolution Thomas Sankara. Au lieu de regarder dans son rétroviseur étant au volant durant son règne au pouvoir, Blaise Compaoré a préféré mettre sa botte au tapis de l’accélérateur en bafouant ce programme national de la révolution élaboré pour le bien-être du peuple burkinabé et particulièrement la jeunesse du Burkina qui opte pour la rue pour le chasser du pouvoir. Ce dernier, aveuglement se fiait depuis sa prise de pouvoir à une force occulte traditionnelle pour piloter à vue le Burkina-Faso, pays des hommes intègres dont les pionniers de la révolution ne gardent que le nom de Thomas Sankara et les slogans de la lutte révolutionnaire pour sortir le pays de la domination et la dictature politique de France-Afrique qui ne cadre pas avec la réalité de la Haute volta devenue Burkina Faso. L’insurrection populaire burkinabé pourrait servir aujourd’hui d’exemplarité aux jeunesses africaines sur le continent où plusieurs projets de modification de la Constitution sont en vue pour que les chefs d’Etat qui ne créent pas d’emplois aux jeunes et s’enrichissent illicitement s’éternisent au pouvoir, se mettant à porte-à-faux avec les principes de la démocratie et de la bonne gouvernance.
Depuis les indépendances, pour la plupart des pays devenus souverains en 1960, cinquante-quatre (54) ans plus tard, les chefs d’Etat africains en poste élus ou non élus avant la prise de pouvoir pratiquent la démocratie buissonnière en gérant individuellement les pays sans respecter la séparation des pouvoirs qui prévoit l’indépendance des institutions républicaines. Durant vingt-sept ans, le président Blaise Compaoré en exil en Côte d’Ivoire dans la capitale politique (yamoussokro) de ce pays voisin du Burkina s’est enfoncé dans cette démocratie buissonnière en s’occupant beaucoup plus de son pouvoir autocratique que celui du peuple. Le président déchu se faisait d’illusion, croyant qu’il a fait seulement sept ans au pouvoir alors qu’il en a fait vingt-sept. Les temps passent vite. Il a vieilli au pouvoir et les enfants burkinabé nés en 1987 ont grandi et appris les principes de la démocratie dont le pouvoir est pour le peuple et rien que pour le peuple. Accueilli en Côte d’Ivoire, Blaise Compaoré a finalement laissé son fauteuil au Lieutenant-colonel Isaac Yakouba Zida qui prenne la direction de la transition au lieu de Chef d’état-major des armées, le Général Nabéré Honoré Traoré, suite à une concertation des officiers de l’armée nationale burkinabé. Alors que le chef d’état-major était le premier à faire une déclaration le vendredi dernier pour dissoudre le parlement et le gouvernement. Ce qui prête à confusion et à contradiction. La nouvelle junte militaire n’a même pas fixé le délai de la transition qui risque d’être élastique. On s’interroge si Blaise Compaoré n’a pas plombé la transition avant de quitter le pays puisque le pouvoir revient au chef de sa garde présidentielle. La classe politique burkinabé souhaite que la transition soit gérée par la société civile. Cette prise de position est soutenue par la communauté internationale. Un meeting géant est convoqué ce dimanche à la place de la révolution où l’insurrection a démarré pour faire tomber Compaoré. Rien n’est encore fini et le bras de fer continue entre les militaires et l’opposition. En effet, pour le moins qu’on puisse dire, au pays des hommes intègres, on s’entend bien, on accorde le violon au même diapason et on remet le moteur en marche sans heurt. Mais tout porte à croire que les hommes de tenue ont monopolisé le pouvoir des civils arraché à Blaise Compaoré qui a cédé sous le puissant rouleau compresseur civil. Pendant que les officiers se concertaient à l’Etat-major en présence de Nabéré Honoré Traoré pour décider par consensus, une autre insurrection populaire pacifique s’opère dans la ville d’Ouagadougou pour assainir l’environnement et préparer la bonne marche de la transition. Devoir civique oblige : balayer les rues après le désordre organisé pour faire partir Blaise Compaoré l’assassin de Thomas Sankara.
En leçon tirée de cette insurrection populaire burkinabé, il est temps que ces présidents africains qui ont leur projet machiavélique de modification de la constitution dans la poche tels que Denis Sassou Nguesso du Congo-Brazza, Joseph Kabila du Congo démocratique, Paul Biya du Cameroun, Paul Kagamé du Rwanda pour ne citer que ceux-là s’y renoncent puisque les peuples africains sont devenus mature et ne sont plus dupes. Particulièrement les jeunesses africaines, ras-le-bol, ont beaucoup appris en matière de la démocratie depuis l’avènement du multipartisme en 1990 suite à la conférence de Baule. Ces jeunesses ont approfondi leurs connaissances et performance en la matière au pays de l’Oncle Sam, le plus grand pays de la démocratie. Il n’est plus question de céder à la dictature et la mal gouvernance qui est à l’origine de la pauvreté et la misère en Afrique pour ne pas dire dans les pays des continents en voie de développement.