Bangui (République centrafricaine)| CNC- du 14 au 22 octobre, l’une de nos équipes a parcouru 595 kilomètres qui séparent la ville de Bria à celle de Bangui, capitale de la République centrafricaine. Dans un pays normal, ce trajet peut s’effectuer en moins de 10 heures. Que s’est-il passé ?
Dans un poste publié le 15 septembre dernier sur les réseaux sociaux, le ministre délégué, conseiller en communication du chef de l’État, Monsieur Maurice Wilfried Sebiro avait expliqué que désormais, pour se rendre à Bambari, capitale provinciale de l’Ouaka, plus besoin d’avoir un 4×4 pour y aller, une demi-journée est largement suffit, disait-il. Mais de quel axe parle-t-il ?
Pour éclairer nos lecteurs, l’une de nos équipes a parcouru, à bord d’un pick-up, puis d’un camion lourd, l’axe Bria – Bambari, et Bambari – Bangui, le tout en huit jours chrono. Pour rappel, dans ce poste, on parle de l’axe et non de route, quand il s’agit de la Centrafrique.
Si notre équipe, en quittant Bria, elle a dû passer 6 jours avant d’atteindre la ville de Bambari, ce n’est pas le cas pour Bambari-Bangui qu’elle a effectué en 2 jours.
Selon les journalistes qui ont fait cette expérience difficile, la principale cause est l’état chaotique des chaussées de routes en saison de pluie, surtout entre Bria-Bambari.
En plus de tracasseries des groupes armés auxquels il faut verser le droit de passage, on ne peut plus honnêtement parler d’un réseau routier dans ces localités de la République centrafricaine. Il faut noter que sur 5 véhicules qui sillonnent l’axe Bria-Bambari, 3 doivent foncer, contre 2 accidentés.
Tandis que sur l’axe Bambari-Bangui, il faut le souligner, les chaussées sont largement mieux que celles de Bria-Bambari. Mais le seul problème, c’est le racket des forces de l’ordre sur les passagers. À chaque checkpoint tenu par les FSI ou les FACA, il faut obligatoirement verser 500 francs CFA pour les passagers qui ont leur carte d’identité, et 1000 francs CFA pour ceux qui n’en ont pas. Incroyable, mais vrai.
Pour de nombreux usagers de ces routes, le gouvernement doit impérativement agir pour faire cesser les différentes tracasseries qu’ils subissent chaque fois.
« Si l’on parle des groupes armés, on peut comprendre aisément que ce sont des hors-la-loi, mais quand il s’agit des forces de l’ordre, cela est difficilement supportable », confie un conducteur d’autobus interrogé par CNC.
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