Bocaranga : la chasse aux musulmans par une police hors de contrôle prend de l’ampleur
À Bokaranga, sous-préfecture de l’Ouham-Pendé située à 532 km de Bangui, les forces de l’ordre censées protéger la population se sont transformées en prédateurs acharnés, ciblant particulièrement la communauté musulmane. Une enquête approfondie menée par notre équipe révèle un système de racket institutionnalisé qui gangrène la ville depuis plusieurs mois.
Bangui, 07 août 2024.
Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique.
La chasse aux musulmans : un marché transformé en terrain de prédilection.
Chaque vendredi, à Bocaranga, les policiers investissent le marché central pour procéder à l’arrestation arbitraire de commerçants musulmans. Sans motif valable, ces derniers sont arrêtés et placés en détention au commissariat, avec une forte menace d’accusation fallacieuse d’atteinte à la sureté de l’État, d’association des malfaiteurs et de rébellion, ces pauvres commerçant musulmans sont contraints de verser des sommes exorbitantes pour retrouver rapidement leur liberté. Un témoin, sous couvert d’anonymat, déclare :
“Pour les policiers, la vie se résume à l’argent. Le travail, c’est l’argent”.
Personne n’est épargné.
L’ampleur de ces exactions est telle que même le chef du quartier musulman a été arrêté sans raison valable. Un de ses concitoyens, aussi musulman comme lui, était parti pour négocier le sort du chef du quartier. Mais à sa surprise, lui aussi a été arrêté à son tour par les policiers. La mafia dans la mafia. Les deux étaient obligés de verser chacun 10000 francs CFA pour obtenir leur libération.
chasse aux musulmans: une économie asphyxiée à Bocaranga.
À Bocaranga, le harcèlement policier constant pousse de nombreux commerçants musulmans à abandonner le marché central. Ils tentent de se replier dans leur quartier, ouvrant des boutiques loin du centre-ville. Toutefois, cette stratégie s’avère inefficace. Les policiers véreux étendent leur “chasse aux sorcières” jusque dans ces zones résidentielles, traquant sans relâche les commerçants. Ce climat de peur et d’insécurité paralyse l’activité économique de toute la ville. Les marchands musulmans, pourtant indispensables à l’économie locale, se retrouvent dans l’impossibilité d’exercer leur métier, quel que soit l’endroit où ils s’installent.
Un système de racket bien rodé.
La corruption atteint des sommets avec la délivrance forcée de récépissés à 5 000 francs CFA tous les trois mois. Tout retard dans le renouvellement de ce document expose les citoyens à des sanctions financières encore plus lourdes.
Une chaîne de commandement défaillante.
Cette situation intenable expose les dysfonctionnements profonds dans la chaîne de commandement de la police centrafricaine. Le silence assourdissant des hautes instances laisse perplexe. Le directeur général de la police, le ministre de l’Intérieur Michel Nicaise Nassin, et le Président Faustin Archange Touadéra, surnommé “Baba Kongoboro”, paraissent soit totalement déconnectés de la réalité sur le terrain, soit complices par leur inaction. Leur apparente indifférence face à ces exactions systématiques soulève de graves interrogations sur leur capacité ou leur volonté à exercer un contrôle effectif sur les forces de l’ordre.
Les musulmans de Bokaranga, piliers de l’économie locale, se retrouvent ainsi réduits au statut de “vaches à lait” par des forces de l’ordre corrompues “de la tête aux pieds”. Cette situation explosive menace non seulement la cohésion sociale mais aussi le développement économique de toute la région.
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