Centrafrique : menace du chef rebelle Noureddine Adam sur Birao, le Préfet et une partie des enseignants quittent la ville.
Bria, le 12 avril 2018
Par : Gervais Djingatoloum, CNC.
En colère depuis l’attaque du quartier PK5 dans le troisième arrondissement de Bangui par les forces de la MINUSCA, le chef rebelle du Front populaire pour la renaissance de Centrafrique (FPRC) menace de s’en prendre aux nouveaux Préfets nommés récemment par le chef de l’État dont il avait donné son accord pour leur déploiement dans les préfectures encore sous son contrôle. Déjà, deux Préfets ont été rapatriés en urgence sur Bangui.
De source concordante, le Préfet de Vakaga, en résidence principale à Birao, ainsi que son collègue de Bamingui-Bangoran, en résidence à Ndélé, sont arrivés à Bangui en toute urgence après la menace directe sur leur vie proférée par le chef rebelle Noureddine Adam du FPRC, une faction de l’ex-coalition de la Séléka.
En réunion militaire depuis hier matin dans son fief de Birao, Noureddine Adam ordonne le départ immédiat de tous les Préfets nommés par le Président Touadera et qui sont actuellement dans la zone de sa juridiction, en l’occurrence la préfecture de la haute Kotto, de Bamigui-Bangoran, de la Vakaga et bien d’autres.
Quelques heures après cette déclaration, les rebelles du FPRC ont pris d’assaut la base militaire de la MINUSCA à Ndélé dans le Bamingui-Bangoran dans la soirée de ce mardi 10 avril.
À Bambari, dans la Ouaka, une partie de la population, favorable aux ex-Séléka, est descendue dans les rues ce mercredi pour manifester leur colère contre l’intervention de la MINUSCA dans le quartier commercial de PK5 afin de désarmer tous les miliciens d’autodéfense de ce quartier populaire de la capitale centrafricaine.
Entre temps à Bangui, les habitants du PK5 ont aussi manifesté depuis leur quartier jusqu’en face du bureau de la MINUSCA pour présenter aux yeux du monde les corps des victimes innocentes de l’attaque d’hier des forces de l’ordre, appuyées par le contingent rwandais de la MINUSCA.
Joint au téléphone par CNC, un observateur politique centrafricain parle d’une opération non réfléchie de la part de la MINUSCA et des forces de l’ordre. Selon lui, le désarmement des milices d’autodéfense du PK5 est nécessaire, mais la stratégie adoptée par la MINUSCA et le gouvernement n’est pas appropriée à ce genre d’environnement.
Cependant à Bangui comme en provinces, tout le monde s’accorde à dire que la situation sécuritaire du pays se dégrade de plus en plus par rapport à 2016 au moment de l’élection du Président Touadera.
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