Centrafrique : trafic illicite du diamant centrafricain, plusieurs centaines des carats bloqués à Dubaï.

Publié le 30 octobre 2017 , 6:32
Mis à jour le: 30 octobre 2017 6:32 pm

Centrafrique : trafic illicite du diamant centrafricain, plusieurs centaines des carats bloqués à Dubaï.

 

 

Image d’illustration des diamants en RCA

 

Bangui, le 31 octobre 2017.

Par : Gisèle MOLOMA, CNC.

 

Si de plus en plus des Centrafricains croient à une manipulation politique derrière la crise qui secoue leur pays, il est aussi important de voir de près le rôle plus ou moins important que jouent certains compatriotes qui préfèrent s’aligner derrière le Diable, juste dans l’espoir de s’enrichir rapidement sur le sang de leurs compatriotes. Avec les embargos décrétés par la communauté internationale sur les armes, et sur certains diamants du pays, on croyait naïvement que ceux-ci vont réduire suffisamment les capacités militaires des groupes armés. C’est tout à fait le contraire. À en croire aux approvisionnements en armes de guerre et exportations des diamants qui ne cessent de défrayer la chronique à l’étranger. Pour preuve, des carats de diamants centrafricains sont bloqués à l’aéroport de Dubaï depuis la semaine dernière. Le pays est loin de sortir de cette ornière.

Comme l’eau d’uu rochet, petit à petit, la vérité jadis cachée commence à jaillir et cracher les intentions, les unes après les autres, de certains hommes d’affaires qui se croient tout-puissants dans ce pays. Même si la communauté internationale pense que cette guerre aveugle et inutile qui a coûté tant de vie aux Centrafricains serait l’œuvre souterraine de certaines puissances nocturnes pour le contrôle total des richesses minières de la RCA, le gouvernement de Sarandji, de son côté, ne fait rien par contre pour contrôler, sécuriser, encore moins normaliser les choses. Ils s’y impliquent pour s’enrichir le plus vite que possible.

Le lundi 23 octobre dernier à l’aéroport international de Dubaï, un certain Oumarou Mahamat, Directeur général de la société Sud-Sud et ancien Directeur général de BADICA, a été appréhendé en possession de plusieurs dizaines de kilos de diamants. Bien que le sieur Oumarou Mahamat présente aux autorités aéroportuaires de Dubaï tous les documents officiels délivrés par le gouvernement centrafricain lui autorisant l’exportation et la vente de ces diamants, il n’a pas fait mieux pour tromper la vigilance des policiers de ce pays.

Habitués à ce genre de trafic, les policiers et douaniers dubaïotes n’ont pas été impressionnés par la gesticulation de monsieur Mahamat qui prétend être dans la normalité. Techniquement outillés, ils ont procédé à la pesée de ces diamants comparativement au poids mentionné sur le bordereau officiel délivré par le gouvernement centrafricain. Très vite, monsieur Mahamat se rend compte de la limite de sa stratégie.

À la pesée, les policiers et douaniers dubaïotes se rendent compte que le poids mentionné sur le bordereau officiel représente seulement 20% du poids total des diamants transportés par le Directeur général mafieux Oumarou Mahamat. Épinglé dans son jeu, celui-ci se plonge à nouveau dans une stratégie pour sortir de ce pétrin.

D’après nos informations recueillies au ministère des Mines, Oumarou Mahamat a dû appeler au secours tous ses contacts mafieux du ministère à Bangui en urgence, dont le ministre des Mines, pour les activer obtenir un nouveau bordereau avec le poids correctement indiqué. Pour avoir ce nouveau document en urgence, d’après nos sources, des centaines des milliers des billets de banque en F CFA ont été distribués, à tour de bras, aux dirigeants centrafricains par des émissaires de Mahamat Oumarou de la société Sud-Sud.

Aux dernières nouvelles, les autorités aéroportuaires de Dubaï n’ont pas encore remis au sieur Mahamat les diamants saisis.

Selon notre enquête, monsieur Mahamat n’est pas le seul à employer cette stratégie pour vendre à l’étranger les diamants souillés de Centrafrique. Selon ces trafiquants, il suffit de présenter une petite quantité de diamants de la « zone verte » pour avoir le document officiel du pays, le reste c’est la mafia qui s’en occupe.

Pour un cadre du ministère des Mines, la difficile régulation des trafics illicites des ressources minières de la Centrafrique, réside dans la difficile complexité de déceler quelles mains sont apposées sur les faits et les actes. « Il y’a des autorités qui travaillent avec les mains cachées. Leur main droite cache le trésor et leur main gauche doigte un coupable »

Affaire à suivre…

 

 

 

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