Wagner et l’esclavage : quand Bangui célèbre honteusement la lutte antitraite

Alors que les autorités organisent des cérémonies contre la traite, des milliers de Centrafricains subissent l’exploitation moderne.
Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.
Le contraste est saisissant. Le 30 juillet 2025, la République centrafricaine célébrait la Journée mondiale contre la traite des personnes. À la Commission nationale des droits de l’homme de Bangui, le ministre de la Justice Arnaud Djoubaye Abazène détaillait la stratégie des « 4 P » : Prévention, Protection, Poursuite et Partenariat. L’OIM saluait l’engagement gouvernemental. Les discours fusaient sur la nécessité de combattre ce « crime grave ».
Pourtant, à 26 kilomètres de la capitale sur la route de Boali, le complexe industriel de Wagner fonctionne comme un véritable bagne moderne. Des centaines d’ouvriers centrafricains y travaillent quinze heures par jour sans contrat, sans protection sociale, sous surveillance armée. Les inspecteurs du travail n’y pénètrent jamais. Les autorités nationales admettent leur impuissance face à cette zone interdite.
Cette exploitation ne se limite pas au site de la route de Boali. Dans les mines contrôlées par les Russes, les conditions de travail rappellent l’esclavage d’autrefois. Journées de douze à quatorze heures, violences physiques, absence totale de droits syndicaux. La misère économique contraint des milliers de Centrafricains à accepter ces chaînes invisibles.
D’autres entreprises d’extraction et de travaux publics chinoises perpétuent ces pratiques. La soumission économique remplace les fers d’antan. Les agences internationales documentent ces abus, rédigent des rapports, alertent l’opinion. Sur le terrain, rien ne bouge.
Cette réalité interroge la sincérité des engagements officiels. Comment un État peut-il simultanément dénoncer la traite et tolérer l’esclavage moderne sur son territoire ? La célébration du 30 juillet ressemble à une comédie à l’ivoirienne quand des milliers de compatriotes vivent l’exploitation quotidienne à quelques kilomètres des tribunes officielles.
L’ironie est amère : pendant que Bangui organise des colloques sur les droits humains, des Centrafricains subissent des conditions de travail indignes d’un pays souverain. Entre les promesses ministérielles et la réalité du terrain, le fossé béant révèle l’impuissance d’un gouvernement face aux nouveaux maîtres du pays.
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