Quand la MINUSCA participe au démantèlement de la démocratie en Centrafrique en se livrant au service d’un coup d’État électoral

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Quand la MINUSCA participe au démantèlement de la démocratie en Centrafrique en se livrant au service d’un coup d’État électoral

 

Quand la MINUSCA participe au démantèlement de la démocratie en Centrafrique en se livrant au service d’un coup d’État électoral
Le don des motos fait par la Minusca aux autorités pour le soutien aux élections du décembre 2025

 

Alors que la MINUSCA prétend soutenir la sécurité électorale, la dotation de motos aux FACA alimente les soupçons d’un soutien logistique à une dictature électorale déjà décriée.

 

Rédigé le 11 août 2025 .

Par : la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique (CNC). 

 

Le mardi 5 août 2025, la Mission des Nations unies en Centrafrique (MINUSCA) a remis 150 motocyclettes aux Forces armées centrafricaines (FACA), première tranche d’un lot de 300, dans le but officiel de “faciliter la mobilité dans les zones non accessibles en véhicules”. Mais cette cérémonie médiatisée cache mal la réalité : l’opération est perçue comme une caution technique à un processus électoral verrouillé, rejeté par la société civile et l’opposition démocratique.

 

La remise a eu lieu en présence de la représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU, Valentine Rugwabiza, du général d’armée Bruno Izamo, représentant du ministère de la Défense, et du général Zéphirin Mamadou, chef d’état-major des armées. Tous ont salué un appui à la sécurité en période électorale. Mais sur le terrain, les critiques fusent.

 

Plusieurs observateurs centrafricains estiment que ces motos ne quitteront jamais Bangui. “Ce n’est pas pour les zones lacunaires, c’est pour renforcer la présence des forces loyales au régime à Bangui. Ces motos seront utilisées pour intimider, surveiller ou réprimer. Et une partie risque même de finir entre les mains des mercenaires russes du groupe Wagner ”, confie un officier joint sous anonymat.

 

La MINUSCA, dont la neutralité est déjà fortement contestée depuis sa gestion des élections de 2015, 2020, est de plus en plus accusée de soutenir un système électoral truqué. La plateforme de l’opposition démocratique, des figures de la société civile et une partie des défenseurs des droits humains ont dénoncé la logistique fournie au gouvernement sans garantie de transparence du processus électoral. Aucun plan de sécurisation neutre, aucune réforme de la Cour constitutionnelle, aucun encadrement du fichier électoral n’a été annoncé en contrepartie.

 

Derrière cette initiative de la MINUSCA, nombreux voient une tentative maladroite de prouver, auprès du siège onusien à New York, une implication “constructive” dans le soutien aux institutions centrafricaines. Mais sur le terrain, cette communication ne trompe plus personne. “Ils veulent montrer qu’ils agissent, mais c’est une façade. Ils savent très bien que ce processus n’a ni base légale, ni soutien populaire. Ce qu’ils apportent, ce sont des moyens pour valider l’autoritarisme”, commente un diplomate ouest-africain à Bangui.

 

La désignation de Valentine Rugwabiza comme garante de ce soutien fait aussi débat. La diplomate rwandaise, accusée de fermer les yeux sur les dérives du pouvoir, est devenue une figure contestée à Bangui. “Son attitude n’est plus diplomatique, elle est politique”, déclare un ancien ministre centrafricain.

 

Le vrai enjeu reste pourtant ailleurs : l’absence de conditions pour une élection crédible. Le climat sécuritaire reste instable en province, les listes électorales sont contestées, et les opposants empêchés d’accéder aux médias publics. Aucun organe électoral indépendant ne garantit la transparence du processus. Le souvenir du référendum constitutionnel, dont les chiffres ont été largement contestés, plane sur cette nouvelle séquence électorale. “On va encore nous annoncer 90% de participation, alors que les gens ne votent même pas”, ironise un militant associatif.

 

Plutôt que de soutenir une sortie de crise démocratique, la MINUSCA apparaît aujourd’hui comme un acteur de stabilisation du régime en place. L’obsession de la “sécurité” semble avoir pris le pas sur l’exigence de légitimité électorale. Résultat : une distribution de motos sert de paravent à un processus sans crédibilité, dans un pays où la dictature s’installe à coups de logistique onusienne.

 

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