Pourquoi certaines jeunes femmes préfèrent-elles voler un bébé plutôt que d’en faire naître un ?

Un nourrisson enlevé puis retrouvé à Bangui exprime un phénomène émouvant aux racines psychologiques complexes.
Rédigé le 23 août 2025 .
Par : la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique (CNC).
Le lundi 28 juillet 2025, un bébé de deux mois a été enlevé à l’hôpital communautaire de Bangui, dans le 5e arrondissement. Selon le directeur des services de police judiciaire, Joël Bombo, la voleuse présumée est une femme d’une trentaine d’années, résidant dans le huitième arrondissement. L’enfant a été retrouvé sain et sauf le lendemain, grâce à une opération rapide menée par la police.
D’après les premières informations, la mère de l’enfant s’était momentanément éloignée, laissant son bébé sans surveillance. C’est à ce moment-là que la suspecte serait intervenue. Les détails du mode opératoire n’ont pas été précisés, mais pour la police, l’affaire est grave. « L’erreur commise par cette dame là, c’est grave », a déclaré Joël Bombo, tout en saluant l’efficacité de ses équipes. Il a lancé un appel à la prudence : « Les femmes, il faut protéger leurs enfants parce que nous sommes dans un monde un peu compliqué. Un enfant, c’est une richesse du pays ».
Le bébé a été retrouvé dans le huitième arrondissement, ce qui a facilité l’opération. La suspecte, arrêtée sur place, doit être présentée au parquet. Les autorités n’écartent pas la possibilité d’un motif psychologique derrière son geste.
Justement, pourquoi voler un bébé au lieu d’en faire naître un ?
Selon plusieurs experts en santé mentale contactés par la rédaction du CNC, le vol d’enfant à la maternité n’est pas uniquement un crime opportuniste. Il est souvent lié à des troubles psychologiques profonds.
Dans certains cas, la femme n’a jamais été enceinte, mais elle a fait croire à son entourage qu’elle attendait un enfant. Face à la pression sociale ou affective, elle tente de maintenir cette illusion jusqu’au bout. Le jour où elle est censée accoucher, elle se rend dans une maternité et enlève un bébé pour faire croire qu’elle vient d’accoucher.
Selon les experts, ce phénomène est associé à des troubles appelés « troubles factices ». La femme simule une grossesse pour obtenir de l’attention, échapper au rejet, ou répondre aux attentes d’un compagnon. Le geste est rarement prémédité sur le long terme : c’est souvent un acte de panique, sur fond de détresse émotionnelle ou de déséquilibre psychique.
D’autres femmes ont subi des traumatismes importants, comme une fausse couche, une stérilité ou un deuil périnatal. Leur besoin de maternité devient obsessionnel. L’enlèvement d’un bébé est alors perçu, dans leur esprit perturbé, comme un moyen de combler un vide intolérable.
Dans des cas plus graves, certaines souffrent de troubles mentaux aigus, comme des délires psychotiques. Elles peuvent croire sincèrement que l’enfant est le leur, même sans preuve ni grossesse. L’acte n’est alors pas motivé par le mensonge, mais par une perception altérée de la réalité.
Enfin, certaines cèdent à la pression sociale ou conjugale : dans des contextes où l’enfant est une preuve d’amour, de fécondité ou de statut, le mensonge devient une stratégie de survie émotionnelle. Voler un bébé devient une façon, aussi destructrice qu’elle soit, d’éviter la honte ou l’abandon.
Les enlèvements de nouveau-nés dans les maternités mettent en cause à la fois des failles dans la sécurité hospitalière et des troubles personnels parfois très profonds. Si la justice poursuit les auteurs de ces actes pour enlèvement, les professionnels de santé mentale appellent à une prise en charge plus précoce des femmes en détresse, notamment celles confrontées à l’infertilité, au deuil périnatal ou à la violence conjugale.
L’affaire de Bangui montre une double urgence : protéger les enfants dans les structures publiques, mais aussi comprendre les raisons pour lesquelles certaines femmes en viennent à voler un enfant au lieu de le porter. Entre souffrance psychique, pression affective et absence de suivi psychologique, le problème dépasse largement le cadre sécuritaire.
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