MCU à Ouanda Djallé : Les militants de base défient Côme Assane et dénoncent une candidature illégale

Rédigé le 18 septembre 2025 .
Par : la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique (CNC).
Les organes de base du Mouvement Cœur Uni à Ouanda Djallé rejettent catégoriquement la validation de Côme Assane comme candidat et accusent ce dernier de manipulation politique et de division communautaire.
Une crise politique majeure traverse le Mouvement Cœur Uni (MCU) à Ouanda Djallé, dans la préfecture de la Vakaga. Les organes de base du parti, composés de jeunes et de femmes, viennent de publier une déclaration incendiaire qui remet en cause frontalement la validation de Côme Assane comme candidat officiel du parti. Cette rébellion ouverte contre la hiérarchie nationale du MCU témoigne des tensions profondes qui traversent la formation politique de Faustin-Archange Touadéra.
La déclaration du 15 septembre 2025, signée par Mahamat Kalité au nom des organes de base, ne mâche pas ses mots. Les militants locaux accusent directement Côme Assane d’avoir “volé la primaire” et dénoncent sa validation malgré “plusieurs lettres de contestation” envoyées aux responsables nationaux du parti. Cette contestation frontale de la légitimité d’un candidat officiel constitue un camouflet pour la direction nationale du MCU.
Les jeunes de Ouanda Djallé reprochent à Côme Assane d’avoir obtenu sa validation “sans consultation” des organes de base. Cette accusation de mise à l’écart des structures locales dans le processus de désignation des candidats pousse à s’interroger sur la démocratie interne du parti présidentiel. Comment un candidat peut-il être validé sans l’aval des militants de base qui sont censés le soutenir sur le terrain ?
La situation devient encore plus explosive quand les contestataires accusent Côme Assane d’avoir “son plan de garder l’ancien démembrement” et de considérer “le Président comme leur esclave de Satan”. Ces accusations graves, qui mêlent politique et références religieuses, montrent l’ampleur de la fracture entre les militants locaux et leur candidat officiel. Traiter le président de la République d'”esclave de Satan” dans un document officiel du parti présidentiel confine au surréalisme politique.
Le nouveau démembrement de l’Autorité nationale des élections (ANE), mis en place le 7 septembre 2025 à Ouanda Djallé, cristallise les tensions. Les militants du MCU soutiennent cette nouvelle structure qu’ils considèrent comme “composée d’hommes compétents”, tandis que Côme Assane s’oppose à ce changement. Cette opposition divise profondément les partisans du parti présidentiel dans la localité.
Les organes de base accusent Côme Assane de vouloir “diviser la communauté” et affirment que “la population de Ouanda Djallé sont des populations très intelligentes” qui ne se laisseront pas manipuler. Cette confiance dans la sagesse populaire locale contraste avec le mépris affiché envers le candidat officiel, présenté comme un manipulateur sans légitimité territoriale.
L’accusation la plus grave porte sur l’absence de “maîtrise du terrain” de Côme Assane. Les militants lui reprochent de “manipuler la vie politique” sans connaître les réalités locales. Cette critique de la déconnexion entre les candidats parachutés et les préoccupations des populations rurales résonne dans de nombreuses circonscriptions centrafricaines où les électeurs se plaignent de candidats imposés d’en haut.
La déclaration interpelle directement deux hauts responsables du MCU : le secrétaire exécutif Mathieu Simplice Sarandji et le président de la commission de validation des candidatures Arnaud Djoubaye -Abazène. Les militants leur demandent de “revoir la vie de Ouanda Djallé” et de reconsidérer la validation de Côme Assane. Cette remontée des préoccupations locales vers la direction nationale montre que la base du parti n’hésite plus à contester les décisions prises au sommet.
L’absence de réponse aux “plusieurs lettres de contestation” envoyées aux responsables nationaux alimente la frustration des militants locaux. Cette surdité de la hiérarchie face aux préoccupations de la base montre les dysfonctionnements démocratiques qui gangrènent le parti présidentiel. Quand les organes dirigeants ignorent les remontées du terrain, ils créent les conditions de leur propre délégitimation.
Les militants de Ouanda Djallé rappellent un principe démocratique élémentaire : “l’élection n’est pas nomination”. Cette formule simple mais percutante résume leur rejet d’un système où les candidats sont désignés par les instances centrales sans consultation véritable des populations concernées. Cette revendication d’une démocratie participative contraste avec les pratiques autoritaires qui caractérisent souvent la vie politique centrafricaine.
La crise de Ouanda Djallé dépasse le simple conflit local pour questionner l’ensemble du fonctionnement démocratique du MCU. Comment un parti qui se présente comme le défenseur de la démocratie peut-il imposer des candidats contre la volonté de ses propres militants ? Cette contradiction entre discours démocratique et pratiques autoritaires fragilise la crédibilité du parti présidentiel.
La référence explicite au “vol de la primaire” suggère que Côme Assane aurait obtenu sa désignation par des moyens frauduleux. Cette accusation de tricherie interne au parti présidentiel, si elle s’avérait fondée, jetterait une ombre sur l’ensemble du processus de sélection des candidats MCU. Comment faire confiance à un parti qui ne respecte pas ses propres règles démocratiques internes ?
L’attitude des responsables nationaux face à cette crise sera déterminante pour l’avenir du MCU à Ouanda Djallé. S’ils persistent à ignorer les contestations légitimes de leurs militants, ils risquent de provoquer une rupture définitive avec leur base locale. Cette base, qui assure le travail de terrain indispensable aux campagnes électorales, pourrait alors se tourner vers d’autres formations politiques.
La situation de Ouanda Djallé montre parfaitement les contradictions du système politique centrafricain. D’un côté, le discours officiel prône la démocratie participative et l’écoute des populations. De l’autre, les pratiques réelles privilégient les nominations technocratiques et l’imposition de candidats par les instances centrales. Cette schizophrénie politique mine la confiance des citoyens dans leurs institutions.
Les jeunes militants de Ouanda Djallé, en prenant la parole publiquement contre leur hiérarchie, font preuve d’un courage politique remarquable. Dans un contexte où la contestation interne est souvent synonyme d’exclusion, leur démarche témoigne d’une maturité démocratique qui contraste avec l’immobilisme des instances dirigeantes.
Cette crise locale pourrait avoir des répercussions nationales si d’autres sections du MCU s’inspirent de l’exemple de Ouanda Djallé pour contester les décisions autoritaires de leur direction. L’effet de contagion démocratique pourrait alors transformer le paysage politique centrafricain en donnant plus de pouvoir aux militants de base.
La gestion de cette crise par Mathieu Simplice Sarandji et Arnaud Djoubaye -Abazène sera scrutée attentivement par l’ensemble des militants MCU. Leur réaction déterminera si le parti présidentiel accepte enfin de démocratiser réellement son fonctionnement interne ou s’il persiste dans ses méthodes autoritaires.
Pour Côme Assane, cette contestation massive de sa légitimité locale constitue un handicap majeur pour sa campagne. Comment mobiliser efficacement des militants qui vous considèrent comme un “candidat illégal” ? Comment rassembler une population qui vous accuse de manipulation et de division ? Ces défis semblent insurmontables sans un dialogue sincère avec les contestataires.
La crise de Ouanda Djallé expose finalement l’état de délabrement démocratique du MCU. Un parti qui ne respecte pas la voix de ses propres militants peut-il prétendre représenter celle des citoyens ? Cette question fondamentale mérite une réponse claire de la part des dirigeants du mouvement présidentiel.
Les militants de Ouanda Djallé, en refusant la fatalité de la soumission, ouvrent peut-être la voie à une renaissance démocratique du MCU. Leur exemple pourrait inspirer d’autres sections locales à revendiquer leur droit à la parole dans le choix de leurs représentants. Cette révolution démocratique par la base constituerait un progrès considérable pour la démocratie centrafricaine.
CONTACTER CORBEAU NEWS CENTRAFRIQUE
Tel/ WhatsApp : +236 75 72 18 21
Email: corbeaunewscentrafrique@gmail.com
Rejoignez notre communauté
Chaine officielle du CNC
Invitation à suivre la chaine du CNC
Note : les deux premiers groupes sont réservés uniquement aux publications officielles du CNC