Le surpeuplement des écoles : une bombe à retardement ignorée par le ministère de l’Éducation

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.
La tragédie du lycée Barthélémy-Boganda dévoile un problème grave et persistant : le surpeuplement scolaire que le ministère de l’Éducation refuse d’affronter depuis des années.
Une concentration dangereuse d’élèves
L’explosion du transformateur au lycée Barthélémy-Boganda a fait plus de 30 morts et 260 blessés, mais ce bilan tragique trouve ses racines dans une situation que tout le monde pouvait voir venir. Près de 6 000 candidats se trouvaient rassemblés dans un établissement qui n’était pas prévu pour accueillir une telle foule. Hugues Francis-Mongoume, vice-président du parti ITA, a directement pointé du doigt le ministère de l’Éducation qui a autorisé cette concentration massive sans prendre les précautions nécessaires.
Quand l’incident s’est produit, la panique s’est répandue comme une traînée de poudre dans cette masse humaine comprimée. Ce qui aurait pu rester un simple incident technique s’est transformé en catastrophe mortelle à cause de cette densité excessive. Le gouvernement sous Faustin-Archange Touadéra connaissait parfaitement ce risque, mais a choisi de fermer les yeux.
Des bâtiments qui craquent sous la pression
Le lycée Boganda, pourtant considéré comme un établissement de référence, montre tous les signes d’une infrastructure qui n’arrive plus à suivre. Les bâtiments présentent des fissures visibles, témoins silencieux d’une surcharge constante. La direction générale de la protection civile a constaté dans son rapport l’absence totale de plans d’évacuation adaptés à cette population scolaire gonflée artificiellement.
- Mongoume a rappelé une réalité simple : cet établissement était conçu à l’origine pour accueillir environ 1 000 personnes. Multiplier ce chiffre par six sans adapter l’infrastructure relève de l’inconscience. Le ministère de l’Éducation avait le devoir de construire de nouveaux établissements ou de moderniser ceux existants. Au lieu de cela, il a préféré la solution de facilité : entasser toujours plus d’élèves dans les mêmes murs.
Aucune préparation aux situations d’urgence
Ce qui frappe dans cette tragédie, c’est l’impréparation totale face à une situation d’urgence. Le rapport de la protection civile le dit clairement : aucune voie de secours n’était prévue, aucun exercice d’évacuation n’avait été organisé. Dans d’autres pays, ces mesures sont obligatoires et régulièrement vérifiées. Ici, rien.
- Mongoume a utilisé une image parlante : le gouvernement agit “comme un sapeur-pompier après l’incendie”. Cette réaction toujours tardive caractérise l’approche du ministère de l’Éducation. Plutôt que d’anticiper les problèmes, on attend qu’ils explosent au visage. Cette négligence a directement participé à la panique qui a coûté la vie à tant de jeunes gens.
Une planification aux abonnés absents
Comment peut-on autoriser l’inscription de 6 000 candidats au baccalauréat dans un espace manifestement inadapté ? Cette question centrale révèle l’absence criante de planification du ministère de l’Éducation. M. Mongoume a pointé cette faute majeure : l’État entasse les élèves sans se préoccuper de leur sécurité élémentaire.
William Ndjapou, conseiller du président, a bien tenté de défendre quelques aménagements : des clôtures par-ci, des salles supplémentaires par-là. Ces mesures cosmétiques font sourire quand on les compare à l’ampleur du défi. C’est comme mettre un pansement sur une hémorragie. Cette absence de vision à long terme sous la direction de Touadéra montre un mépris évident pour l’avenir des jeunes Centrafricains.
Un bilan humain qui aurait pu être évité
Le surpeuplement a transformé une panne électrique en piège mortel. Quand l’explosion s’est produite, les élèves ont tenté de fuir, mais l’espace restreint et la densité de population ont rendu toute évacuation ordonnée impossible. Le rapport de la protection civile confirme que cette surcharge a directement entravé l’intervention des secours.
- Mongoume a lancé un avertissement : ce drame n’est qu’un avant-goût de ce qui nous attend si le ministère continue sur cette voie. Les 30 vies perdues sont le prix direct de cette négligence administrative. Pourtant, l’État refuse d’assumer cette responsabilité en qualifiant l’incident d’“imprévisible”. C’est faux : tout était prévisible.
Un système éducatif au bord de l’explosion
Le cas de Boganda n’est pas une exception. Il révèle une crise systémique que le ministère de l’Éducation préfère ignorer. M. Mongoume a raison de qualifier ce drame de révélateur d’un dysfonctionnement global. L’État centrafricain fonctionne en mode “colmatage” : on bouche les trous au fur et à mesure qu’ils apparaissent, mais on ne s’attaque jamais au problème de fond.
Sans investissements massifs dans de nouvelles écoles et des infrastructures sécurisées, la République centrafricaine court vers d’autres catastrophes. Le gouvernement de Touadéra, en négligeant cette situation explosive, joue avec la vie des élèves. Chaque jour qui passe sans action concrète rapproche le pays d’un nouveau drame….
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