Le BIR,  une milice armée au cœur de la capitale Bangui

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Le BIR,  une milice armée au cœur de la capitale Bangui

 

Le BIR, une milice armée au cœur de la capitale Bangui
Le nouveau bataillon d’intervention rapide de Touadera

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

 À Bangui, le BIR, censé protéger, sème la peur. Rackets, violences et meurtres transforment cette unité en milice, défiant l’ordre dans la capitale.

 

En effet, dans les rues de Bangui, capitale du pays de Boganda, pays de Zo Kwé zo, désormais, la peur s’installe. Le Bataillon d’Intervention Rapide (BIR), créé en 2024 par le président Faustin Archange Touadéra, présenté comme une force d’élite pour sécuriser la capitale centrafricaine, sème au contraire la terreur. Rackets, braquages, violences et assassinats : les agissements de cette unité rappellent les pires dérives des milices armées dans les favelas du Brésil, où des groupes imposent leur loi par la force. À Bangui, les habitants des quartiers comme Kpetènè, Yakité ou le tremplin ne parlent plus de protection, mais d’oppression.

 

Une vague de violences dans la capitale

 

Le 28 mai 2025, un jeune de 17 ans est abattu par des éléments du BIR dans le quartier Kpéténé du sixième arrondissement de Bangui. Admis à la clinique de Médecins Sans Frontières (MSF) au centre-ville, il succombe à ses blessures. La nouvelle met le feu aux poudres : des jeunes du quartier, révoltés, forcent l’entrée de la clinique, récupèrent le corps et marchent vers le rond-point zéro pour exiger des comptes. Quelques semaines plus tôt, dans le même sixième arrondissement, au quartier Kpéténé, un policier, le Major Onzo William, en permission à Bangui, est tué à bout portant par un élément du BIR. Ces drames ne sont pas des exceptions. À Yakité comme à Kpéténé, chaque soir, les militaires du BIR bloquent les rues, extorquant 100 à 1 500 FCFA aux conducteurs de motos, tricycles et voitures. Les habitants racontent des intrusions nocturnes dans les maisons, des vols de téléphones, d’argent, de motos, sous la menace d’armes.

 

Justement, rappelons-le, un incident s’est produit le 6 octobre 2024 dans le quartier Bazanga du troisième arrondissement. Trois soldats du BIR, armés, s’introduisent chez un commerçant, volent une moto et un téléphone. Alertés, les voisins se mobilisent et maîtrisent l’un des militaires, qui tente de s’échapper en tirant, blessant une personne. La foule, excédée, le blesse gravement avant l’intervention de ses collègues. Ces actes, documentés par des témoins et des journalistes, dressent le portrait d’une unité qui agit en toute impunité.

 

Une brigade ethnique sous le sceau du pouvoir

 

Le BIR, créé pour contrer les rebelles en province, concentre ses actions dans la capitale, notamment autour des quartiers sensibles comme le troisième arrondissement. Sa composition pousse à s’interroger : selon des témoignages, l’unité est majoritairement formée de membres de l’ethnie du président Touadéra, alimentant les soupçons d’une force conçue pour consolider son pouvoir plutôt que pour protéger la population. Cette proximité ethnique rappelle les milices brésiliennes, où des groupes armés, souvent liés à des intérêts politiques, contrôlent des territoires entiers.

 

Un autre épisode s’est déroulé devant le commissariat du 5e arrondissement. Une patrouille conjointe entre la police et le BIR tourne à l’affrontement lorsque le capitaine du BIR, furieux de ne pas avoir été informé de l’opération, agresse physiquement un brigadier de police. Ses hommes tirent en l’air, semant la panique. Ce mépris pour les autres forces de l’ordre montre une unité qui se place au-dessus des lois, agissant comme une milice autonome.

 

Un écho des favelas brésiliennes

 

Les agissements du BIR évoquent les dynamiques des favelas de Rio de Janeiro, où des groupes armés, comme le Comando Vermelho ou les milices paramilitaires, imposent leur domination par la violence et l’extorsion. Dans les favelas, des factions rackettent les habitants, contrôlent les services et s’affrontent avec la police, souvent corrompue. À Bangui, le BIR adopte des pratiques similaires : barrages routiers illégaux, extorsion, intrusions violentes dans les domiciles. Comme dans les favelas, la population vit dans la peur, coincée entre des forces censées la protéger et des actes criminels. Au Brésil, les milices, souvent formées d’anciens policiers, promettaient de chasser les trafiquants, mais se sont transformées en organisations mafieuses, rackettant les habitants pour des “services de protection”. Le BIR suit un chemin comparable : présenté comme une réponse aux désordres, il devient une source d’insécurité.

 

Un silence officiel qui alimente la colère

 

Malgré les promesses du chef d’état-major, le général Zéphirin Mamadou, de punir les abus, rien ne change. En avril 2025, une vidéo montrant des soldats tabassant des femmes à Yaloké avait provoqué un tollé. Le général avait multiplié les déclarations, visitant des bases pour admonester les troupes. Mais à Yakité ou dans le sixième arrondissement, les pratiques continuent, comme si ces avertissements n’étaient que des mots. Ce silence des autorités, combiné à l’impunité des soldats, rappelle le laxisme des pouvoirs publics brésiliens face aux milices des favelas, où les arrestations de policiers corrompus restent rares. Les habitants de Bangui, à bout, expriment leur ras-le-bol. “On veut la sécurité, pas des militaires qui nous volent”, lance une commerçante de Yakité. Un leader communautaire du sixième arrondissement ajoute : “On nous avait promis une armée disciplinée, mais ceux qui portent l’uniforme nous font peur.” La mort d’un policier et d’un jeune de 17 ans a transformé la frustration en colère ouverte, avec des manifestations qui secouent la capitale….

 

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