L’armée centrafricaine : Une milice au service des mines chinoises ?

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L’armée centrafricaine : Une milice au service des mines chinoises ?

 

L’armée centrafricaine : Une milice au service des mines chinoises ?
Des soldats FACA et leur chef

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

 À Gomion, les FACA protègent les mines chinoises, mais à quel prix ? Dr Paul Crescent Beninga dénonce : “C’est un business !” L’armée devient-elle une milice ?

 

Dans la localité de Gomion, à 235 km de Bangui, les éléments de Forces armées centrafricaines (FACA) sécurisent et patrouillent autour des sites miniers de la société IMC, une entreprise de droit centrafricain mais sous contrôle chinois. Ce déploiement, présenté comme une mission de sécurisation, cache une réalité dégoutante. Sur la radio Ndéké-Luka, dans l’émission politique Patara, Dr Paul Crescent Beninga, porte-parole du groupe de travail de la société civile, a lancé une accusation cinglante : “Le déploiement des FACA, c’est tout un business !”. Mais Gomion n’est que la partie visible d’un phénomène national : partout où les Chinois exploitent des mines, des FACA sont déployées, souvent au détriment des populations et de la souveraineté centrafricaine.

 

De Bania à Beloko, en passant par Ziki (255 km de Bangui), ou Bambari, le schéma se répète. Dans la province de Lobaye, les FACA protègent des coopératives minières, parfois avec violence. Un incident par exemple, à Bania, près de Nola, , a vu des soldats agresser deux jeunes, l’un tombant dans le coma, à cause seulement des graviers. À Beloko, à plus de 600 km de Bangui, les douanes accusent régulièrement les FACA de faciliter la dissimulation de produits miniers par les Chinois, permettant leur sortie illégale du territoire. “Les soldats protègent les mines, pas le peuple”, confie un douanier sous anonymat. Ce ne sont pas des exceptions : de Nana-Mambéré à la Lobaye en passant par la Ouaka ou l’Ouham-Pendé, les FACA semblent transformées en milice au service d’intérêts étrangers, loin de leur mission républicaine.

 

Ces déploiements s’accompagnent de violences. À Gomion, “il ne se passe pas une semaine sans crépitements d’armes”, rapporte Beninga, décrivant une population sous tension. À Ziki, des vidéos virales ont montré des soldats fouettant des femmes enceintes, causant la perte d’un jumeau. À Ouanda-Djallé, ils tirent en l’air pour réclamer cinq mois d’arriérés de primes globales d’alimentation (PGA). Ces bavures, loin d’être exceptionnelles, trahissent une armée minée par l’indiscipline, l’abandon, et une gestion clientéliste. Beninga dénonce : “Vous avez désinstitutionnalisé la gestion de l’armée !”. À Bangui, des officiers supérieurs, qualifiés de “grands commerçants”, prospèrent en livrant des équipements surfacturés, pendant que les soldats, en tongs à l’hôpital communautaire, incarnent un délabrement institutionnel.

 

La crise des PGA alimente ce chaos. Selon des vérifications, ces primes, vitales pour nourrir les troupes, sont suspendues depuis plus de six ans. Pourtant, des rumeurs entretenues accusent l’état-major de détournement, masquant une vérité plus crue : les PGA ne sont plus versées. À Birao, les arriérés atteignent plus de quatre mois. À Ouadda-Maïkaga, Yalinga, Nana-Mambéré, Kouango, Ndim, Paoua, et Obo, ils culminent à 24 mois. Sans ressources, les soldats rackettent les civils pour survivre, transformant leur mission de protection en prédation. “Ils n’ont pas à manger, ils ont des armes à la main, ils posent des actes de violence”, explique Beninga.

 

Ce désespoir pousse à des désertions massives. Dans la Vakaga, une trentaine de soldats ont fui Birao, Tiringoulou, Sikikédé, et Gordil, bravant une attaque mortelle à Gonda pour rejoindre Bangui. À Ouadda-Maïkaga, treize déserteurs ont quitté leurs postes depuis avril 2025. À Yalinga, une désertion massive a vidé la ville en février 2025. “On nous laisse crever de faim”, confie un déserteur, reflétant un abandon généralisé. Ces départs exposent les populations aux groupes armés comme la CPC, tandis que les FACA, censées sécuriser, deviennent une menace.

 

Le ministre de la Défense, Rameaux Claude Bireau, tente de minimiser : “Tout se gère normalement depuis 2021”, affirme-t-il, vantant inspections et décaissements. Mais les faits le contredisent. À Sam-Ouandja, des incidents ridiculisent ses promesses. À Zémio, les FACA ne réapparaissent qu’avec les Russes, après six ans d’absence. Les détachements, prolongés jusqu’à deux ans contre trois mois réglementaires, engendrent des dérives. “Un soldat qui fait plus de six mois épouse les habitudes du lieu”, avertit Beninga, expliquant les violences dans la Lobaye ou à Gomion.

 

Le président Faustin-Archange Touadéra alias Baba Kongoboro, au centre de ce système, détourne l’attention avec des annonces comme l’offre de trente véhicules aux FACA, un “effort personnel” démonté par Beninga : “C’est l’argent de l’État, sinon c’est du vol !” Pendant que les mines chinoises prospèrent, l’usine Mamika agonise, sacrifiée au profit d’une obscure “FDS Manufacture”. Les FACA, déployées à Beloko, dans la Lobaye, ou à Gomion, servent-elles le peuple ou une élite liée au pouvoir ? La dépendance aux Russes à Zémio et les accusations des douanes suggèrent une armée vendue à des intérêts étrangers, loin de sa vocation nationale.

 

L’inspection générale, vantée par Bireau, reste une façade. “Je n’ai pas de rapport mettant en cause des responsables”, esquive-t-il. Mais les Centrafricains savent : une armée qui protège les mines chinoises, brutalise à Ziki, et déserte à Birao n’est pas républicaine. C’est une institution brisée, au service d’intérêts opaques. Le peuple mérite des réponses : pourquoi les FACA servent-elles les mines au détriment des citoyens ? Pourquoi les PGA sont-elles suspendues ? Et pourquoi Touadéra laisse-t-il son armée sombrer ? La vérité ne peut être étouffée. Le peuple exigera justice….

 

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