La célébration de la journée de l’enfant africain en Centrafrique a-t-elle encore un sens ?

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.
La République centrafricaine vient de célébrer la Journée internationale de l’enfant africain, qui rappelle chaque 16 juin le sacrifice des écoliers de Soweto en 1976. Plan International, en collaboration avec le ministère de la Protection de l’enfant, a organisé cette rencontre qui a rassemblé des jeunes de plusieurs localités du pays dans la capitale.
Depuis onze ans, Plan International intervient dans onze préfectures centrafricaines. L’organisation construit des écoles, des centres de formation et des points d’eau. Ces réalisations ont leur importance, mais elles ne compensent pas les carences de l’État dans la protection de l’enfance.
L’acte de naissance reste un véritable problème en Centrafrique. Ce document, qui devrait être gratuit, est payant dans tout le pays. En province, les familles peinent d’ailleurs à faire enregistrer leurs enfants. Beaucoup grandissent sans identité légale, ce qui les prive d’accès à l’école et aux services publics. Cette situation crée un cercle vicieux dès la naissance.
Dans le domaine éducatif, la situation préoccupe. L’État laisse l’enseignement primaire et secondaire entre les mains des “maîtres-parents”, des personnes sans formation pédagogique. Ces volontaires font de leur mieux, mais leurs limites sont évidentes. Les enseignants contractuels, financés par la Banque mondiale, eux, de leur côté, attendent parfois des mois avant de recevoir leurs salaires. Cette précarité affecte directement la qualité de l’enseignement.
Les enfants de la rue, appelés “Godobé”, vivent dans des conditions difficiles. Ils dorment sous les boutiques et n’ont aucune protection. Même l’accès aux soins leur est refusé : à l’hôpital, ils doivent payer des frais de consultation qu’ils n’ont pas. Ces enfants évoluent dans l’abandon total.
Cette journée commémorative pose une question simple : à quoi servent les célébrations si rien ne change ? Les discours se succèdent, mais les actions tardent. L’État centrafricain doit assumer ses responsabilités : garantir la gratuité de l’état civil, recruter et payer correctement les enseignants, protéger les enfants vulnérables.
Les efforts de Plan International et d’autres organisations méritent respect, mais ils ne peuvent suppléer indéfiniment aux défaillances publiques. Les enfants centrafricains ont besoin de politiques cohérentes et durables, pas seulement de programmes d’urgence d’une organisation non gouvernementales .
Tant que les autorités ne prendront pas la mesure de leurs obligations, cette journée restera un rendez-vous manqué….
CONTACTER CORBEAU NEWS CENTRAFRIQUE
Corbeaunews Centrafrique
Tel/ WhatsApp : +236 75 72 18 21
Email: corbeaunewscentrafrique@gmail.com
Rejoignez notre communauté
Chaine officielle du CNC
Invitation à suivre la chaine du CNC
CNC Groupe 3
CNC groupe 4
CNC groupe le Soleil
Note : les deux premiers groupes sont réservés uniquement aux publications officielles du CNC




