Kaga-Bandoro : les Wagner transforment le travail en esclavage sauvage

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Kaga-Bandoro : les Wagner transforment le travail en esclavage sauvage

 

Kaga-Bandoro : les Wagner transforment le travail en esclavage sauvage

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

À Kaga-Bandoro, dans la préfecture de la Nana-Gribizi, les mercenaires russes de Wagner transforment le travail en esclavage sauvage, utilisant l’eau comme monnaie pour exploiter la population.

 

À Kaga-Bandoro, chef-lieu de la préfecture de la Nana-Gribizi, au nord de la République centrafricaine, les mercenaires russes du groupe Wagner ont instauré un système d’exploitation qui réduit les habitants à une servitude indigne. Ce n’est plus une simple présence sécuritaire, mais une emprise économique et sociale qui rappelle l’oppression coloniale. Les habitants, jeunes et commerçants, sont pris dans un piège où leur travail et leurs biens sont payés non pas avec de l’argent, mais avec des packs d’eau en bouteille produit par une société russe affiliée au groupe Wagner, une pratique que la population appelle « esclavage sauvage ».

 

En effet, dans leur base à Kaga-Bandoro, Wagner recrute des jeunes originaire de cette ville, souvent des hommes et des adolescents, pour des tâches épuisantes : nettoyer leurs vêtements, transporter du bois, préparer des repas ou entretenir leurs installations. Ces travailleurs ne reçoivent pas de salaire en argent. Ils souffrent chaque jour, du matin au soir, pendant un mois entier. À la fin du mois, Wagner leur remet leur « paiement » : trois ou quatre packs d’eau, parfois cinq pour les plus chanceux, à la discrétion des mercenaires. Un pack contient huit bouteilles d’eau, que Wagner vend sur le marché local à 1 500 francs CFA, rarement 2 000. Ainsi, un mois de travail peut valoir entre 4 500  et 6 000 francs CFA, une somme dérisoire qui ne permet pas de vivre. Cette pratique humilie les travailleurs, les enfermant dans une pauvreté sans issue, car ils doivent ensuite revendre cette eau pour espérer récupérer un peu d’argent.

 

Ce système ne se limite pas aux travailleurs de la base. Les commerçants et vendeurs sur les marchés de Kaga-Bandoro subissent le même traitement. Les mercenaires arrivent, prennent ce qu’ils veulent – viande, légumes, vêtements – et laissent des packs d’eau en guise de paiement. Un exemple marquant s’est produit récemment dans la ville. Un jeune homme, marchait vers le marché central avec deux poulets tenus à la main, qu’il comptait vendre à 3 000 francs CFA chacun, soit 6 000 francs au total. Pendant ce temps, des mercenaires russes du groupe Wagner, de passage dans leur véhicule, ont vu le jeune homme et s’arrêtent, puis l’ont arrêté. Ils ont demandé le prix, pris les poulets et lui ont donné deux packs d’eau avant de partir. Désemparé, le jeune s’est rendu au marché pour vendre ces packs. Il a approché un boutiquier et proposé les deux packs à 3 000 francs chacun, espérant récupérer la valeur de ses poulets. Le boutiquier a refusé, expliquant que Wagner vend les mêmes packs à 1 500 francs CFA. Contraint, le jeune a accepté 3 000 francs pour les deux packs, perdant ainsi la moitié de la valeur de ses poulets. Cette perte l’a laissé sans ressources pour subvenir à ses besoins, une réalité quotidienne pour beaucoup à Kaga-Bandoro.

 

Ce troc forcé n’est pas une anecdote exceptionnelle, mais une stratégie calculée. Wagner prive les habitants d’argent liquide, les maintenant dans une dépendance économique. Les mercenaires contrôlent le marché de l’eau, la vendant à bas prix pour s’assurer que les habitants n’en tirent presque rien. Cette pratique paralyse l’économie locale, car les vendeurs, déjà pauvres, doivent jongler pour transformer l’eau en argent, souvent à perte. Les habitants décrivent un sentiment d’impuissance face à cette exploitation, qui les prive de leur dignité et de leur liberté.

 

Les autorités locales, y compris le préfet de Nana-Gribizi, , restent muettes. Elles n’osent pas s’opposer à Wagner, dont la présence intimide. Le gouvernement centrafricain, dirigé par le premier ministre Félix Moloua, y compris le Président de la République Faustin-Archange Touadéra, ne dit rien non plus, sous l’emprise des mercenaires russes qui dominent des secteurs clés comme les mines d’or et de diamants, y compris l’exploitation de bois  etc.. Les médias locaux, muselés par la peur, ne peuvent dénoncer ces abus. Cette silence généralisé laisse les habitants seuls face à leur sort, sans voix pour défendre leurs droits.

 

Ce système évoque les pires heures du colonialisme, lorsque les richesses du pays étaient pillées et les populations asservies. Les Centrafricains se remémorent Barthélemy Boganda, héros de l’indépendance, qui donna sa vie pour lutter contre de telles injustices. Aujourd’hui, la colère gronde à Kaga-Bandoro et au-delà. Les habitants, épuisés par la misère et l’humiliation, rêvent d’une libération. Ils savent que leur combat sera long, mais leur détermination reste intacte. Wagner a transformé leur travail en esclavage sauvage, mais les Centrafricains refusent de plier. Leur espoir, porté par une résilience forgée dans l’adversité, est que justice soit rendue, et que leur pays retrouve sa liberté….

 

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