Accusé d’atteinte à la sûreté de l’État, un chauffeur routier centrafricain croupit en prison dans un état alarmant

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.
M Guy Konamna, chauffeur routier centrafricain, torturé sauvagement après son arrestation, est emprisonné depuis 22 mois pour atteinte à la sûreté de l’État, dans un état alarmant.
La Centrafrique, pays où la justice devrait garantir l’équité, sombre dans un chaos où des accusations sans fondement détruisent des existences. Des innocents, broyés par un système judiciaire corrompu, payent le prix de l’arbitraire. Parmi eux, monsieur Guy Konamna, un chauffeur routier centrafricain, incarne cette tragédie. Depuis 22 mois, cet homme endure un calvaire indescriptible, victime d’une machine qui emprisonne sans preuve et torture sans scrupule. Son histoire révèle une vérité glaçante : dans ce pays, n’importe qui peut être arrêté, brisé, et oublié.
En effet, le 10 juin 2023, la vie de monsieur Guy Konamna bascule. De retour de Douala au Cameroun, où il était allé chercher son véhicule, il est intercepté au PK-26, sur la route de Boali, par le commandant de la garde présidentielle, Yarkokpa, un ancien milicien anti-balaka au passé très criminel. Sans motif clair, Konamna est arrêté, menotté, et conduit à la base de la garde présidentielle à l’aéroport international de Bangui Mpoko. Là, il subit une torture sauvage : coups violents, sévices brutaux, traitements inhumains. Déboussolé, il ne comprend pas la raison de cet acharnement. Comment un simple chauffeur routier, sans lien avec une rébellion, peut-il être accusé de fomenter un coup d’État ? Transféré à la section de recherches et d’investigations , puis à la prison centrale de Ngaragba, il est placé en détention, accusé d’atteinte à la sûreté de l’État, une charge vague, dénuée de toute preuve.
Les tortures ont laissé des séquelles irréparables. Konamna, jadis en pleine santé, est aujourd’hui partiellement paralysé, son corps brisé par les violences subies. Son état exige des séances de rééducation trois fois par semaine dans un centre spécialisé du MSF, des soins qu’il finance lui-même, tout comme l’escorte des éléments de forces armées centrafricaines qui l’accompagnent. Cette situation défie l’entendement : un détenu, victime d’une accusation sans fondement, doit payer pour survivre dans un système censé protéger ses droits. Pendant ce temps, le commandant Yarkokpa, l’instigateur de cette injustice, parade librement dans la capitale, intouchable, malgré son rôle dans d’autres abus, comme l’arrestation arbitraire de sept policiers récemment transférés à Ngaragba pour des motifs tout aussi absurdes.
Le dossier de monsieur Guy Konamna est vide de substance. Les investigations du troisième procureur général l’ont confirmé : aucune preuve ne soutient les accusations portées contre lui. Pourtant, le doyen des juges, qui est également le juge d’instruction de l’affaire, Mathieu Nana Bibi, figure influente aux pratiques controversées, a ignoré ces conclusions. Au lieu de clore l’affaire, il a renvoyé le dossier à la correctionnelle, prolongeant l’incarcération de Konamna. Prévu pour mars 2025, son procès demeure en suspens. Que peut-on juger lorsque les charges reposent sur des allégations sans fondement ?
Cette affaire expose un mal systémique. En Centrafrique, la justice s’est transformée en outil de répression, manipulé par des figures controversées comme Yarkokpa, Nana Bibi, ou le procureur Benoît Narcisse Foukpio, dont les agissements évoquent une mafia institutionnalisée. Les accusations d’atteinte à la sûreté de l’État, lancées sans vérification, permettent d’emprisonner arbitrairement, pour des années, sans respect des droits humains. Comment qualifier un système qui torture un homme, l’abandonne à une paralysie progressive, et rejette ses propres enquêtes ? Ce n’est pas de la justice, mais une parodie tragique, où l’argent et le pouvoir dictent les décisions.
Le calvaire de Guy Konamna exige une réponse immédiate. Son histoire, comme celle de nombreux autres détenus, reflète un désordre institutionnel où les puissants prospèrent et les innocents souffrent. Cette réalité impose une mobilisation collective : pour libérer Guy Konamna, pour réformer une justice défaillante, et pour restaurer un État de droit digne de ce nom. Car aujourd’hui, en Centrafrique, ce n’est pas la loi qui gouverne, mais l’injustice, instrumentée par ceux qui devraient en être les défenseurs….
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