Formation des ex-rebelles de 3R et de l’UPC au Maroc : Touadéra détourne la moitié des places et envoie seulement 20 rebelles ce vendredi, en plus de ses propres proches recrutés à Damara

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Formation des ex-rebelles de 3R et de l’UPC au Maroc : Touadéra détourne la moitié des places et envoie seulement 20 rebelles ce vendredi, en plus de ses propres proches recrutés à Damara

 

Formation des ex-rebelles de 3R et de l’UPC au Maroc : Touadéra détourne la moitié des places et envoie seulement 20 rebelles ce vendredi, en plus de ses propres proches recrutés à Damara
Opération de désarmement des rebelles de 3R menée par les mercenaires de Wagner

 

Rédigé le 23 octobre 2025 .

Par : la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique (CNC). 

Après avoir bloqué pendant un mois le départ des ex-combattants de l’UPC et du 3R vers le Maroc pour une formation militaire, le gouvernement centrafricain vient de changer à nouveau de posture. Ce vendredi 17 octobre 2025, trente personnes ont finalement été envoyées au Maroc, mais la composition du groupe montre que le régime Touadéra a transformé cette opportunité de formation en une opération de clientélisme politique.

 

 

Sur les trente personnes envoyées, seulement vingt sont des ex-rebelles : dix éléments du mouvement 3R et dix éléments de l’UPC. Les dix places restantes ont été attribuées à des proches du Président Baba Kongoboro et du chef d’État-major, Zéphirin Mamadou. Autrement dit, le gouvernement a récupéré un tiers des places offertes par le Maroc pour envoyer ses propres hommes.

 

Rappelons les faits depuis le début. L’accord de N’Djamena du 19 avril 2025 avait ouvert une voie prometteuse pour la réintégration des ex-combattants. Le Royaume du Maroc proposait d’accueillir quarante hommes issus de l’UPC d’Ali Darassa et du mouvement 3R pour une formation militaire complète. Cette offre généreuse devait permettre à des jeunes combattants de recevoir une formation professionnelle et de s’intégrer dans l’armée nationale.

 

Le processus avait commencé normalement en juin 2025. L’UPC et le 3R avaient chacun sélectionné vingt candidats parmi leurs effectifs, soit quarante personnes au total. Ces jeunes combattants maîtrisaient déjà le maniement des armes mais n’occupaient pas de postes élevés dans la hiérarchie militaire des deux mouvements. Ils correspondaient exactement au profil attendu pour bénéficier d’une formation approfondie au Maroc.

 

Mais en juillet, le gouvernement a soudainement changé de position. Il a exigé que les deux mouvements envoient plutôt leurs cadres supérieurs : des chefs d’état-major, des chefs des opérations militaires, des colonels de haut rang. Cette exigence était absurde car ces officiers supérieurs possédaient déjà l’expérience et la formation militaire. Ils n’avaient pas besoin d’une formation supplémentaire au Maroc.

 

Face à cette exigence, les deux mouvements ont revu leur stratégie. Le 3R a désigné son chef d’état-major adjoint et son chef des opérations militaires, accompagnés de plusieurs colonels de haut rang. L’UPC a fait de même en envoyant ses cadres les plus expérimentés. Ces hommes ont quitté leurs bases en brousse et se sont rendus à Bangui.

 

Mais depuis leur arrivée dans la capitale, le voyage vers le Maroc est resté bloqué. Pendant un mois, ces officiers supérieurs ont attendu dans la capitale sans date de départ confirmée. Le programme de formation était paralysé malgré la présence des candidats réclamés par le gouvernement.

 

Et maintenant, nouveau changement. Le gouvernement n’envoie finalement ni les jeunes combattants sélectionnés initialement, ni les cadres supérieurs réclamés en juillet. Il envoie un groupe mixte de trente personnes : dix de l’UPC, dix du 3R, et dix autres issus des parents du Président Baba Kongoboro et du chef d’État-major.

 

C’est du clientélisme pur. Le régime Touadéra détourne une partie des places offertes par le Maroc pour récompenser ses fidèles. Au lieu de profiter pleinement de cette opportunité pour former quarante ex-rebelles et faciliter leur réintégration, le gouvernement en profite pour envoyer ses propres hommes en formation.

 

Les dix éléments de l’UPC et les dix éléments du 3R qui partent finalement au Maroc sont-ils les jeunes combattants sélectionnés initialement en juin ? Sont-ils les cadres supérieurs réclamés en juillet ? Ou sont-ils encore d’autres personnes sélectionnées selon de nouveaux critères ? L’opacité totale du processus ne permet pas de le savoir.

 

Ce qui est certain, c’est que cette formation qui devait être un élément clé du processus de Désarmement, Démobilisation et Réintégration (DDR) des ex-combattants a été complètement dénaturée par les manipulations du gouvernement.

 

Pourquoi le gouvernement a-t-il bloqué le départ pendant un mois après avoir exigé l’envoi de cadres supérieurs ? Pourquoi change-t-il constamment de position sur les profils des candidats à envoyer ? Pourquoi réduit-il le nombre de places pour les ex-rebelles de quarante à vingt ? Pourquoi récupère-t-il dix places pour ses propres hommes ?

 

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