Dossier spécial : la ministre centrafricaine du travail Michelle Mwanga hurle comme une folle pour chasser les jeunes couturiers qu’elle a arnaqués impunément pendant trois ans

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Dossier spécial : la ministre centrafricaine du travail Michelle Mwanga hurle comme une folle pour chasser les jeunes couturiers qu’elle a arnaqués impunément pendant trois ans

 

Dossier spécial : la ministre centrafricaine du travail Michelle Mwanga hurle comme une folle pour chasser les jeunes couturiers qu'elle a arnaqués impunément pendant trois ans
Les couturiers avec leur formatrice

 

Rédigé le 11 septembre 2025 .

Par : la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique (CNC). 

Trois ans après avoir attiré des jeunes couturiers avec de fausses promesses, la ministre Michelle Mwanga les expulse violemment de son bureau après avoir capté tous les financements destinés à leur projet.

 

Une enquête de plusieurs semaines menée par notre équipe d’investigation du CNC au ministère du Travail vient de dévoiler une affaire d’une ampleur considérable. Le mercredi 10 septembre 2025, la ministre du Travail, de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Michelle Mwanga, a violemment chassé de son bureau des jeunes couturiers qu’elle avait elle-même recrutés en 2022. Cette expulsion termine une manipulation de trois ans durant laquelle la ministre et ses complices ont détourné des financements internationaux destinés à soutenir ces jeunes artisans.

 

Les faits se déroulent dans le bureau même de la ministre Michelle Mwanga, où résonnent ses cris : “Sortez de mon bureau ! Sortez de mon bureau ! Vous êtes fous ou quoi ? Qui vous a embauché ici ? Vous avez quel contrat ?”. Cette scène pathétique, où une ministre de la République traite des citoyens centrafricains comme des animaux, constitue l’épilogue d’une arnaque sophistiquée qui a commencé trois ans plus tôt.

 

L’histoire débute le 5 mai 2022 quand le ministère du Travail lance un communiqué radio invitant les couturiers centrafricains à participer à “un partage d’expériences” avec une “grande styliste ivoirienne”. Cette invitation, diffusée jusqu’au 10 mai, attire de nombreux jeunes artisans qui répondent favorablement à cet appel officiel. Le 16 mai 2022, ils se présentent au ministère pour commencer cette formation qui devait durer une semaine.

 

La formation avec la styliste ivoirienne Sanogo-Man se déroule effectivement du 16 au 23 mai 2022. À la fin de cette semaine, les jeunes couturiers souhaitent naturellement retourner dans leurs quartiers pour reprendre leurs activités professionnelles. Mais la ministre Michelle Mwanga refuse catégoriquement leur départ. Elle exige qu’ils restent pour organiser un défilé de mode, première manipulation d’une longue série.

 

Les jeunes couturiers, confiants dans les promesses ministérielles, acceptent de prolonger leur séjour. Ils confectionnent des tenues pour le défilé qui a lieu le 20 juin 2022 à l’hôtel Oubangui, en présence de la Première dame Tina Touadéra et de plusieurs membres du gouvernement. C’est lors de cette cérémonie que Michelle Mwanga annonce officiellement que la Première dame est la “marraine” du projet baptisé “Coopératif des couturiers centrafricains”.

 

Le lendemain, 21 juin 2022, une cérémonie officielle de remise de certificats et diplômes se tient à l’hôtel Ledger, toujours en présence de Tina Touadéra. Les autorités multiplient les discours prometteurs sur le financement et l’avenir du projet. Mais quand les couturiers veulent enfin rentrer chez eux, Michelle Mwanga leur ordonne encore de rester, prétextant que la formation doit se poursuivre.

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Les couturiers stagiaires

 

C’est à ce moment qu’entre en scène Ouahm-Diane, une ressortissante camerounaise présentée comme la “coordinatrice du projet”. Cette femme joue un rôle central dans l’arnaque en servant d’intermédiaire entre le ministère, l’ACFPE (Agence centrafricaine pour la formation professionnelle et l’emploi) et les partenaires financiers. Officiellement coordinatrice, elle devient en réalité la gestionnaire occulte de tous les financements destinés aux jeunes couturiers.

 

Les promesses se multiplient : chaque couturier devait effectuer un stage de deux mois en Côte d’Ivoire pour approfondir sa formation. Convaincus par ces perspectives, les jeunes font établir leurs passeports à leurs propres frais. Pendant ce temps, Ouahm-Diane leur confirme “de sa propre bouche” que le projet a reçu des financements de la Banque mondiale, du PAM, de l’UNICEF, de l’UNFPA, de la BAD (Banque africaine de développement) et d’autres partenaires internationaux.

 

Le projet PARC-B constitue le dernier volet de cette manipulation. Les partenaires demandent aux jeunes de monter un dossier complet avec photos des cérémonies et documentation du projet. Les couturiers fournissent tous les éléments demandés et attendent le financement promis. Mais jamais ils ne verront la couleur de ces fonds, entièrement captés par la ministre et sa coordinatrice camerounaise.

 

Durant ces trois années de captivité déguisée (2022 – 2025), les jeunes couturiers subissent un traitement indigne. Ils paient eux-mêmes leurs transports quotidiens pour se rendre à l’ACFPE, sans recevoir aucune compensation. Quand l’une de leurs collègues, Baleliwa Gbajougou Lisa Audrey, née le 16 janvier 1995, décède le 15 mars 2023, le ministère n’apporte aucune assistance à la famille. Ce sont les couturiers eux-mêmes qui cotisent pour aider les proches de la défunte.

Dossier spécial : la ministre centrafricaine du travail Michelle Mwanga hurle comme une folle pour chasser les jeunes couturiers qu'elle a arnaqués impunément pendant trois ans
La regrettée Baleliwa Gbajougou Lisa Audrey, l’une des stagiaires de l’ACFPE décédée en 2023

 

Les seuls “bénéfices” de ces trois années sont dérisoires : deux formations supplémentaires (relations clients par Diane Gombor et changement de mentalité par Ouahm-Diane) et deux marchés de confection. Ces marchés, apportés personnellement par Michelle Mwanga, concernent notamment les tenues des élèves de l’école du président Touadéra à Damara. Mais même pour ces travaux, la ministre refuse toute négociation de prix avec les artisans.

 

“Vous savez, la Première dame Tina Touadera est la marraine du projet, donc il ne faut pas discuter le prix avec elle”, déclare Michelle Mwanga aux couturiers qui voudraient établir des tarifs professionnels. Cette instrumentalisation du nom de la Première dame permet à la ministre d’imposer ses conditions et de distribuer des “sommes forfaitaires” dérisoires après avoir bénéficié gratuitement du travail des jeunes.

 

La situation devient encore plus révoltante quand Michelle Mwanga fait confectionner des vêtements pour son usage personnel. Elle apporte ses tissus, fait travailler les couturiers gratuitement, puis revient deux ou trois semaines plus tard distribuer quelques billets en guise de paiement. Cette exploitation éhontée d’artisans qualifiés au nom d’un projet social bidon constitue un détournement caractérisé.

 

L’explosion du 10 septembre 2025 intervient quand les couturiers, excédés par trois ans de manipulation, rédigent une note administrative avec ampliation aux médias pour dénoncer leur situation. Cette initiative légitime déclenche la colère hystérique de Michelle Mwanga, qui hurle dans son bureau comme une possédée : “Est-ce que vous êtes fous ? Qui vous a embauché ici ? Vous avez quel contrat ?”.

 

Le chargé de mission de la ministre, M. Ganabo, sort du bureau pour tenter de calmer les jeunes après l’esclandre de sa patronne Michelle Mwanga. Mais ses propos achèvent de dévoiler la nature de l’arnaque : “C’est avec la bonne volonté qu’on vous a laissé ici. Bonne volonté du ministre qu’on vous a laissé ici. Vous avez gagné des marchés. Vous avez fait des trucs ici. Ça fait trois ans que vous êtes ici. Vous êtes des incubateurs. Ça fait trois ans que vous devez remercier la ministre”.

 

Cette déclaration cynique résume parfaitement la mentalité qui règne au ministère du Travail : des jeunes attirés par de fausses promesses sont transformés en faire-valoir pour capter des financements internationaux, puis jetés à la rue quand ils osent réclamer leurs droits. Le terme “incubateurs” utilisé par le chargé de mission est particulièrement parlant : ces jeunes n’ont servi qu’à couver les projets fictifs permettant de justifier les financements détournés.

 

Cette affaire dévoile un système organisé de détournement de fonds publics et de financements internationaux. Michelle Mwanga, Ouahm-Diane et leurs complices ont utilisé les jeunes couturiers comme alibis pour créer un projet fictif permettant de capter des millions de francs CFA destinés à la formation professionnelle. Pendant trois ans, ces financements ont été détournés vers des comptes privés tandis que les supposés bénéficiaires vivaient dans la précarité.

 

L’instrumentalisation du nom de la Première dame Tina Touadéra constitue un autre aspect scandaleux de cette affaire. En présentant la Première dame comme “marraine” du projet, Michelle Mwanga s’est servie de cette caution morale pour rassurer les jeunes et impressionner les bailleurs de fonds. Cette utilisation abusive de l’image présidentielle dans une arnaque caractérisée pose des questions sur les responsabilités au plus haut niveau de l’État.

 

Le rôle de la coordinatrice camerounaise Ouahm-Diane mérite également une attention particulière. Cette femme, officiellement chargée de coordonner le projet, a en réalité servi de prête-nom pour gérer les financements détournés. Son statut d’étrangère lui permettait d’échapper plus facilement aux contrôles administratifs centrafricains tout en servant d’interface avec les partenaires internationaux.

 

L’ACFPE, censée encadrer la formation professionnelle en République centrafricaine, apparaît comme complice de cette manipulation. Cette agence a prêté ses locaux et sa caution institutionnelle à un projet bidon, permettant aux escrocs de donner une apparence légale à leurs activités. La responsabilité de la directrice de l’ACFPE, présente lors des cérémonies officielles, devra être établie.

 

Cette affaire montre parfaitement les méthodes de prédation qui gangrènent l’administration centrafricaine. Des ministres corrompus utilisent leurs fonctions pour créer de faux projets sociaux, attirent des jeunes vulnérables avec de belles promesses, captent les financements internationaux destinés à ces projets, puis chassent violemment leurs victimes quand celles-ci osent réclamer justice.

 

Le comportement de Michelle Mwanga lors de l’expulsion du 10 septembre dévoile le mépris profond que cette classe dirigeante nourrit envers les citoyens ordinaires. Hurler “Sortez de mon bureau !” à des jeunes qu’elle a elle-même convoqués trois ans plus tôt montre l’arrogance d’une femme qui considère les biens publics comme sa propriété privée.

 

Cette mentalité de propriétaire se retrouve dans sa phrase “Sortez de mon bureau !”, comme si ce bureau lui appartenait personnellement. Ce bureau a été construit avec l’argent des contribuables centrafricains, meublé avec les deniers publics, et il est occupé temporairement par une ministre censée servir l’intérêt général. Mais Michelle Mwanga semble avoir oublié qu’elle n’est qu’une locataire temporaire de cette fonction.

 

L’enquête menée par notre équipe montre que de nombreux partenaires internationaux ont visité le projet au cours de ces trois années : Banque mondiale, BGFI, et autres bailleurs de fonds. Tous ont été dupés par la mise en scène montée par Michelle Mwanga et ses complices. Les photos et vidéos de ces visites officielles ont servi à alimenter de nouveaux dossiers de financement, perpétuant l’arnaque.

 

Les jeunes couturiers, manipulés pendant trois ans, ont fini par comprendre qu’ils servaient de faire-valoir à une vaste escroquerie. Leur patience s’explique par la caution apportée par la Première dame et les promesses constantes de financements. “On dit que non, ça va arriver bien, ça va arriver bientôt”, se répétaient-ils en voyant défiler les délégations internationales.

 

Cette affaire pose des questions sur le contrôle des financements internationaux destinés à la République centrafricaine. Comment des millions de francs CFA peuvent-ils être détournés pendant trois ans sans qu’aucun mécanisme de suivi ne détecte la fraude ? Où sont les audits, les contrôles, les comptes-rendus d’exécution que doivent normalement produire les bénéficiaires de ces fonds ?

 

La responsabilité des partenaires internationaux mérite également d’être questionnée. En finançant des projets sans mécanismes de suivi rigoureux, en se contentant de photos et de rapports biaisés, ces institutions facilitent indirectement les détournements. La complaisance de certains représentants locaux de ces organisations, impressionnés par les mises en scène ministérielles, contribue à perpétuer ces systèmes de corruption.

 

L’attitude du chargé de mission Ganabo lors de l’altercation du 10 septembre mérite une attention particulière. En reprochant aux jeunes d’avoir mis “ampliation média” sur leur note administrative, il dévoile la peur que inspire la transparence à cette administration corrompue. Cette réaction paniquée face à une simple mention des médias montre que ces responsables savent parfaitement qu’ils ont quelque chose à cacher.

 

“Vous êtes malade ou quoi ? Vous avez média dedans. Comment vous vous recourez à bout de comment ?”, s’exclame Ganabo, dévoilant l’affolement qui saisit les responsables du ministère quand ils réalisent que leur système pourrait être exposé publiquement. Cette peur de la presse traduit la conscience qu’ils ont de leurs malversations.

 

Le sort réservé aux jeunes couturiers après trois ans d’exploitation constitue la partie la plus révoltante de cette affaire. Ces artisans qualifiés, attirés par de belles promesses, se retrouvent jetés à la rue sans indemnisation, sans formation réelle, sans aucune des opportunités promises. Pire, ils ont perdu trois années de leur vie professionnelle dans cette manipulation.

 

Certains de ces jeunes avaient des ateliers prospères qu’ils ont abandonnés pour répondre à l’appel du ministère. D’autres ont investi leurs économies dans l’établissement de passeports pour un voyage en Côte d’Ivoire qui n’a jamais eu lieu. Tous ont consacré trois années de leur vie à enrichir des corrompus tout en s’appauvrissant eux-mêmes.

 

La mort de Baleliwa Gbajougou Lisa Audrey le 15 mars 2023 constitue le drame humain de cette affaire. Cette jeune femme de 28 ans est décédée pendant qu’elle participait à ce projet bidon, sans recevoir la moindre assistance du ministère qui l’avait recrutée. Ses collègues ont dû cotiser pour aider sa famille, traduisant l’indifférence totale de Michelle Mwanga face à la détresse humaine.

 

Cette tragédie montre parfaitement le mépris de la classe dirigeante centrafricaine pour la vie des citoyens ordinaires. Une ministre qui recrute des jeunes, les exploite pendant des années, puis les abandonne en cas de malheur, dévoile une mentalité criminelle qui devrait être sanctionnée par la justice.

 

L’impunité dont jouissent ces responsables corrompus encourage la multiplication de telles pratiques. Michelle Mwanga sait qu’elle peut voler, mentir, exploiter et humilier sans risquer la moindre sanction. Cette certitude de l’impunité transforme l’administration publique en terrain de chasse pour prédateurs en costume.

 

Les méthodes utilisées dans cette affaire se retrouvent dans de nombreux autres ministères centrafricains. Le schéma est toujours le même : créer un faux projet social, attirer des victimes avec de belles promesses, utiliser ces victimes pour justifier des financements, détourner les fonds, puis jeter les victimes à la rue quand elles deviennent gênantes.

 

Cette affaire du ministère du Travail constitue un cas d’école de la corruption systémique qui ronge l’État centrafricain. Elle montre comment des responsables publics transforment leurs fonctions en entreprises privées de prédation, utilisant les ressources de l’État et les financements internationaux pour s’enrichir personnellement.

 

La violence de Michelle Mwanga lors de l’expulsion du 10 septembre traduit également la frustration de voir son système exposé. En chassant violemment ces jeunes qui osaient réclamer leurs droits, elle dévoilait sa vraie nature : celle d’une prédatrice qui considère ses victimes comme des objets corvéables à merci.

 

Cette affaire doit servir d’électrochoc pour tous ceux qui croient encore aux promesses de la classe dirigeante centrafricaine. Elle montre que derrière les beaux discours sur la formation des jeunes et le développement économique se cachent souvent des systèmes d’exploitation sophistiqués.

 

Les partenaires internationaux de la République centrafricaine doivent également tirer les leçons de cette affaire. Financer des projets sans mécanismes de contrôle rigoureux, c’est alimenter la corruption et contribuer à l’appauvrissement des populations que ces financements sont censés aider.

 

La justice centrafricaine, si elle existe encore, devrait ouvrir immédiatement une enquête sur cette affaire. Les détournements de fonds publics et de financements internationaux constituent des crimes graves qui méritent des sanctions exemplaires. Mais connaissant l’état de délabrement de cette justice, il y a peu d’espoir de voir les responsables inquiétés.

 

Cette affaire montre parfaitement l’état de décomposition de l’État centrafricain, où des ministres peuvent impunément voler, mentir et exploiter pendant des années sans craindre la moindre sanction. Elle montre aussi la nécessité urgente d’une révolution des mentalités pour que de tels comportements deviennent socialement inacceptables.

 

En attendant cette hypothétique révolution des consciences, les Michelle Mwanga continueront de prospérer sur la misère des jeunes centrafricains, transformant chaque promesse de développement en nouvelle occasion d’enrichissement personnel. Cette affaire restera comme un symbole de la prédation qui caractérise la République centrafricaine de Faustin-Archange Touadéra.

 

Par l’équipe d’investigation du CNC

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