Découpage administratif : regarder comment Arnaud Djoubaye Abazène manipule le ministère de l’administration du territoire avec 8 communes créées pour son village de Ouandja contre 2 pour Birao, chef-lieu de la Vakaga

Rédigé le 26 octobre 2025 .
Par : la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique (CNC).
Le ministre de la Justice, Arnaud Djoubaye Abazène, vient de réussir une manipulation administrative extraordinaire. Il a fait valider par le Conseil des ministres la création de 8 communes pour sa localité natale de Ouandja, dans la préfecture de la Vakaga, alors que Birao, chef-lieu de cette même préfecture, n’a obtenu que 2 communes.
Cette manipulation du découpage territorial en faveur de son propre village crée une tension grave dans le nord du pays et démontre une fois de plus comment les ministres du régime Touadéra utilisent leurs positions pour favoriser leurs volonté au détriment de l’intérêt national.
Arnaud Djoubaye Abazène, Goula, originaire de Ouandja, a manipulé son collègue ministre de l’Administration du territoire pour faire adopter ce découpage territorial scandaleux. Selon le compte rendu du Conseil des ministres du 17 octobre 2025, dix nouvelles communes ont été créées dans la préfecture de la Vakaga. La répartition est honteuse : 8 communes pour Ouandja, 2 pour Birao, 1 pour Amdafock.
Voici comment cette arnaque administrative s’est déroulée. Ouandja, qui était avant une simple commune, a été érigée en sous-préfecture. Cette nouvelle sous-préfecture de Ouandja s’est vu attribuer 7 communes supplémentaires, qui s’ajoutent à la commune existante pour faire 8 communes au total. Ensuite, le gouvernement a découpé cette zone et a créé deux autres sous-préfectures : Gordile et Sikikédé, plus de 50 000 habitants, contrairement à Ouandja, qui n’a que 13 000 habitants. Ces nouvelles sous-préfectures regroupent des communes qui font partie du même territoire, des mêmes villages, des mêmes populations que Ouandja.
C’est un découpage artificiel qui ne correspond à aucune réalité sur le terrain. Le gouvernement a simplement pris le territoire de Ouandja, l’a découpé en morceaux, a créé des sous-préfectures et des communes partout, juste pour gonfler les chiffres et faire croire que toute cette région mérite autant de structures administratives.
Voici les 8 communes créées pour la zone de Ouandja selon le compte rendu officiel :
- Haute-Ouandja (chef-lieu : Ouandja)
- Tadraka (chef-lieu : Tiringoulou)
- Lac-Maka (chef-lieu : Ndiffah)
- Margata (chef-lieu : Gordile)
- Lac-Mamoune (chef-lieu : Boromata)
- Wawoulunda (chef-lieu : Sikikédé)
- Kidei (chef-lieu : Aïfa)
- Et d’autres entités créées dans cette zone
Le gouvernement a ensuite créé trois sous-préfectures dans cette même zone :
– Sous-préfecture de Ouandja (chef-lieu : Tiringoulou), regroupant 3 communes
– Sous-préfecture de Gordile (chef-lieu : Gordile), regroupant 2 communes
– Sous-préfecture de Sikikédé (chef-lieu : Sikikédé), regroupant 2 communes
Tout cela n’est qu’un jeu de chaises musicales. On prend les mêmes villages, les mêmes populations, et on les découpe artificiellement pour créer des sous-préfectures et des communes. C’est du découpage pour le découpage, sans aucune logique administrative ou géographique.
Pendant ce temps, Birao, qui est le chef-lieu de la préfecture de la Vakaga, la ville la plus importante de toute la région avec Sikikédé, n’a obtenu que 2 communes : la commune de Ngourou (chef-lieu : Elembe) et la commune de Tissie-Fongoro (chef-lieu : Tissie).
Cette disproportion est choquante. Comment peut-on justifier que Ouandja, un village, obtienne 8 communes alors que Birao, chef-lieu de préfecture, n’en obtient que 2 ? La seule explication est que le ministre Arnaud Djoubaye Abazène a manipulé le processus pour favoriser son village natal.
Amdafock, à la frontière avec le Soudan, n’a obtenu qu’une seule commune, la commune de Danga. Mais Ouandja à elle seule a obtenu 8 communes. C’est incroyable. C’est scandaleux. C’est du favoritisme pur et simple.
Le compte rendu du Conseil des ministres essaie de justifier cette décision en parlant de “demandes récurrentes des populations de la région du Fertit” et en invoquant des “critères” comme “l’importance démographique, la concentration d’équipements publics, la superficie territoriale, les facteurs sociologiques et anthropologiques, la position géographique”.
Mais ces justifications sont bidons. Si on appliquait vraiment ces critères de manière objective, Birao, chef-lieu de préfecture, aurait dû obtenir beaucoup plus de communes que Ouandja. Birao et Sikikédé ont une population plus importante. Birao concentre les équipements publics de la préfecture. Birao est la ville principale de la Vakaga.
Mais Arnaud Djoubaye Abazène n’est pas originaire de Birao. Il est originaire de Ouandja. Alors il a manipulé le découpage pour favoriser son village. Et le Conseil des ministres, présidé par Touadéra, a validé cette manipulation sans sourciller.
Le compte rendu mentionne que “le gouvernement a dépêché une mission technique pour évaluer les besoins sur le terrain”. Cette “mission technique” était probablement contrôlée par Arnaud Djoubaye Abazène lui-même ou par ses proches. Elle a évidemment conclu que Ouandja avait besoin de 8 communes alors que Birao n’en avait besoin que de 2.
Le document officiel parle de “cartographie précise jointe au dossier” et de “critères retenus”. Mais personne ne peut voir cette cartographie. Personne ne peut vérifier ces critères. C’est une manipulation administrative classique : on crée des documents techniques compliqués que personne ne peut vérifier, et on justifie ainsi des décisions politiques prises en coulisses.
Le compte rendu évoque également une “population estimée à plus de 71 000 habitants pour Ouandja non éclatée, avec une moyenne de 25 000 par nouvelle entité”. Mais d’où sortent ces chiffres ? Qui les a calculés ? Sur quelle base ? Il n’y a pas eu de recensement récent dans la Vakaga. Ces chiffres sont probablement inventés pour justifier la décision déjà prise de créer 8 communes pour Ouandja.
Cette manipulation du découpage territorial n’est pas seulement une question d’orgueil régional. Elle a des conséquences financières et politiques graves. Chaque commune créée bénéficie de ressources budgétaires. Chaque commune créée donne du pouvoir politique à ceux qui la contrôlent. En créant 8 communes pour Ouandja, Arnaud Djoubaye Abazène s’assure que sa région d’origine recevra beaucoup plus de ressources que les autres régions de la Vakaga.
Cette manipulation crée également des tensions entre les différentes zones de la Vakaga. Les habitants de Birao voient que le chef-lieu de leur préfecture n’obtient que 2 communes pendant que Ouandja en obtient 8. Ils se sentent lésés. Ils se demandent pourquoi leur ville est moins bien traitée qu’un village. Et cette frustration peut créer des tensions communautaires graves.
Le compte rendu du Conseil des ministres parle de “consolidation de la cohésion sociale et du vivre-ensemble”. Mais comment peut-on parler de cohésion sociale quand on crée un découpage territorial aussi déséquilibré et injuste ? Comment peut-on parler de vivre-ensemble quand on favorise outrageusement une région au détriment des autres ?
Le compte rendu du Conseil des ministres a été signé le 19 octobre 2025 par “le ministre chargé du Secrétariat général du gouvernement par intérim, Arnaud Djoubaye Abazène”. Quelle ironie ! C’est Arnaud Djoubaye Abazène lui-même qui signe le compte rendu du Conseil qui valide sa propre manipulation. Il est à la fois juge et partie. Il manipule le processus et il signe le document qui entérine sa manipulation.
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