une comédie électorale se prépare sous le vernis des droits humains

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.
À l’approche des élections présidentielle et législatives prévues pour 2025-2026 en Centrafrique, la Commission nationale des droits de l’homme et des libertés fondamentales (CNDHLF) fait mine de s’agiter.
Un atelier organisé à Bangui du 12 au 17 mai 2025, soutenu par la MINUSCA, l’ambassade de France et l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), promet de renforcer la vigilance face aux violations des droits humains. Mais derrière les beaux discours et les plans bien ficelés, difficile de ne pas voir une mise en scène qui cache mal les vraies intentions des acteurs en jeu.
Un décor bien connu : insécurité et exclusions
Personne n’a oublié les élections de 2020-2021, où la violence a laissé des traces indélébiles. Plus de 500 cas de violations des droits humains, 1 221 victimes, dont 144 morts, selon la MINUSCA. Des groupes armés comme la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC) ont semé la peur, attaquant civils et bureaux de vote. Aujourd’hui, le tableau n’a pas beaucoup changé. Les menaces contre les électeurs persistent, les déplacés et réfugiés risquent d’être laissés pour compte, et l’Autorité Nationale des Élections (ANE) semble sous pression, avec des soupçons de fraudes qui planent déjà. Pourtant, la Commission nationale des droits de l’homme et des libertés fondamentales (CNDHLF), censée être en première ligne, donne l’impression de se réveiller seulement quand les projecteurs internationaux sont braqués sur elle.
La CNDHLF, un figurant dans son propre rôle
Parlons franchement : la Commission nationale des droits de l’homme et des libertés fondamentales (CNDHLF), avec ses cellules de veille électorale et ses fiches de collecte, ressemble à un acteur qui récite son texte sans y croire. Où était-elle ces dernières années, même en ce moment, quand les exactions continuaient, quand les arrestations arbitraires et les violences faisaient partie du quotidien des centrafricains avec le lot des exactions des mercenaires russes ? Cette commission, qui devrait crier au scandale à chaque abus, préfère souvent rester dans l’ombre, se contentant de rapports bien rangés et de plaidoyers timides. Son soudain empressement à l’approche des élections sent l’opportunisme. On dirait une opération de communication pour rassurer les partenaires internationaux, tout en évitant de froisser le gouvernement.
Et que dire du timing ? Ces élections, c’est aussi l’histoire d’un troisième mandat qui se profile pour le président Baba Kongoboro. Beaucoup y voient une manœuvre pour prolonger un pouvoir qui ne lâche rien. La Commission nationale des droits de l’homme et des libertés fondamentales (CNDHLF), en se focalisant sur les violences électorales, esquive habilement la question de fond : un système politique qui semble verrouillé, où les dés sont pipés avant même le premier vote. En jouant les gendarmes des droits humains, elle donne l’illusion de l’action, mais sans jamais remettre en cause les vrais rouages du pouvoir.
La MINUSCA et la France : des sponsors intéressés
La MINUSCA, dont le mandat a été prolongé jusqu’en novembre 2025, est présentée comme le garant de la sécurité et de la stabilité. Mais là encore, il y a de quoi douter. Cette mission onusienne, grassement financée, a tout intérêt à maintenir le statu quo. Ses responsables savent que leur présence dépend du bon vouloir du gouvernement centrafricain. Critiquer trop fort, c’est risquer de perdre leur confortable position. Alors, on soutient, on sécurise, on rédige des rapports, mais on ferme les yeux sur les dérives qui arrangent tout le monde.
L’ambassade de France, de son côté, tente un retour en grâce après avoir été éclipsée par l’influence russe et le groupe Wagner. Soutenir cet atelier, c’est une façon de se racheter une image, de montrer qu’on est toujours dans le jeu. Mais qui croit encore à la sincérité de ces gestes ? Les droits humains, dans ce contexte, ne sont qu’un prétexte pour reprendre pied dans un pays où les intérêts géopolitiques pèsent plus lourd que les principes.
Des recommandations qui sonnent creux
L’atelier de Bangui a accouché d’une liste de recommandations : punir les responsables de violations, inclure les femmes et les minorités, auditer le processus électoral. Sur le papier, tout est parfait. Mais dans la réalité, qui va appliquer ces mesures ? Le gouvernement, qui a tout à gagner à contrôler le scrutin ? Les Forces armées centrafricaines (FACA), parfois impliquées dans les abus ? Les groupes armés, qui n’ont que faire des ateliers et des fiches de collecte ? Quant à l’appel à la transparence, il risque de rester une belle idée, noyée dans un système où l’opacité est la règle.
Et les Centrafricains dans tout ça ?
Au milieu de cette pièce de théâtre, les Centrafricains, eux, attendent autre chose que des promesses. Ils veulent voter sans craindre pour leur vie, ils veulent que leur voix compte, ils veulent un avenir où leurs droits ne soient pas juste un slogan. La Commission nationale des droits de l’homme et des libertés fondamentales (CNDHLF)affirme que la réussite du processus dépend de leur engagement. Mais comment s’engager quand tout semble joué d’avance, quand les institutions censées les protéger regardent ailleurs ou jouent les complices ?
Un sursaut ou un divertissement ?
En fin de compte, cet atelier et les initiatives qu’il porte ressemblent à une tentative de maquiller une réalité peu reluisante. Les droits humains, brandis comme un étendard, servent surtout à donner bonne conscience aux acteurs impliqués. La Commission nationale des droits de l’homme et des libertés fondamentales (CNDHLF), la MINUSCA, la France et les autres savent que les élections de 2025-2026 seront un test. Mais pour l’instant, ils se contentent de jouer leurs rôles dans un scénario écrit d’avance, où le pouvoir en place a toutes les cartes en main. Si un vrai changement doit arriver, il viendra des Centrafricains eux-mêmes, pas des bureaux de Bangui ou des rapports bien tournés des organisations internationales….
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