Centrafrique : Touadéra dissout l’Ordre des avocats pour protéger son régime et ses mercenaires russes

Rédigé le 25 octobre 2025 .
Par : la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique (CNC).
Le pouvoir de Bangui s’attaque désormais frontalement à l’indépendance de la justice. En suspendant l’Ordre des avocats, le président Touadéra assume désormais une dictature ouverte où la loi n’a plus aucune valeur face à son régime criminel.
Le 27 septembre 2025, un arrêté du ministre de la Justice a ordonné la suspension immédiate de l’Ordre des avocats de Centrafrique, une institution fondée il y a plus de quarante ans. Les locaux du Barreau doivent être fermés et un administrateur provisoire sera nommé par le gouvernement pour en prendre le contrôle. Jamais dans l’histoire récente du pays une telle décision n’avait été prise.
Cette attaque vise directement le bâtonnier et le Conseil de l’Ordre, accusés par le pouvoir de « manquements » aux règles de la profession. En réalité, le motif est clair : les avocats ont osé faire grève pour dénoncer les violations massives des droits de la défense et exiger l’accès à leurs clients détenus dans les commissariats, les brigades et les prisons. Dans ces lieux de détention, la torture est devenue pratique courante, notamment dans les geôles contrôlées par les mercenaires russes de Wagner.
Oui, c’est la grève des avocats qui est à l’origine du déclencheur de la répression. Rappelons le, depuis plusieurs mois, les avocats centrafricains dénoncent l’impossibilité de remplir leur mission. À chaque arrestation, les forces de sécurité refusent l’accès aux détenus, laissant ces derniers entre les mains de policiers, gendarmes ou mercenaires russes du groupe Wagner sans aucun contrôle judiciaire. Les cas de tortures, de mauvais traitements et de détentions prolongées se multiplient.
Devant de tels abus, le Barreau a déclenché une grève pour rappeler au gouvernement l’obligation de respecter la loi et la Constitution. En réponse, le ministère de la Justice a d’abord tenté de calmer les avocats par une circulaire, demandant aux forces de l’ordre de respecter les lois du pays, avant de franchir pathétiquement le pas : supprimer purement et simplement leur institution.
Comme tout le monde le sait d’ailleurs, c’est la main des mercenaires Russes qui sont derrière la décision du ministère de la justice. Cette offensive contre les avocats s’explique aussi par la présence croissante des mercenaires russes au cœur du système sécuritaire et judiciaire centrafricain. Dans les unités de l’OCRB et à la gendarmerie, plusieurs détenus accusés à tort de complot ou de simple opposition politique subissent des traitements inhumains. Les avocats, en défendant leurs clients, dérangeaient directement les intérêts du régime et de ses protecteurs russes.
Pour le président Touadéra, la grève des avocats était une menace : en exposant publiquement les abus et la complicité du pouvoir avec Wagner, elle brisait le silence imposé. La dissolution du Barreau est donc un acte politique destiné à protéger ses alliés étrangers et à verrouiller davantage la société.
Ceci dit, la loi n’existe plus dans le pays. En suspendant l’Ordre des avocats, le gouvernement envoie un message clair : la loi n’existe plus en Centrafrique. Seule la volonté du président fait désormais office de règle. La Constitution, les conventions internationales et l’indépendance de la profession d’avocat sont piétinées au grand jour.
L’Union internationale des avocats a déjà dénoncé une atteinte grave à l’État de droit et demandé le retrait de cette mesure. Mais le régime reste sourd à ces appels. Touadéra assume désormais devant tout le monde une dérive autoritaire du jamais vue dans le pays, où toute contestation est muselée.
En plus, c’est au moins Quarante ans d’histoire que le régime de Touadera veut balayer. Le Barreau de Centrafrique existe depuis plus de quarante ans. Il a survécu aux crises politiques, aux coups d’État et aux guerres civiles. Jamais aucun pouvoir, aussi fragile ou autoritaire soit-il, n’avait osé l’effacer d’un trait de plume. Le régime actuel franchit donc une ligne rouge : supprimer une institution indispensable au fonctionnement de la justice et à la défense des citoyens.
Derrière cette décision, ce n’est pas seulement le Barreau qui est attaqué, mais l’idée même d’un État de droit. Les avocats, garants des libertés, sont réduits au silence. Les citoyens, eux, restent seuls face à un pouvoir de plus en plus violent, épaulé par des mercenaires russes du groupe Wagner.
C’est de la pure dictature qui est désormais assumée ouvertement. En dissolvant l’Ordre des avocats, Touadéra ne cache plus sa dictature. Il démontre qu’aucune loi, aucune institution, aucun droit fondamental ne résiste à sa volonté politique. Son message est clair : la justice est désormais une arme au service du régime, et ceux qui la contestent seront écrasés.
La Centrafrique bascule ainsi dans une nouvelle ère où les droits élémentaires sont confisqués, où les prisons deviennent des zones de non-droit, et où la voix des avocats – dernier rempart contre l’arbitraire – est réduite au silence.
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