Centrafrique : quand Touadéra brise à nouveau son serment constitutionnel et force illégalement  sa candidature pour un troisième mandat

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quand Touadéra brise à nouveau son serment constitutionnel et force illégalement  sa candidature pour un troisième mandat

 

Centrafrique : quand Touadéra brise à nouveau son serment constitutionnel et force illégalement sa candidature pour un troisième mandat

 

L’annonce du troisième mandat de Faustin-Archange Touadera intervient alors que l’ancienne constitution limite Touadéra à deux, rendant sa démarche une violation ouverte de son engagement.

 

Rédigé le 27 septembre 2025 .

Par : la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique (CNC). 

Sous l’ancienne constitution du 30 mars 2016, Faustin-Archange Touadera reste contraint par la limite de deux mandats, pourtant il annonce sa candidature le 26 juillet dernier à Bangui, foulant son serment et la légalité.

 

En effet, le 30 mars 2016, Faustin-Archange Touadéra prête serment pour son premier mandat présidentiel sur la Constitution alors en vigueur, texte fondamental limitant le chef de l’État à deux mandats de cinq ans. Cinq ans plus tard, en 2021, il renouvelle le même serment pour un second mandat, engageant une nouvelle fois sa parole à respecter les dispositions de cette constitution, y compris la limite stricte qui interdit toute tentative de troisième mandat consécutif. Cet engagement solennel, prononcé devant la nation et la Cour constitutionnelle, le lie jusqu’au terme de son mandat en cours.

 

Toutefois, en 2023, un référendum modifie profondément la loi fondamentale. La nouvelle constitution, promulguée le 30 août, prévoit un septennat renouvelable et ne fixe plus de plafond au nombre de mandats. Cependant, ses dispositions transitoires précisent que le président en fonction demeure en place jusqu’à la fin de son mandat actuel, sans pour autant le délier des obligations issues de la constitution du 30 mars 2016, laquelle il a prêté serment par deux fois. Juridiquement, cela signifie qu’il conserve le pouvoir, mais reste soumis aux contraintes de l’ancienne constitution qui existaient au moment de sa réélection.

 

C’est pourtant dans ce contexte qu’en juillet 2025, lors du congrès de son parti à Bangui, le Mouvement Cœurs Unis, Touadéra annonce sa candidature pour un troisième mandat. Pourtant, cette décision intervient avant la fin de son mandat actuel et en contradiction directe avec la limitation de deux mandats imposée par la constitution de 2016. Un tel acte ne relève pas d’une simple manœuvre politique, mais d’une violation caractérisée de l’engagement constitutionnel qui le lie à la nation.

 

Pour comprendre l’ampleur de cette violation, il faut revenir à la crise institutionnelle provoquée par la tentative de réécriture de la Constitution en 2022. En septembre de cette année-là, la Cour constitutionnelle, alors présidée par la professeure Danièle Darlan, annule les décrets créant un comité chargé de rédiger une nouvelle constitution. La haute juridiction rappelle que la loi fondamentale de 2016 ne peut pas être purement et simplement remplacée par un texte issu d’une commission présidentielle. Elle précise que toute révision doit passer par les procédures prévues, incluant le vote du Parlement réuni en Congrès ou le recours au référendum, avec l’avis préalable des organes compétents. Elle insiste aussi sur l’intangibilité du nombre et de la durée des mandats présidentiels, clauses que nul pouvoir ne peut modifier.

 

Au lieu de se conformer à cette décision, le président choisit de contourner l’obstacle en écartant Danièle Darlan, brisant ainsi un principe fondamental de séparation des pouvoirs. Ce geste n’est pas anodin : il démontre un comportement constant de refus d’acceptation des règles lorsqu’elles limitent ses ambitions. Cette attitude installe un précédent dangereux où le chef de l’État se place au-dessus de la loi, donnant le signal qu’aucune institution, pas même la plus haute juridiction du pays, ne peut freiner sa volonté.

 

Le texte remanié est soumis à référendum en juillet 2023, dans un contexte où les contre-pouvoirs ont été affaiblis. La nouvelle constitution, promulguée le 30 août, efface les garde-fous de 2016 et supprime les verrous protégeant la durée et le nombre des mandats. En créant ce cadre sur mesure, Touadéra montre que son rapport à la loi est utilitaire : elle s’impose seulement quand elle sert son intérêt, et se modifie dès qu’elle constitue un obstacle.

 

L’annonce de candidature de juillet 2025 s’inscrit dans la continuité de ce comportement. Elle confirme que le président n’hésite pas à exploiter chaque brèche, quitte à trahir l’esprit du texte sur lequel il a prêté serment. Cette posture fragilise l’ensemble de l’architecture institutionnelle du pays : si le garant de la Constitution est le premier à la violer, alors le contrat social qui lie l’État et les citoyens perd toute valeur. Les conséquences dépassent le simple calendrier électoral : elles installent l’idée qu’en Centrafrique, la loi n’est qu’un instrument malléable au service d’une ambition personnelle.

 

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