pourquoi l’ancien ministre Armel Sayo a été enlevé par les russes ?

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.
Nos enquêtes approfondies ont permis de révéler les détails d’un complot soigneusement préparé pour éliminer Armel Sayo, ancien ministre centrafricain de la Jeunesse et des Sports et chef du groupe armé Coalition militaire pour le salut du peuple et du redressement (CMSPR). Tout au long de cette affaire, les mercenaires russes du groupe Wagner ont agi avec un objectif précis : venger la mort de trois de leurs camarades, dont leur chef « Alex », tués à Markounda, dans la préfecture de l’Ouham, par les combattants de 3R et du groupe de Sayo. De son arrestation au Cameroun à son enlèvement, chaque étape de ce plan a été dévoilée par nos investigations exclusives.
Une arrestation au Cameroun pour ouvrir la voie à la vengeance
Le 17 janvier 2025, Armel Sayo est arrêté à l’aéroport de Douala, au Cameroun, alors qu’il s’apprêtait à prendre un vol pour la France. Nous avons été les premiers à rendre cette information publique par notre flash info, révélant le début d’un plan organisé par les mercenaires russes de Wagner, qui tenaient Sayo pour responsable de la mort de trois de leurs hommes, dont leur chef « Alex », à Markounda, en août 2024. Pour les mercenaires, cette arrestation était une chance de le punir. Ils ont poussé le Président Touadera à obtenir son extradition, et, par l’intermédiaire du camerounais Jules Njawé, conseiller du président Faustin-Archange Touadéra, des fonds ont été versés aux juges camerounais pour s’assurer que Sayo soit livré à la RCA. Les autorités camerounaises ont exigé au gouvernement centrafricain pour que sa sécurité soit garantie, et le gouvernement centrafricain accepte, mais ces assurances n’étaient que des mots, cachant l’intention de le remettre à ceux qui voulaient se venger.
Le 5 mai 2025, Armel Sayo est transféré à Bangui. Dès son arrivée, il est enfermé à l’Office central pour la répression du banditisme (OCRB), où tout était déjà organisé par le Président Faustin Archange Touadera pour la suite du plan de vengeance des mercenaires russes.
Une détention planifiée pour préparer l’opération d’enlèvement
Quelques semaines plus tard, Sayo est envoyé à la prison du Camp de Roux à Bangui. Là, on le place dans une cellule avec seulement un autre détenu, Nourd Gregaza, président du Parti pour le renouveau centrafricain (PRNC). Alors que les autres cellules de la prison abritent des dizaines de personnes, parfois dix, vingt ou trente, celle de Sayo et Gregaza n’en contient que deux. Nos enquêtes montrent que ce choix n’avait rien d’un hasard : il s’agissait de garder Sayo à l’écart pour pouvoir monter leur scénario spectaculaire et faciliter sa capture par les mercenaires russes, qui voulaient le punir pour la mort de leurs trois camarades à Markounda. Tout était prêt depuis le début, organisé par le Président Touadera et Wagner pour mener à bien leur vengeance.
Une fausse excuse pour enlever Sayo
Le 7 juillet 2025, l’opération prend une nouvelle tournure. Dans la matinée, le directeur de l’OCRB se rend au Camp de Roux pour sortir Armel Sayo et Nourd Gregaza de leur cellule, sous prétexte de les interroger. Ils sont conduits à l’OCRB, mais dans la nuit du 7 au 8 juillet, vers 22 heures, des mercenaires russes de Wagner, lourdement armés, font irruption. Ils enlèvent Armel Sayo et l’emmènent vers un lieu inconnu pour le torturer, dans le but de venger leurs trois camarades, dont « Alex », tués à Markounda par les combattants du CMSPR le 25 août 2024. Nos investigations confirment que cet enlèvement était le cœur du plan des mercenaires russes.
Pour donner une apparence légale à cette opération, Cédric Gbaka , conseiller en sécurité du président Touadéra, a organisé une fouille dans la cellule de Sayo et Gregaza le vendredi 4 juillet dans la matinée. Il a prétendu y trouver un document et un téléphone pour accuser les deux hommes de préparer un coup d’État depuis la prison. C’est la folie d’un pouvoir en perte de vitesse. Cette mise en scène avait un seul but : justifier leur sortie de la prison pour les remettre à Wagner, qui voulait se venger de Sayo. Rappelons que c’est depuis 7 mois que les mercenaires russes ont d’abord été priés d’attendre, mais leur impatience a accéléré les choses.
Une disparition et des questions sans réponses
Depuis son enlèvement dans la nuit du 7 au 8 juillet 2025, personne n’a revu Armel Sayo. Le 17 juillet, une photo circule sur les réseaux sociaux, montrant un corps couvert de sang, présenté comme celui de Sayo. Bien que nous n’ayons pas publié cette image, elle a renforcé les craintes qu’il ait été torturé et tué par les mercenaires russes. Le gouvernement centrafricain, par la voix de son porte-parole Maxime Balalou, a affirmé que cette photo était un faux fabriqué avec de l’intelligence artificielle et que Sayo est toujours en vie. Mais aucune preuve – comme une photo récente, une vidéo ou une apparition publique – n’a été présentée pour confirmer ces déclarations.
Le ministre de la Communication a même soutenu que la personne à l’origine de la photo s’était rétractée, sans donner de nom ni expliquer comment un tel faux aurait été créé. Nous rejetons ces explications : l’intelligence artificielle ne peut pas produire des images réalistes de blessures ou de sang aussi convaincantes, et le gouvernement n’a rien montré pour prouver ses dires. Cette absence de réponses, ajoutée à l’impossibilité de montrer Sayo en vie, nous amène à conclure qu’il est mort, probablement torturé par les mercenaires russes pour venger leurs trois camarades, dont « Alex », comme nos enquêtes le laissent penser.
Un plan qui engage la responsabilité du Président Touadera et de Wagner
Nos investigations prouvent que tout était organisé depuis le début : l’arrestation de Sayo au Cameroun, son extradition, son placement dans une cellule et son enlèvement par les mercenaires russes de Wagner. Tout cela visait à venger la mort de trois de leurs camarades, dont leur chef « Alex », tués à Markounda par les combattants du CMSPR. Les autorités camerounaises, malgré leurs promesses de protéger Sayo, ont cédé à l’argent et l’ont livré à ceux qui voulaient sa perte. Les mercenaires russes, avec l’appui du Président Touadera et de son conseiller, Cédric Gbaka, ont mis leur plan à exécution pour torturer et probablement tuer Sayo.
Le silence du gouvernement centrafricain sur ce qui est arrivé à Sayo, ainsi que ses déclarations peu crédibles, montrent qu’il cherche à cacher la vérité. Si la mort d’Armel Sayo est confirmée, le président Touadéra et ses alliés devront répondre devant la justice internationale, notamment la Cour pénale internationale, pour des actes graves comme la disparition forcée ou le meurtre….
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