Limogé de ses fonctions, l’ex-sous-préfet de Zémio, Romaric Sangou Zirani, traqué par les mercenaires russes

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.
Limogé de son poste, Romaric Sangou Zirani, ex-sous-préfet de Zémio, est désormais traqué par les mercenaires russes, déterminés à l’appréhender.
En effet, 11 mois après sa nomination comme sous-préfet de Zémio, dans la préfecture du Haut-Mbomou, Romaric Sangou Zirani a été brutalement démis de ses fonctions par un décret signé par le président Faustin-Archange Touadéra alias Baba Kongoboro. Ce limogeage, loin d’être une simple décision administrative, porte l’empreinte d’une intervention directe des mercenaires russes du groupe Wagner, qui exercent une influence croissante sur les affaires politiques et sécuritaires centrafricaines.
Une éviction dictée par Wagner
Selon des sources fiables interrogées par la rédaction du CNC, les mercenaires russes ont expressément exigé l’éviction de monsieur Romaric Sangou Zirani, accusant l’ancien sous-préfet d’avoir manqué d’autorité face à des troubles survenus à Zémio. Quelques semaines avant son départ, une manifestation populaire avait en effet secoué la ville, marquée par des actes de vandalisme. Les mercenaires Russes, qui contrôlent de près les autorités de Zemio, avaient ordonné au sous-préfet Romaric Sangou Zirani d’interdire ce rassemblement et de disperser la foule en personne. Ce dernier, estimant la situation trop volatile, avait proposé l’intervention des gendarmes et des policiers pour calmer les tensions. Faute de moyens, les forces de l’ordre n’avaient pas réussi à contenir les manifestants, mais la protestation s’était finalement éteinte d’elle-même.
Pour les mercenaires, cette issue était inacceptable. Convaincus que Romaric Sangou Zirani avait toléré, voire encouragé, la contestation, ils ont décidé de s’en prendre à lui. Ils auraient alors fait pression sur le président Touadéra pour obtenir son limogeage immédiat. Dans un pays où les responsables nommés restent souvent en poste pendant des années, une telle décision rapide trahit une ingérence extérieure. « Touadéra ne révoque pas ses collaborateurs sans raison. Quand il agit ainsi, c’est que quelqu’un tire les ficelles », confie une source proche de la présidence.
Une traque implacable
Le limogeage de Romaric Sangou Zirani n’a pas suffi à apaiser les mercenaires russes. Après la publication du décret, ils ont lancé une véritable chasse à l’homme pour s’emparer de l’ancien sous-préfet. Selon des informations recueillies, Zirani, conscient du danger, aurait pris des mesures pour échapper à ses poursuivants, plongeant dans la clandestinité. À ce jour, son sort reste incertain, et nul ne sait s’il a réussi à leur échapper ou s’il a été capturé.
Cette traque intervient dans un climat de tensions, où Wagner impose sa loi à travers le pays. Les mercenaires, qui opèrent sous couvert d’un partenariat sécuritaire avec le Président Baba Kongoboro, n’hésitent pas à user de méthodes brutales pour asseoir leur autorité. Arrestations arbitraires, intimidations et actes de violence sont monnaie courante, et Romaric Sangou Zirani semble être leur dernière cible en date.
Zémio, un foyer de tensions
Si la traque de Romaric Sangou Zirani ne se déroule pas à Zémio, la ville où il officiait reste au cœur de l’affaire. Située dans une région riche en ressources, Zémio est devenue un point stratégique pour les mercenaires russes, qui y maintiennent une présence oppressante. Les manifestations qui ont coûté son poste à Zirani traduisaient le mécontentement d’une population lasse des exactions attribuées à Wagner et de l’impuissance des autorités locales. Le préfet du Haut-Mbomou s’est rendu sur place pour tenter d’apaiser les esprits, mais la colère populaire persiste, alimentée par le sentiment d’une mainmise étrangère.
Une influence russe grandissante
L’affaire Romaric Sangou Zirani révèle l’ampleur de l’emprise des mercenaires russes sur les décisions politiques en Centrafrique. Derrière chaque nomination ou révocation, leur ombre plane, reléguant les institutions nationales à un rôle subalterne. « Ce sont les Russes qui décident, et le président exécute », résume un observateur politique centrafricain. Cette dynamique, observée à maintes reprises, fragilise un État déjà affaibli par des années d’instabilité.
Alors que Romaric Sangou Zirani demeure introuvable, son cas incarne les dérives d’un système où des forces étrangères dictent leur loi. Dans un pays en quête de souveraineté, la traque de l’ancien sous-préfet résonne comme un avertissement : nul ne peut défier l’autorité des mercenaires sans en payer le prix….
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