Centrafrique : les cartes nationales d’identité , un calvaire pour les citoyens des provinces

0
277

les cartes nationales d’identité , un calvaire pour les citoyens des provinces

 

les éléments de forces de l'ordre, policiers et gendarmes en mouvement pour le contrôle des pièces nationales d'identité
Un moto taximan à Bangui devant un véhicule de la gendarmerie et prêt à dépasser un policier au contrôle

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

 En République centrafricaine, obtenir une carte nationale d’identité dans les villes de province est un défi colossal, parfois  avec des retards et des abus.

 

En effet, dans les villes de province, comme Bambari, Bouar, Carnot, Nola ou Bossangoa, la délivrance des cartes nationales d’identité est un véritable parcours d’obstacles. Que ce soit dans l’est, le nord, le sud ou l’ouest du pays, les citoyens font face à des délais interminables et à une administration défaillante. Les habitants de ces régions, éloignées de Bangui, doivent souvent attendre des mois, voire des années, pour recevoir ce document essentiel. Lorsqu’ils déposent leur demande, généralement dans un commissariat ou une sous-préfecture, on leur remet un récépissé censé servir de pièce d’identité temporaire. Mais ce bout de papier, censé prouver leur démarche, est rarement respecté. Les dossiers sont envoyés à Bangui pour traitement, et là, le suivi s’arrête. Personne ne sait si les cartes sont produites, perdues ou simplement oubliées. Certains habitants reçoivent leur document, d’autres non, sans explication. Cette situation touche toutes les provinces, de la Ouaka à la Nana-Mambéré, en passant par la Ouham ou la Sangha-Mbaéré. Les citoyens, qu’ils soient commerçants, étudiants ou agriculteurs, se retrouvent coincés, incapables de circuler librement ou de mener leurs activités sans crainte.

 

Prenons l’exemple de Berberati, une ville de la préfecture de la Mambéré-Kadéï, située à 584 km à l’ouest de Bangui. En septembre 2024, une équipe de la société libanaise Almadina, chargée de produire les cartes d’identité, s’est rendue sur place pour collecter les demandes. Les habitants ont afflué au commissariat, remplissant les formulaires et payant les frais requis. Parmi eux, un centrafricain, Hamidou Hamawa, un résident de Sosso-Nakombo, a déposé sa demande le 25 septembre 2024. Huit mois plus tard, il n’a toujours pas reçu sa carte. À chaque visite au commissariat, on lui répond que c’est « en cours », sans plus de détails. Comme lui, des dizaines d’autres demandeurs attendent, sans savoir si leur carte arrivera un jour. À Berberati, comme ailleurs, le manque de transparence est criant : aucun suivi des dossiers n’est proposé, et les citoyens restent dans l’ignorance. Ce problème n’est pas nouveau. Chaque année, des campagnes de délivrance de cartes sont annoncées, mais les résultats sont toujours les mêmes : une poignée de cartes livrées, et une majorité de demandeurs laissés pour compte.

 

Le calvaire ne s’arrête pas là. Dans les villes de province, les citoyens sans carte d’identité sont régulièrement harcelés aux barrages routiers par les gendarmes, les policiers ou les soldats des Forces armées centrafricaines (FACA). À Berberati, Bouar, Bambari ou Nola, les checkpoints sont omniprésents. Lorsqu’un voyageur présente son récépissé, les agents refusent souvent de le reconnaître comme un document valide. Ils exigent la carte originale, introuvable pour ceux qui attendent encore. À Bambari, Mohamed Saleh raconte qu’à chaque contrôle, on lui demande de payer pour passer. Les montants varient, mais le principe est le même : sans argent, pas de passage. Dans d’autres villes, comme Bossangoa ou Carnot, les habitants rapportent des expériences similaires. Les agents accusent parfois les centrafricains sans-cartes national d’identité d’être des « rebelles de la CPC », une menace utilisée pour intimider et extorquer de l’argent. Même les commerçants, qui voyagent fréquemment, ne sont pas épargnés. À Kaga-Bandoro, un commerçant a été forcé de payer 5 000 FCFA à un barrage lorsqu’il a quitté sa ville pour se rendre à Sibut, malgré son récépissé en règle. Ces pratiques sont monnaie courante, transformant les routes des provinces en zones de racket organisé. Les citoyens, déjà pénalisés par une administration inefficace, se retrouvent doublement victimes, coincés entre l’attente de leur carte et les abus des agents aux barrages….

 

CONTACTER CORBEAU NEWS CENTRAFRIQUE

Corbeaunews Centrafrique

Tel/ WhatsApp : +236 75 72 18 21

Email: corbeaunewscentrafrique@gmail.com

Rejoignez notre communauté

Chaine officielle du CNC

Invitation à suivre la chaine du CNC

CNC Groupe 3

CNC groupe 4

CNC groupe le Soleil

Note : les deux premiers groupes sont réservés  uniquement aux publications officielles du CNC