Centrafrique : en pleine guerre à Zémio et Mboki, Touadéra esquisse des pas de danse sur des rythmes Zandé à Bangui

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.
Alors que Zémio et Mboki s’embrasent dans des combats meurtriers opposant les miliciens Azandé aux soldats FACA appuyés par les mercenaires russes du groupe Wagner, Touadéra danse à Bangui au rythme musical de Zandé, tournant le dos au drame de ce peuple meurtri.
En effet, le 10 mai 2025, un spectacle d’une rare indécences a eu lieu à Bangui, dans le septième arrondissement, sur le terrain du lycée d’État d’Air Rapide, au quartier Ouango. Alors que le Haut-Mbomou, dans le sud-est de la République centrafricaine, est dévasté par une guerre impitoyable et sanglante, le président Faustin-Archange Touadéra et ses proches ont décidé de faire la fête. Sur des chansons Zandé, ils ont dansé, indifférents aux milliers de ces mêmes Zandés qui fuient la mort pour trouver refuge en République démocratique du Congo (RDC), ou dans certaines églises catholiques. Cette célébration, présentée comme un soutien à un troisième mandat pour Touadéra, est un affront à la douleur d’un peuple en détresse.
Dans le Haut-Mbomou, les miliciens Azandé, réunis sous le groupe Azande Ani Kpi Gbe, s’opposent depuis plusieurs jours aux Forces armées centrafricaines (FACA), appuyées par des mercenaires russes de Wagner et parfois par les Casques bleus de la MINUSCA. Ces affrontements, qui durent depuis des jours, ont transformé Zémio et Mboki en zones de guerre. D’après les Nations unies, environ 10 000 personnes, dont la moitié a traversé la rivière Mbomou pour se réfugier en RDC, ont été chassées par la violence. Mais à Bangui, loin des balles et des pleurs, Touadéra, le ministre de l’Éducation Aurélien Simplice Zingas et certains élus de la région 6 (qui inclut le Haut-Mbomou, Mbomou et la Basse-Kotto) ont choisi de s’amuser et faire la fête.
Cette région du Bas-Oubangui, dont les responsables ont monté cette réunion indigne, est au cœur du drame. Ceux qui prétendent représenter le peuple du sud-est ont affirmé que leurs populations soutiennent un troisième mandat pour Touadéra. Ils ont joué des musiques Zandé, symboles d’un peuple qui, à ce moment précis, court pour survivre. Touadéra, au milieu de la scène, a dansé, entouré de ses alliés, sur des airs qui sonnent comme une insulte face à la détresse de milliers de familles. Comment peut-on se permettre une telle insouciance quand des villages sont détruits, quand des civils périssent, quand des enfants deviennent orphelins ou réfugiés ?
Ce n’est pas juste un manque d’empathie ; c’est une faute grave, à la fois morale et politique. Dans tout pays où la dignité compte, un seul mort dans un conflit pousse les dirigeants à la retenue. Un président responsable s’exprime, soutient, agit. En République centrafricaine, des dizaines de personnes meurent dans le Haut-Mbomou, des milliers fuient, et Touadéra danse. Ce comportement montre une réalité dure : pour lui et son entourage, garder le pouvoir compte plus que le peuple. Le troisième mandat, qu’ils préparent avec cette mise en scène honteuse, est leur seule priorité, peu importe le malheur des Centrafricains.
Le timing est d’autant plus scandaleux que la situation dans le Haut-Mbomou empire. Les miliciens Azandé, qui avaient accepté en 2024 de rejoindre l’armée nationale, ont repris les armes, dénonçant des arrestations injustes et des tensions avec les mercenaires Russes. Les FACA, avec l’appui de Wagner, ripostent avec une violence qui touche souvent les civils. Les Casques bleus, eux, peinent à protéger les habitants, critiqués pour leur inaction ou leur complicité. Ce désastre, qui vide des villages entiers, demandait une réponse sérieuse du chef de l’État. Au lieu de cela, il a préférer danser et se moquer de ce peuple meurtri.
Cette fête, organisée avec des figures comme Zingas, connu pour ses pratiques douteuses, et des élus de la région 6, n’est pas une simple erreur. Elle montre la nature d’un régime qui prospère sur l’indifférence et le calcul. Pendant que le peuple souffre, Touadéra et ses proches dansent , utilisant la culture Zandé comme un décor pour leurs ambitions. Ils parlent de pouvoir pendant que des familles pleurent leurs morts ou survivent dans la brousse, de l’autre côté de la frontière….
CONTACTER CORBEAU NEWS CENTRAFRIQUE
Tel/ WhatsApp : +236 75 72 18 21
Email: corbeaunewscentrafrique@gmail.com
Rejoignez notre communauté
Chaine officielle du CNC
Invitation à suivre la chaine du CNC
Note : les deux premiers groupes sont réservés uniquement aux publications officielles du CNC