assassinat sauvage d’un médecin entre Alindao et Kongbo, la terreur gagne les routes de la Basse-Kotto

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.
Un médecin abattu entre Alindao et Kongbo lors de son retour de congé sur le lieu de son travail plonge le secteur de la santé dans l’effroi.
Le 21 juillet 2025, un médecin originaire de Bangassou perdait la vie à 25 kilomètres d’Alindao, près de Kongbo, dans la préfecture de la Basse-Kotto. Le praticien regagnait son poste d’affectation après un congé lorsque des hommes armés l’ont intercepté sur la route. Voyageant à moto avec deux compagnons, il a été emmené en brousse où ses agresseurs l’ont abattu avant de libérer les autres passagers.
L’enquête ouverte par la gendarmerie locale et le parquet de Mobaye n’a donné aucun résultat. Aucun suspect n’a été arrêté. L’absence de mobile apparent et la libération des témoins orientent les investigations vers un assassinat ciblé, mais les raisons de cet acte restent inconnues.
Cette exécution frappe un secteur déjà malmené par l’insécurité. Depuis janvier, plusieurs soignants ont été menacés, rackettés ou agressés dans les préfectures de la Ouaka, de la Basse-Kotto et du Mbomou. Les attaques visent désormais ceux qui exercent dans les zones reculées, là où la population compte sur leurs services pour survivre.
“Il sauvait des vies dans des conditions difficiles. Et on l’a abattu comme un animal en pleine brousse”, témoigne un collègue du défunt à Bangassou. La communauté médicale s’inquiète de cette escalade de violence qui vise spécifiquement les professionnels de santé.
Le Syndicat des agents de santé dénonce l’inaction des autorités. “Comment comprendre que ceux qui sont censés prendre soin de la population soient désormais des cibles ?”, interroge un responsable régional. Les soignants réclament une protection effective dans leurs déplacements et sur leurs lieux d’exercice.
L’axe Alindao-Kongbo, distant de 545 kilomètres de Bangui, demeure sous le contrôle de groupes des bandits armés. Malgré la présence annoncée des Forces armées centrafricaines et de leurs alliés russes, des miliciens y établissent des barrages illégaux et terrorisent les voyageurs. Cette route, comme beaucoup d’autres dans la région, échappe totalement à l’autorité de l’État.
Les habitants d’Alindao, de Kongbo et de Bangassou expriment leur colère face à cette nouvelle tragédie. “On tue les enseignants, on tue les infirmiers, on tue les médecins. Qui restera pour servir ce pays ?”, s’indigne un notable d’Alindao joint au téléphone par la rédaction du CNC. Cette question résume l’angoisse d’une population abandonnée par ses dirigeants.
Le parquet de Mobaye a commencé les auditions dans l’entourage de la victime. Les enquêteurs explorent toutes les pistes, y compris celle d’un conflit personnel ou professionnel. Mais l’absence de réaction du gouvernement national alimente le sentiment d’impunité qui gangrène le pays.
Ce meurtre s’inscrit dans une série d’assassinats de civils commis dans l’indifférence générale. Cette fois, c’est un médecin qui a payé de sa vie son engagement au service de la population. Un homme dont la mission était de soigner, abattu sans raison apparente sur une route livrée à la violence.
L’État centrafricain continue de démontrer son incapacité à protéger ses citoyens, même les plus utiles à la société. Dans ce climat de terreur, combien de soignants accepteront encore de servir dans les zones reculées ? Et que restera-t-il du système de santé public quand la peur aura chassé les derniers praticiens ?
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