Bria : grève des agents de santé contre un médecin-chef qui coupe les salaires de 50% et se vante d’être “rebelle, sorcier et marabout”

Rédigé le 12 octobre 2025 .
Par : la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique (CNC).
Depuis jeudi 8 octobre 2025, les agents de santé de l’hôpital de Bria, chef-lieu de la préfecture de la Haute-Kotto, sont en grève pour exiger le remplacement de leur médecin-chef dont le comportement dérange profondément le personnel soignant et met en danger les malades.
La grève, qui dure depuis plusieurs jours, paralyse complètement l’hôpital. Les malades sont abandonnés dans les salles sans soins. Un patient contacté par la rédaction du CNC a témoigné : “Depuis que je suis malade et admis à l’hôpital, personne n’est venu me voir. Les malades sont dans le noir. Il n’y a aucun agent de l’hôpital qui est venu me voir. Pour moi, le cas est grave. Mais pour les autres, vraiment, le cas est indispensable pour que les gens viennent quand même les aider”.
Ce témoignage montre la gravité de la situation : des malades hospitalisés, certains dans un état grave, sont abandonnés sans soins depuis plusieurs jours parce que les agents de santé refusent de travailler sous les ordres du médecin-chef actuel.
Que reprochent exactement les agents de santé à leur médecin-chef ? Selon leurs propres termes, c’est un “médecin fou” dont le comportement est “incroyable”.
Selon les agents, dès son arrivée à Bria, le médecin-chef a pris une décision incompréhensible : couper le salaire de chaque employé de l’hôpital de 50%.
Celui qui gagne 150 000 francs se retrouve avec 75 000 francs. Celui qui gagne 100 000 francs tombe à 50 000 francs. Celui qui gagne 50 000 francs se retrouve avec 25 000 francs. Celui qui gagne 25 000 francs tombe à 12 500 francs.
De quel droit ce médecin-chef décide-t-il de couper les salaires de son personnel de moitié ? Sur quelle base légale ? Avec quelle autorisation du ministère de la Santé ? Ces questions restent sans réponse.
Les agents de santé de Bria sont déjà très mal payés. Leurs salaires misérables suffisent à peine à nourrir leurs familles. Et voilà qu’un médecin-chef débarque et décide unilatéralement de diviser ces salaires par deux.
Comment un agent qui gagne 50 000 francs par mois peut-il survivre avec 25 000 francs ? Comment celui qui gagne 25 000 francs peut-il nourrir sa famille avec 12 500 francs ? C’est impossible. Cette mesure condamne les agents de santé et leurs familles à la misère.
Mais la coupe des salaires n’est pas le seul problème avec ce médecin-chef. Selon les agents de santé, il tient des propos complètement déplacés qui prouvent soit un profond déséquilibre mental, soit une arrogance démesurée.
Il aurait déclaré : “J’ai appris qu’ici, les gens sont des rebelles. Mais moi aussi, je suis rebelle”.
Il aurait ajouté : “On dit qu’ils sont des sorciers. Mais moi aussi, je suis sorcier”.
Il aurait encore dit : “Ici à Bria, les gens aiment beaucoup la médecine traditionnelle, les marabouts. Mais moi aussi, je suis marabout.”
La conclusion du médecin-chef selon les témoignages : “Je suis tout ce que vous voulez. Je suis rebelle, sorcier, marabout. Donc vous ne pouvez rien me faire”.
Ces propos, s’ils sont avérés, confirme soit un profond mépris pour le personnel et la population de Bria, soit des troubles psychologiques qui devraient disqualifier cette personne de toute fonction de responsabilité dans un hôpital.
Comment un médecin-chef peut-il se vanter d’être “rebelle” dans une région qui a souffert des années de présence de groupes armés ? Comment peut-il se dire “sorcier” alors qu’il est censé représenter la médecine moderne ? Comment peut-il se proclamer “marabout” alors qu’il dirige un établissement de santé publique ?
Ces déclarations sont soit de la pure provocation, soit le signe d’un déséquilibre qui rend cette personne inapte à diriger un hôpital.
Les agents de santé de Bria posent une question: “Pourquoi à chaque fois qu’on nous envoie un médecin, ce sont des médecins fous ?”.
Cette question confirme que le problème n’est pas nouveau. Ce n’est pas la première fois que Bria se retrouve avec un médecin-chef au comportement problématique. À chaque fois que les agents demandent un remplacement, le ministère de la Santé leur envoie quelqu’un d’encore pire.
Pourquoi ? Est-ce que Bria est devenue le lieu d’affectation punitive pour les médecins indésirables ? Est-ce que le ministère de la Santé se débarrasse de ses éléments problématiques en les envoyant dans des villes éloignées comme Bria ?
Ou bien est-ce que les médecins compétents refusent d’aller à Bria à cause des conditions difficiles, et seuls les médecins marginaux ou déséquilibrés acceptent ces postes ?
Quelle que soit la raison, le résultat est le même : la population de Bria se retrouve avec des médecins-chefs incompétents ou déséquilibrés qui rendent impossible le fonctionnement normal de l’hôpital.
Corbeau News Centrafrique a tenté de contacter le médecin-chef pour recueillir sa version des faits. Il a répondu qu’il n’était “pas disponible pour répondre aux interrogations”.
Rejoignez notre communauté
Chaine officielle du CNC
Invitation à suivre la chaine du CNC
Note : les deux premiers groupes sont réservés uniquement aux publications officielles du CNC




