Bangui : la grande illusion de William Ndjapou sur la radio Ndéké-Luka

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.
À Bangui, l’eau et l’électricité sont des promesses qu’on agite sous le nez des Centrafricains comme un mirage dans le désert. William Ndjapou, conseiller du président Faustin-Archange Touadéra, s’est présenté sur la radio Ndéké-Luka avec son costume de super-héros du développement, prêt à nous éblouir avec des chiffres et des exploits. Mais face à lui, Lazare Kiandji, économiste et voix de la société civile, ne se laisse pas impressionner par ce numéro de magie. Pendant que Ndjapou jongle avec ses illusions, Kiandji ramène tout le monde sur terre avec des vérités qui cognent. Décortiquons ce grand bluff, une déclaration à la fois, et rigolons un peu de ce décalage fantaisiste.
« Depuis 2016, nous avons vu et constaté plusieurs investissements qui ont été faits dans plusieurs domaines du secteur de l’eau », lance William Ndjapou, fier comme un paon. Des investissements, vraiment ? On dirait un conte de fées pour endormir les gosses. Où sont-ils, ces trésors ? Dans les tuyaux percés de la SODECA ou dans les rêves des habitants de Cité Jean 23 ? Lazare Kiandji, lui, ne voit pas l’ombre d’un robinet qui fonctionne. « Les gens meurent dans les hôpitaux parce qu’il n’y a pas d’électricité », balance-t-il, bien loin des « domaines » mystérieux de Ndjapou. Si ces investissements existent, ils doivent être cachés dans les villas des copains du régime, parce que dans les quartiers, on cherche encore l’eau avec des bidons et des lampes torches.
Puis, William Ndjapou sort sa calculette magique : « De 2016 à 2024, le chiffre a été augmenté à 51 % d’accès à l’eau potable ». Oh, quel progrès fulgurant ! On imagine les Centrafricains sabrer le champagne devant leurs fontaines imaginaires. Sauf que Lazar Kiandji éclate ce ballon gonflé d’air chaud : « C’est inhumain, ça », dit-il, en parlant d’un peuple qui galère pour un seau d’eau, pas d’un pays où la moitié boit à sa soif. L’UNICEF rigole dans son coin avec ses 10 % d’accès réel. Les 51 % de Ndjapou, c’est du vent, une statistique sortie d’un chapeau pour faire joli pendant que les mômes traînent des brouettes à 3 heures du matin.
Et voilà qu’il nous demande une standing ovation : « Il faut quand même applaudir, reconnaître qu’il y a quand même pour une fois un régime qui s’est dit qu’il faut trouver des solutions ». Sérieusement, William ? On devrait taper des mains parce que vous avez eu une vague pensée pour l’eau ? C’est comme féliciter un cuisinier qui promet un festin mais sert des assiettes vides. Lazar Kiandji, lui, n’applaudit pas : « Le peuple est relégué au dernier rang », assène-t-il. Pendant que Ndjapou attend ses bravos, les Centrafricains attendent l’eau et l’électricité, et ils risquent d’attendre encore longtemps si c’est juste une idée qui traverse l’esprit du régime entre deux défilés.
William Ndjapou enchaîne avec son catalogue de réussites : « Nous avons eu la réhabilitation de 53 bornes fontaines et 271 forages ». Waouh, on dirait un inventaire de supermarché ! Mais où sont ces merveilles ? Pas à Bangui, en tout cas, où Lazar Kiandji raconte avoir fait la queue de 2 heures à 9 heures du matin pour rentrer bredouille. « Il y a de l’argent dans ce pays », rappelle-t-il, cinglant. Si ces 271 forages existent, ils doivent être réservés aux VIP, parce que dans les rues, c’est la chasse au trésor pour une goutte d’eau. Les bornes de William Ndjapou, c’est peut-être une belle histoire pour les rapports officiels, mais pas pour les bidons jaunes des centrafricains.
Et puis, William Ndjapou joue la carte de l’empathie : « C’est une situation qui nous affecte tous, je le suis en tant que Centrafricain ». Oh, comme c’est touchant ! On verserait presque une larme pour ce pauvre conseiller qui souffre avec nous. Sauf que, soyons sérieux, avec son poste, il a probablement un groupe électrogène et un forage perso. Kiandji, lui, ne pleure pas sur son sort : « On ne peut pas ramasser les choses et venir nous blaguer », explose-t-il. Pendant que William Ndjapou joue les victimes solidaires, Kiandji parle des vraies victimes : celles qui risquent leur vie pour un bidon, comme cette gamine violée à Miskine. La solidarité de salon, ça va bien cinq minutes.
Pour finir, William Ndjapou nous vend du rêve : « Nous sommes sur la bonne voie, il y a toute une politique actuellement qui est mise en place ». La bonne voie ? Plutôt une impasse ! Une politique avec des lampadaires solaires qui clignotent trois mois et des stations de pompage qu’on voit en photo dans les bureaux ? Kiandji n’y croit pas une seconde : « C’est inhumain, ça », répète-t-il, face à un peuple qui crève dans le noir et la soif. La « bonne voie » de Ndjapou, c’est un chemin pavé de promesses où les milliards de la Banque mondiale s’évaporent, pendant que les Centrafricains triment pour survivre.
Ce duel, c’est presque comique si ce n’était pas aussi tragique. William Ndjapou aligne ses jolies phrases et ses chiffres comme un bon élève qui récite sa leçon, mais Lazare Kiandji le ramène au réel : un pays où l’eau et l’électricité sont des luxes, pas des droits. Alors, William, arrête de nous blaguer avec tes « investissements » et ta « bonne voie ». Comme dit Kiandji, il y a de l’argent dans ce pays – trouvez-le pour le peuple, pas pour les discours….
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