“Assez ! Alingbi awe !” – Quand les Bergers crient leur douleur

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.
Les larmes aux yeux, le cœur lourd comme une pierre, nos pères spirituels de Bangassou ont rompu le silence. Mgr Juan José Aguirre et Mgr Aurelio Gazzera, ces hommes de Dieu qui ont vu tant de souffrances, ne peuvent plus se taire devant la tragédie qui frappe nos frères du Haut Mbomou.
La terre de nos ancêtres crie sa douleur
“Nos enfants fuient, nos villages brûlent, nos mères pleurent”, tel est le cri de désespoir qui résonne dans leur lettre intitulée “Assez ! Alingbi awe !”. Dans cette région du Sud-Est, jadis paisible terre de nos aïeux, la mort fauche aujourd’hui sans distinction. Civils abattus, blessés, torturés, égorgés, même les mots peinent à décrire l’horreur qui s’abat sur nos frères.
Les hommes en uniforme, nos propres Forces de Sécurité Internes, tombent aussi sous les balles. Car cette terre, nos évêques le rappellent avec amertume, est devenue “une terre convoitée et exploitée”. Hier, c’étaient les Tongo-Tongo de l’LRA qui semaient la terreur. Puis la Seleka est venue. Aujourd’hui, ce sont les Ani Kpi Gbe qui, nés pour protéger notre peuple des exactions de l’UPC, “risquent de devenir un danger pour la population même qu’ils prétendaient défendre”.
L’exode de la détresse
Regardez donc : des milliers de nos frères et sœurs de Zemio, Mboki et Djema ont pris la route de l’exil. Des dizaines de milliers ont franchi les frontières vers le Congo, le cœur brisé, les mains vides. Derrière eux, des villages entiers réduits en cendres, bombardés, saccagés, pillés.
Nos églises, ces maisons de Dieu, sont devenues des refuges pour les déplacés. À Zemio, Mboki et Obo, les missions catholiques ont ouvert grand leurs portes, accueillant ceux qui n’ont plus rien, si ce n’est l’espoir de voir la paix revenir.
La sagesse des Écritures face à la folie des hommes
Avec la sagesse de l’apôtre Jacques, nos pasteurs interrogent : “D’où viennent les guerres, d’où viennent les conflits entre vous ? N’est-ce pas justement de tous ces désirs qui mènent leur combat en vous-mêmes ?”.
Leur message est clair comme l’eau de source : “Ce n’est pas avec la violence que la violence va cesser. Au contraire ! La violence n’engendre que d’autres violences, la division et la misère, la haine, la méfiance et finalement, un cycle infernal de vengeance”.
L’appel du cœur
À tous – Azande Ani Kpi Gbe, FACA, Wagner, et nous tous, enfants de cette terre , nos évêques lancent un appel solennel : “Cessez les hostilités ! Ce n’est pas l’heure de la guerre, mais du dialogue ! Ce n’est plus le temps des violences, mais de l’écoute !”.
L’Église, cette mère qui console, se dresse aujourd’hui comme médiatrice. Elle tend la main, prête à faciliter le dialogue entre tous les fils de la Centrafrique. Car nous sommes tous frères, tous enfants de la même terre rouge de Barthelemy Boganda.
Un peuple en prière
“Prions pour la paix”, nous supplient nos guides spirituels. “Devenons des femmes et des hommes de paix, dans nos pensées, nos paroles, nos actions”. Car la paix, cette perle précieuse, ne s’obtient pas par les armes mais par la conversion des cœurs.
En cette journée du 5 juin 2025, tandis que résonne encore l’écho de leur cri “Assez ! Alingbi awe !”, nos évêques nous laissent avec cette bénédiction et cet espoir : “La Paix soit avec vous !”.
Puisse ce message toucher les cœurs endurcis et ramener la sérénité dans nos villages meurtris. Car notre Centrafrique mérite mieux que les larmes et le sang que Touadera nous verse dedans….
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