Bamingui-Bangoran : après la prospection, les Chinois s’apprêtent à exploiter l’or de Barbatouma, Manovo et du site NRC

Rédigé le 22 octobre 2025 .
Par : la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique (CNC).
Après leur arrivée dans la préfecture de Bamingui-Bangoran il y’a quelques jours pour prospecter les sites miniers aurifères, les exploitants chinois passent maintenant à la phase suivante : l’exploitation. L’exploitant chinois, accompagné d’un expert en diamant et en or, vient de terminer une tournée d’évaluation des principaux sites aurifères de la région et s’apprête à retourner en Chine pour ramener les machines nécessaires à l’exploitation.
Selon des informations obtenues sur place auprès des intéressés, le Chinois Ndoka et son expert sont de retour à Ndélé ce samedi 18 octobre 2025 après avoir effectué une tournée complète des sites miniers de la région. Ils ont visité le site aurifère de Barbatouma, celui de Manovo, et le site aurifère de NRC. Cette mission de prospection avait pour objectif d’évaluer le potentiel de ces différents sites et de déterminer la rentabilité de leur exploitation.
Après avoir évalué le site de Barbatouma, le Chinois Ndoka et son équipe ont continué leur tournée vers plusieurs villages de la région : Bangbali, Tiri, Miameré, Miamani, Diki et Mindji. Ils voulaient apparemment continuer jusqu’à Gordil pour vérifier le site de pétrole, mais cette visite n’a finalement pas eu lieu et ils sont retournés à Ndélé.
Les résultats de cette mission de prospection sont impressionnants. L’expert en diamant et en or qui accompagnait le Chinois Ndoka a effectué des évaluations techniques des trois principaux sites visités. Selon ses conclusions, le site aurifère de Barbatouma possède un gisement qui descend à 35 mètres de profondeur. Le site aurifère de NRC, lui, possède un gisement encore plus profond de 60 mètres. Quant au site de Manovo, son gisement descend à 30 mètres de profondeur.
Ces chiffres de profondeur sont importants car ils indiquent des gisements substantiels qui nécessiteront une exploitation mécanisée avec des équipements lourds. Il ne s’agit plus d’orpaillage artisanal superficiel, mais d’exploitation minière industrielle en profondeur.
Fort de ces évaluations positives, le Chinois Ndoka et son expert vont maintenant retourner en Chine pour ramener les machines nécessaires à l’exploitation de ces différents sites aurifères du Bamingui-Bangoran.
Cette information confirme ce que Corbeau News Centrafrique avait annoncé dans son article précédent sur l’arrivée des Chinois à Ndélé : après avoir saccagé les mines de la Ouaka, de la Basse-Kotto, de la Nana-Mambéré, de la Mambéré-Kadéï, de la Lobaye et d’autres régions, les exploitants chinois s’attaquent maintenant au nord du pays.
Le Bamingui-Bangoran, qui était jusqu’à présent relativement épargné par l’exploitation minière intensive, va maintenant subir le même sort que les autres régions. Les Chinois ont identifié le potentiel aurifère. Ils ont évalué les sites. Ils ont confirmé la rentabilité de l’exploitation. Maintenant ils vont revenir avec leurs machines pour commencer l’extraction industrielle.
Touadéra a tout vendu. Après avoir bradé le sud et le centre du pays aux exploitants chinois et russes, il vend maintenant le nord. Il distribue les permis miniers comme des bonbons. Les Chinois arrivent, prospectent, évaluent, et repartent chercher leurs machines. Et dans quelques mois, l’exploitation commencera.
Les habitants du Bamingui-Bangoran doivent se préparer à ce qui les attend. Ce qui s’est passé dans les autres régions où les Chinois exploitent les mines va se passer ici aussi. Les orpailleurs artisanaux locaux seront chassés des sites. Les terres seront réquisitionnées. Les rivières seront polluées par le mercure et autres produits chimiques utilisés dans l’extraction. Les profits partiront vers la Chine et vers les poches des dirigeants corrompus à Bangui. Et les populations locales ne verront rien.
Le fait que les Chinois aient voulu visiter le site pétrolier de Gordil montre l’étendue de leur appétit. Ils ne se contentent pas de l’or. Ils veulent aussi évaluer le potentiel pétrolier de la région. Bien que cette visite n’ait finalement pas eu lieu cette fois-ci, elle aura probablement lieu plus tard. Les Chinois reviendront pour évaluer également les ressources pétrolières du Bamingui-Bangoran.
Le régime Touadéra est en train de livrer l’ensemble du territoire national aux exploitants chinois et russes. Aucune région ne sera épargnée. Partout où il y a de l’or, des diamants, du pétrole ou d’autres ressources, les permis seront distribués, les exploitants arriveront avec leurs machines, et les populations seront dépossédées.
La tournée du Chinois Ndoka et de son expert dans les villages de Bangbali, Tiri, Miameré, Miamani, Diki et Mindji suggère que ces villages se trouvent soit sur des sites miniers, soit sur les routes d’accès aux sites. Les habitants de ces villages verront bientôt arriver les machines chinoises, les camions, les engins de terrassement. Leur vie quotidienne sera bouleversée par cette exploitation industrielle.
Le site de Barbatouma avec ses 35 mètres de profondeur, le site de NRC avec ses 60 mètres, et le site de Manovo avec ses 30 mètres représentent des gisements importants qui vont générer des profits considérables. Mais ces profits ne bénéficieront ni aux habitants du Bamingui-Bangoran, ni à la population centrafricaine en général.
Les Chinois extrairont l’or, l’exporteront vers la Chine, et verseront quelques commissions au régime Touadéra. C’est le business model de l’exploitation minière en Centrafrique : extraction massive par les étrangers, profits pour les exploitants et les dirigeants corrompus, appauvrissement et pollution pour les populations locales.
Par Abdoulaye Massy
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