Africa Corps : La nouvelle arme de Poutine pour assoir son empire en Centrafrique

Rédigé le 25 septembre 2025 .
Par : la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique (CNC).
Vladimir Poutine redessine la carte de l’influence russe en Afrique, y compris en Centrafrique avec Africa Corps, successeur officiel de Wagner sous contrôle étatique direct.
La disparition du chef du groupe Wagner n’a pas freiné les ambitions africaines du Kremlin. Moscou a créé Africa Corps, structure militaire intégrée au ministère russe de la Défense, pour poursuivre et amplifier la stratégie initiée par les mercenaires de Prigojine. Cette nouvelle organisation dépasse largement le cadre sécuritaire : elle constitue un instrument de domination politique et économique continental.
Africa Corps se déploie méthodiquement à travers l’Afrique subsaharienne. En République centrafricaine, cette force va remplacer Wagner en imposant un contrat mensuel de 15 millions de dollars, soit 10 milliards de francs CFA à Faustin-Archange Touadéra. Cette facture astronomique pour un pays dont le budget annuel ne dépasse pas 300 millions transforme Bangui en vassal financier de Moscou.
Au Mali, Africa Corps a pris le relais en juin 2025 sous prétexte de lutte antiterroriste. Bamako verse désormais des sommes considérables pour cette protection, tandis que les groupes djihadistes continuent leur progression dans le nord du pays. Cette situation montre l’inefficacité réelle d’une force davantage concentrée sur l’exploitation des ressources que sur la sécurisation des territoires.
Le Burkina Faso s’engage dans la même voie avec le régime d’Ibrahim Traoré. Ouagadougou échange son or contre une hypothétique stabilité, reproduisant le schéma centrafricain d’appauvrissement déguisé en coopération. Les mines burkinabè alimentent les circuits russes sans retombées substantielles pour les populations locales.
La Libye constitue un autre théâtre d’expansion pour Africa Corps. L’organisation soutient militairement Khalifa Haftar, consolidant l’emprise russe sur les champs pétrolifères de l’est libyen. Cette alliance offre à Moscou un accès direct aux hydrocarbures méditerranéens, contournant partiellement les sanctions occidentales.
Des négociations secrètes se déroulent au Soudan pour un déploiement imminent d’Africa Corps. Le pays, déchiré par la guerre civile, présente des opportunités considérables avec ses réserves aurifères et pétrolières. L’instabilité soudanaise facilite l’implantation russe dans une région stratégique de la Corne de l’Afrique.
Le modèle économique d’Africa Corps repose sur l’extraction systématique des richesses africaines. Les concessions minières obtenues par les entreprises russes échappent aux mécanismes de transparence habituels. Les revenus générés partent directement vers Moscou, privant les États hôtes de ressources fiscales essentielles.
En Centrafrique, les mines est un exemple parfait de cette prédation organisée. L’or extrait finance l’effort de guerre russe en Ukraine plutôt que le développement centrafricain. Cette spoliation condamne le pays à une dépendance croissante envers l’aide internationale.
L’Union européenne alerte sur les conséquences de cette stratégie. Les pays partenaires d’Africa Corps s’isolent progressivement de leurs alliés traditionnels, perdant l’accès aux programmes de développement occidentaux. Cette exclusion aggrave leur vulnérabilité face aux exigences russes et réduit leurs options diplomatiques.
Africa Corps aggrave paradoxalement l’insécurité dans ses zones d’intervention. Au Mali et au Burkina Faso, les attaques terroristes se multiplient malgré la présence russe. Cette dégradation sécuritaire révèle l’inadéquation entre les objectifs affichés et les capacités réelles de l’organisation.
L’expansion d’Africa Corps menace l’équilibre géopolitique continental. L’organisation crée des zones d’influence exclusives où les partenaires traditionnels n’ont plus accès. Cette fragmentation compromet les efforts de développement coordonnés et affaiblit les institutions africaines multilatérales.
La Banque africaine de développement exprime ses inquiétudes face à cette évolution. Les contrats d’Africa Corps vident les budgets nationaux sans générer de contreparties développementales. Cette ponction financière compromet les objectifs de croissance et aggrave les indicateurs sociaux.
L’Union africaine tente de limiter cette influence en proposant des mécanismes de sécurité continentaux alternatifs. Ces initiatives peinent toutefois à rivaliser avec l’offre russe immédiate, séduisante pour des dirigeants confrontés à des menaces urgentes.
Les États-Unis et leurs alliés occidentaux observent cette progression avec inquiétude. Washington redoute la création d’un bloc africain pro-russe capable de perturber les équilibres mondiaux. Cette compétition géopolitique transforme l’Afrique en terrain d’affrontement indirect entre grandes puissances.
Certains pays africains explorent des alternatives à l’emprise russe. Le Ghana et la Côte d’Ivoire développent des coopérations sécuritaires diversifiées, évitant la dépendance exclusive envers une puissance extérieure. Ces exemples démontrent la possibilité de résister aux sirènes moscovites.
L’avenir de l’Afrique se joue dans cette confrontation entre souveraineté nationale et prédation étrangère. Africa Corps représente un test majeur pour la capacité du continent à préserver son indépendance face aux nouvelles formes de colonialisme. Les choix actuels détermineront si l’Afrique restera maîtresse de son destin ou deviendra le théâtre d’une domination russe déguisée en partenariat.
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