Mossoro ti Béafrika : la nouvelle arnaque qui fait des ravages en Centrafrique

Rédigé le 29 octobre 2025 .
Par : la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique (CNC).
Une nouvelle forme d’escroquerie vient de débarquer en Centrafrique et commence à faire des ravages dans les ville de provinces. Le jeu s’appelle “Mossoro ti Béafrika” (Trésor de Centrafrique en sango). C’est un jeu de hasard où les participants parient de l’argent sur des numéros ou des matchs de football. Mais derrière l’apparence d’un jeu légal se cache une arnaque pure et simple organisée probablement par des proches du régime.
Le principe du jeu est simple. Tu choisis 4 chiffres maximum parmi une liste de 50 chiffres. Si ton numéro sort, tu gagnes de l’argent. Plus tu as de numéros gagnants parmi les 4 gagnants, plus tu gagnes. Par exemple, si tes deux numéro qui sont sortis parmi les 4 numéros gagnants, tu gagnes 35 000 francs CFA. Si tes 3 numéro sort parmi les 4 numéros gagnants, tu peux gagner 100 000 francs. Si tes 4 numéros sortent parmi les 4 gagnants, tu peux gagner jusqu’à 2 million de francs CFA.

Il y a aussi des paris sur les matchs de football et d’autres variantes. Les règles sont volontairement floues pour permettre aux organisateurs de manipuler le jeu comme ils veulent.
Le problème, ce n’est pas la nature du jeu. C’est que c’est une escroquerie organisée. Les organisateurs du “Mossoro ti Béafrika” ont quitté Bangui et traversent maintenant les villes de provinces pour arnaquer les populations. Ils vont de ville en ville, installent leur jeu, ramassent l’argent des gens, et disparaissent.
Au début, pour attirer les joueurs, ils laissent gagner quelques personnes. Ton numéro sort et on t’annonce que tu as gagné 5 000 ou 10 000 francs. Tu vas récupérer ton gain et ils te donnent effectivement l’argent. Tu es content. Tu en parles autour de toi. D’autres gens viennent jouer.
Mais rapidement, l’arnaque commence. Quand tu gagnes 20 000 francs, tu vas récupérer ton argent et on te donne seulement 1 000 francs. Ou même rien du tout. On te dit que tu as mal compris les règles. Que tu n’as pas vraiment gagné. Que tu dois rejouer pour toucher ton gain. Et tu rejoues. Et tu perds.
Ce n’est pas un vrai jeu de hasard. C’est une escroquerie bien organisée. Les organisateurs contrôlent tout. Ils décident qui gagne et qui perd. Ils manipulent les résultats pour s’assurer de toujours gagner de l’argent.
Le jeu fait actuellement des ravages à Ndélé, chef-lieu de la préfecture de Bamingui-Bangoran, à l’extrême nord-est de la Centrafrique. Les habitants de cette ville pauvre se ruinent en pariant leur maigre argent sur le “Mossoro ti Béafrika”. Ils espèrent gagner gros. Mais ils perdent tout.
L’arnaque bat son plein. Les gens jouent. Ils perdent. Ils rejouent. Ils reperdent. Et les organisateurs du jeu ramassent l’argent.
Tout cela se passe sous les yeux de tout le monde. Les autorités locales savent. Les forces de l’ordre savent. Mais personne n’intervient. On laisse faire comme si c’était un jeu légal et autorisé.
Est-ce que ce jeu respecte les lois du pays ? Non. Est-ce qu’il a une autorisation officielle ? Probablement pas. Est-ce que les organisateurs paient des taxes ? Certainement pas. Mais on les laisse opérer tranquillement.
Pourquoi ? Parce que les organisateurs sont probablement des proches du régime ou des gens qui ont des protections politiques. Sinon, comment expliquer qu’ils puissent parcourir le pays en toute impunité pour arnaquer les gens ?
Cette arnaque rappelle celle des Chinois qui étaient venus il y a quelques années avec leurs jeux de pièces de monnaie. Ils installaient des machines où tu joues avec des pièces de monnaie. Les gens venaient jouer. Les Chinois ramassaient les pièces. Et à un moment donné, il y a eu une crise de pièces de monnaie en Centrafrique parce que les Chinois avaient tout ramassé.
Le gouvernement n’avait rien fait à l’époque. Il ne fait rien maintenant non plus avec le “Mossoro ti Béafrika”. On laisse les escroqueurs opérer librement.
Ce qui est triste dans cette histoire, c’est que les victimes sont des gens déjà pauvres. La pauvreté pousse les Centrafricains à chercher de l’argent facile dans les jeux et les loteries. Ils espèrent gagner pour sortir de leur misère. Mais au lieu de gagner, ils perdent le peu qu’ils ont.
Les Centrafricains sont naïfs. Ils entendent parler d’un jeu où on peut gagner de l’argent facilement et ils se précipitent. Ils ne se posent pas de questions. Ils ne vérifient pas si c’est légal. Ils ne se demandent pas comment c’est possible de gagner autant d’argent en pariant si peu. Ils jouent. Et ils perdent.
Les organisateurs du “Mossoro ti Béafrika” profitent de cette naïveté. Ils savent que les Centrafricains sont désespérés. Qu’ils cherchent n’importe quelle solution pour avoir de l’argent. Alors ils leur vendent du rêve. Ils leur promettent qu’ils peuvent gagner des millions. Et les gens y croient.
Un État normal protégerait ses citoyens contre ce genre d’escroquerie. Il réglementerait les jeux d’argent. Il vérifierait que les organisateurs respectent les règles. Il sanctionnerait les fraudeurs.
Mais en Centrafrique, l’État n’existe pas pour protéger les citoyens. Il existe pour protéger les intérêts de ceux qui sont au pouvoir et de leurs proches. Alors on laisse ces escroqueurs arnaquer la population. Tant que les autorités touchent leur part, tout va bien.
Les Centrafricains doivent comprendre qu’il n’y a pas d’argent facile. Les jeux comme le “Mossoro ti Béafrika” sont des arnaques. Si c’était vraiment possible de gagner autant d’argent facilement, tout le monde serait riche. La réalité, c’est que seuls les organisateurs gagnent. Les joueurs perdent.
Il faut que les populations cessent de tomber dans ces pièges. Il faut qu’elles comprennent que ces jeux ne sont pas une solution à la pauvreté. Au contraire, ils aggravent la pauvreté en prenant aux pauvres le peu qu’ils ont.
Alain Nzilo
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