Touadera assume ouvertement sa dictature  et convoque le corps électoral dans l’illégalité totale

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Touadera assume ouvertement sa dictature  et convoque le corps électoral dans l’illégalité totale

 

Touadera assume ouvertement sa dictature et convoque le corps électoral dans l’illégalité totale

 

 

Rédigé le 30 septembre 2025 .

Par : la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique (CNC). 

Le président Faustin-Archange Touadéra ne se cache plus. En signant hier soir le décret de convocation du corps électoral pour les élections du 28 décembre 2025, il vient de franchir un pas de plus dans l’installation d’une dictature assumée. Ce décret, dans sa forme comme dans son fond, constitue une violation caractérisée de toutes les normes légales qui régissent la République centrafricaine.

 

Maître Crépin Mboli-Goumba, coordonnateur du Bloc Républicain pour la Défense de la Constitution (BRDC), a qualifié cet acte de “lourde responsabilité de jeter la nation hors de toute légalité”. Il n’exagère pas. Examinons les faits.

 

L’article premier du décret présidentiel fait référence au “premier tour des élections présidentielle, législatives, régionales et municipales”. Or, les dispositions dérogatoires adoptées par l’Assemblée nationale pour permettre l’organisation simultanée de ces quatre scrutins n’ont pas encore été promulguées. Le Conseil constitutionnel doit encore travailler sur ces textes. Comment un décret présidentiel peut-il s’appuyer sur des lois qui n’existent pas encore juridiquement ?

 

Cette aberration montre le mépris total du régime pour la hiérarchie des normes. Comme l’a si bien dit Maître Crépin Mboli-Goumba, Un décret n’est pas au-dessus d’une loi. Cette vérité élémentaire du droit semble échapper à un président qui se croit tout permis.

 

De nouvelles préfectures ont été créées, avec des circonscriptions électorales modifiées. Comment organiser des élections législatives quand les circonscriptions ne sont pas clairement établies ? Cette improvisation institutionnelle transforme le processus électoral en loterie administrative.

 

Le matériel électoral n’est même pas commandé au moment où ce décret est pris. Comment peut-on convoquer un corps électoral pour voter dans trois mois quand on ne dispose même pas des bulletins, des urnes et du matériel nécessaire ? Cette précipitation témoigne soit d’une incompétence crasse, soit d’une volonté délibérée d’organiser une comédie électorale.

 

Le plus grave reste l’inexistence du corps électoral lui-même. Les listes électorales définitives n’ont jamais fait l’objet d’un affichage public comme l’exige le code électoral. Comment convoquer des électeurs qui n’ont pas pu vérifier leur inscription ? Cette violation fondamentale prive des centaines de milliers de Centrafricains de leur droit de vote.

 

L’ANE prétend avoir publié ces listes sur internet, dans un pays où 95% de la population n’a pas accès à cette technologie. Cette excuse grotesque ne trompe personne : il s’agit d’une stratégie délibérée d’exclusion des électeurs.

 

Maître Mboli-Goumba enfonce le clou : “Le Président de la République le sait : il n’est pas éligible. Comme tous les autres. Le Peuple Centrafricain le sait. La Communauté internationale le sait”.

 

Cette vérité dérangeante plane sur tout le processus. La nouvelle Constitution adoptée par manipulation en 2023, après le limogeage de la présidente de la Cour constitutionnelle Danièle Darlan, contient des dispositions qui rendent techniquement inéligibles tous les candidats potentiels, y compris Touadéra lui-même.

 

Rappelons que cette Constitution de 2023 est elle-même le fruit d’un coup de force. En 2022, quand Touadéra avait tenté de modifier la Constitution de 2016, la Cour constitutionnelle présidée par Danièle Darlan avait rejeté ce projet. La réaction du président ? Limoger la présidente de la Cour et la remplacer par un homme docile qui a validé une nouvelle Constitution taillée sur mesure.

 

Ce précédent montre la méthode Touadéra : quand les institutions lui résistent, il les détruit et les remplace par des nouvelles structures à sa botte. Cette pratique systématique transforme progressivement toutes les institutions de contrôle en simples chambres d’enregistrement des volontés présidentielles.

 

En outre, le code électoral exige que les ministres candidats démissionnent trois mois avant le scrutin. Nous sommes à moins de trois mois du 28 décembre et tous les ministres candidats restent en poste. Cette violation supplémentaire témoigne du sentiment d’impunité totale qui anime ce régime.

 

Ces ministres utilisent les moyens de l’État pour leur campagne électorale, créant une inégalité manifeste avec les autres candidats. Cette pratique transforme les élections en compétition truquée dès le départ.

 

Et voilà encore, la complicité de la MINUSCA. La Mission des Nations Unies en République centrafricaine (MINUSCA) reste étrangement passive face à ces violations. Pire, elle semble cautionner cette parodie en continuant d’appuyer techniquement un processus électoral fondamentalement vicié.

 

Cette complicité passive de l’ONU restera dans l’histoire comme une tache indélébile. Comment une mission censée soutenir la démocratie peut-elle fermer les yeux sur des violations aussi grossières des principes électoraux ?

 

Maître Mboli-Goumba lance “un vibrant appel à tous ceux qui sont soucieux de la réputation de leur pays, devenu la risée du monde, de la nécessité de se battre, les mains nues, comme jadis, pour libérer leur pays.”

 

Cet appel à la résistance citoyenne confirme le désespoir d’une opposition légale qui voit toutes les voies légales bouchées par un régime qui se moque de la loi. Quand les institutions ne fonctionnent plus, quand la justice est aux ordres, quand les élections sont truquées d’avance, que reste-t-il au peuple sinon la résistance ?

 

En un mot, le décret de convocation du corps électoral signé par Touadéra marque un point de non-retour. En affichant aussi ouvertement son mépris des lois et des institutions, le président centrafricain assume désormais pleinement sa dérive autoritaire.

 

“Croire que le Peuple Centrafricain, qui a vécu ces 9 dernières années comme une véritable calamité acceptera les bras croisés l’inscription de la dictature dans le marbre est une erreur que les autres Présidents avaient déjà commise”, avertit Mboli-Goumba.

 

L’histoire lui donnera-t-elle raison ? Les prochaines semaines nous le diront. Mais une chose est certaine : ce décret illégal restera comme un exemple parfait d’un régime qui a choisi la dictature plutôt que la démocratie, le mensonge plutôt que la transparence, la force plutôt que le droit.

 

Que les ancêtres nous guident dans cette épreuve que le régime MCU impose au peuple centrafricain.​​​​​​​​​​​​​​​​

 

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