BRDC : La Minusca doit se garder de cautionner un processus électoral illégal

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BRDC : La Minusca doit se garder de cautionner un processus électoral illégal

 

Anicet-Georges DOLOGUELÉ, leader de l'URCA, et membre influent du BRDC
Anicet-Georges DOLOGUELÉ, leader de l’URCA, et membre influent du BRDC

 

Rédigé le 08 octobre 2025 .

Par : la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique (CNC). 

L’opposition accuse l’ONU d’être complice malgré elle d’un processus électoral jugé anticonstitutionnel et demande à la Minusca de ne pas cautionner le pouvoir en place.

 

Lors de sa conférence de presse du jeudi 25 septembre 2025 à Bangui, le Bloc Républicain pour la Défense de la Constitution (BRDC) a lancé une mise en garde directe à la communauté internationale, et en particulier à la Mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca). Pour l’opposition, l’organisation onusienne prend le risque de légitimer un processus électoral qu’elle qualifie d’illégal, organisé en violation des textes fondamentaux du pays.

 

Le porte-parole du BRDC a rappelé que le pouvoir, par l’intermédiaire de l’Autorité nationale des élections (ANE), a publié un chronogramme électoral qu’il juge “caduc et anticonstitutionnel”. Selon lui, ce document repose sur une base juridique inexistante, en raison des contradictions entre la Constitution de 2023 et le code électoral sans cesse modifié au gré des intérêts du régime. L’opposition souligne que ce décalage mine totalement la légitimité du processus et annonce une “liquidation programmée de la démocratie et du pluralisme politique” en Centrafrique.

 

En mettant en avant ces irrégularités, le BRDC accuse Touadéra de duplicité : d’un côté, il invite les forces politiques au dialogue, et de l’autre, il enclenche un processus électoral destiné, selon l’opposition, à verrouiller les institutions. L’absence de liste électorale définitive et le non-respect du calendrier logistique – notamment la non-commande des matériels électoraux prévue pour le 22 décembre 2025 – viennent, selon l’opposition, confirmer l’illégalité de la démarche.

 

C’est dans ce contexte que le BRDC interpelle directement la Minusca. “Aucune forme de caution de la communauté internationale ne sera tolérée pour le compte d’un processus électoral organisé en dehors de tout cadre légal”, a déclaré son porte-parole. Pour l’opposition, si la Minusca continue à soutenir le gouvernement dans la mise en œuvre de ce calendrier biaisé, elle endossera une responsabilité politique et morale dans le chaos électoral annoncé.

 

La critique s’adresse aussi aux partenaires internationaux plus larges. Le BRDC les appelle à ne pas fermer les yeux face à ce qu’il qualifie de “hold-up électoral”, mais à pousser pour un véritable dialogue politique, seul cadre consensuel pouvant restaurer un processus crédible. Pour l’opposition, “sauver la République et la démocratie en Centrafrique” passe par une refondation des règles du jeu, et non par la légitimation d’un calendrier truqué.

 

En plaçant la Minusca au cœur de son discours, le BRDC frappe fort. L’opposition veut transformer l’institution onusienne, jusque-là perçue comme un simple appui technique, en acteur responsable de l’avenir démocratique du pays. La question désormais est claire : la Minusca assumera-t-elle le risque d’apparaître comme le garant d’un processus électoral illégal ?

 

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