Haut-Mbomou : Le préfet refuse les soins médicaux à son sous-préfet après l’avoir agressé physiquement

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Haut-Mbomou : Le préfet refuse les soins médicaux à son sous-préfet après l’avoir agressé physiquement

 

Haut-Mbomou : Le préfet refuse les soins médicaux à son sous-préfet après l’avoir agressé physiquement

 

Rédigé le 22 octobre 2025 .

Par : la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique (CNC). 

 Après avoir violemment frappé son sous-préfet, le préfet du Haut-Mbomou Léonard Mbélé refuse de l’autoriser à se rendre à Bangui pour se soigner, créant une vive tension entre les deux hommes à Obo.

 

 

L’histoire qui se déroule à Obo devient de plus en plus inquiétante. Plusieurs jours après avoir frappé son sous-préfet à coups de poing, le préfet Léonard Mbélé continue de s’acharner sur son adjoint blessé. Aujourd’hui, il refuse de lui donner l’autorisation nécessaire pour aller se soigner à Bangui.

 

Les faits remontent au 22 août dernier. Ce jour-là, le préfet avait agressé physiquement son sous-préfet dans les bureaux de la préfecture. Son accusation ? Il soupçonnait son adjoint d’avoir aidé les miliciens Azandés à rédiger une note qui le critiquait. Pour Mbélé, la logique était simple : ces miliciens étant selon lui “illettrés”, seul le sous-préfet avait pu les aider à écrire ce document.

 

Mais voilà que les conséquences de cette violence se montrent plus graves que prévu. Le sous-préfet a été blessé à la tête et son état nécessite des soins qu’on ne peut pas lui prodiguer à Obo. Les structures médicales locales ne disposent pas des équipements nécessaires pour traiter ce type de blessures.

 

Le sous-préfet a donc fait ce que tout fonctionnaire ferait dans sa situation : il a déposé une demande d’autorisation pour se rendre à Bangui. Cette démarche respecte la procédure normale qui exige qu’un sous-préfet obtienne l’accord de son supérieur pour tout déplacement officiel vers la capitale.

 

La demande traîne depuis des jours sur le bureau du préfet. Léonard Mbélé ne veut rien entendre. Il refuse catégoriquement de signer l’autorisation, alors même que c’est lui qui a causé les blessures de son adjoint. Cette attitude place le sous-préfet dans une situation impossible : il ne peut ni reprendre son travail à cause de son état de santé, ni aller se soigner faute d’autorisation.

 

Le transport était pourtant organisé. Le sous-préfet devait voyager avec un avion de la MINUSCA, ce qui ne coûtait rien à l’administration. Mais sans l’autorisation du préfet, impossible de partir.

 

Une semaine après l’agression, Léonard Mbélé a poussé le vice encore plus loin. Il a convoqué son sous-préfet pour lui servir un ultimatum menaçant. Le message était clair : s’il continue de “suivre ses parents” Zandé qui s’opposent à lui, “on verra bien, on va finir mal”.

 

Ces menaces montre clairement le fond du problème. Pour le préfet, son adjoint n’est pas d’abord un fonctionnaire, mais un Azandé. Et en tant qu’Azandé, il est forcément suspect de complicité avec sa communauté d’origine. Cette vision ethnique du conflit transforme un différend administratif en affrontement communautaire.

 

L’origine de toute cette histoire ? Une note publiée par les miliciens Azandés du groupe AAKG qui critiquait les agissements du préfet. Ce document dénonçait notamment des propos que Mbélé aurait tenus en se félicitant des destructions commises par les forces Wagner à Zemio. Face à cette critique, le préfet a immédiatement pointé du doigt son sous-préfet.

 

Son raisonnement repose sur un préjugé révélateur : les miliciens azandés seraient trop “illettrés” pour rédiger seuls un document structuré. Donc, dans sa logique, seul le sous-préfet, cadre éduqué, pouvait être derrière cette note. Cette vision méprisante ignore la réalité : les groupes de miliciens comptent souvent dans leurs rangs des personnes instruites capables de rédiger des documents.

 

Aujourd’hui, la situation devient difficile. Un fonctionnaire blessé par son supérieur se voit refuser l’accès aux soins par ce même supérieur. Cette obstination dépasse l’entendement et transforme un conflit administratif en acharnement personnel.

 

Le sous-préfet, lui, maintient sa dignité. Malgré l’agression subie et les menaces reçues, il continue de respecter les procédures et n’a jamais répondu à la violence par la violence. Cette retenue contraste avec le comportement de son supérieur.

 

Pendant ce temps, l’administration de la préfecture d’Obo tourne au ralenti. Avec un sous-préfet hors d’état de travailler et un préfet obsédé par ses conflits personnels, les services publics peinent à fonctionner. Les populations du Haut-Mbomou, déjà éprouvées par les tensions sécuritaires, subissent les conséquences de cette guerre des ego.

 

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