Dépassés par la situation, le syndicat National des Enseignants du Supérieur exige une gouvernance apolitique et inclusive

Rédigé le 21 septembre 2025 .
Par : la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique (CNC).
Le Syndicat National des Enseignants du Supérieur revendique une participation directe dans la gestion administrative et dénonce les ingérences politiques qui gangrènent l’institution.
Le Syndicat National des Enseignants du Supérieur (SYNAES) de l’Université de Bangui monte au créneau. Lors de son assemblée générale du 9 septembre, l’organisation syndicale a adressé un préavis de grève au ministère de l’Enseignement supérieur et au rectorat, portant des revendications qui dépassent les questions salariales habituelles. Le syndicat veut désormais peser dans les décisions qui affectent directement les enseignants et refuse que l’université serve de terrain de jeu aux politiciens.
Au cœur des préoccupations du SYNAES figure la question de la participation syndicale dans la gestion des frais de vacations. Le Dr Eddy Wodé Paleme, secrétaire exécutif du syndicat, ne mâche pas ses mots : trop souvent, les décisions concernant ces rémunérations se prennent dans l’opacité, sans consultation des représentants des enseignants. Cette exclusion systématique a créé un climat de méfiance et de frustration parmi le corps professoral. En réclamant un siège à la table des négociations, le SYNAES entend garantir que les intérêts de ses membres soient pris en compte de manière transparente.
Plus explosive encore, la sixième revendication du préavis touche un nerf particulièrement sensible : le caractère apolitique de l’Université de Bangui. Le Dr Paleme qualifie ce point de “hautement politique”, une formulation qui traduit toute la gravité de la situation. L’université, selon ses statuts fondateurs, doit rester un sanctuaire dédié à l’enseignement et à la recherche, préservé des influences partisanes et des calculs électoraux.
Cette exigence de neutralité politique démontre des tensions profondes au sein de l’institution. Les enseignants dénoncent des ingérences répétées qui transforment progressivement leur université en appendice du pouvoir politique. Nominations contestées, pressions sur les programmes d’enseignement, instrumentalisation des étudiants : les exemples s’accumulent et alimentent la colère du corps professoral.
Le combat du SYNAES dépasse les revendications corporatistes classiques pour toucher aux fondements même de l’université publique. En réclamant une gouvernance inclusive et apolitique, les enseignants défendent un modèle où l’excellence académique prime sur les considérations partisanes. Ils veulent une institution où les décisions se prennent selon des critères pédagogiques et scientifiques, non selon les humeurs du pouvoir.
L’université centrafricaine traverse une crise qui reflète les maux de l’ensemble du système éducatif national. Entre sous-financement chronique, ingérences politiques et dégradation des conditions de travail, l’institution peine à remplir sa mission. Le préavis du SYNAES constitue un signal d’alarme que les autorités ne peuvent ignorer sans risquer de voir s’effondrer ce qui reste du prestige de l’enseignement supérieur centrafricain.
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