Centrafrique : quand Évariste Ngamana, invité à la radio,  transforme pathétiquement le bilan médiocre de Touadera en réussites

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quand Évariste Ngamana, invité à la radio,  transforme pathétiquement le bilan médiocre de Touadera en réussites

 

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« D’abord, il faut comprendre qu’il y a une crise économique au plan mondial liée à la guerre Russie-Ukraine et à la pandémie de Covid-19, touchant tous les pays. […] Je relativise ce bilan et dis que le président Touadéra, malgré tout ça, à travers sa vision et le travail du gouvernement, nous sommes en programme avec le FMI, la banque mondiale ».

 

Rédigé le 25 septembre 2025 .

Par : la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique (CNC). 

 

Vous lisez cici? L’art de l’esquive politique vient de trouver son maître en Évariste Ngamana. Dans sa sortie médiatique sur la radio Ndékè Luka, le premier vice-président de l’Assemblée nationale transforme la défense du régime Touadéra en numéro d’illusionnisme, où les crises disparaissent sous le voile des “contextes mondiaux” et où les critiques se volatilisent dans un discours d’autosatisfaction béat. Armé de son statut de porte-parole du MCU, Évariste Ngamana déploie un arsenal rhétorique qui ferait pâlir d’envie les plus grands prestidigitateurs : faire disparaître la réalité socio-économique centrafricaine en quelques formules magiques. Cette performance révèle un pouvoir qui a perfectionné l’art de gouverner les yeux fermés.

 

Quand l’excuse planétaire devient bouclier national

Face aux chiffres implacables :  un endettement public qui flirte avec les 56,5 % du PIB selon la Banque mondiale , Évariste Ngamana déploie sa stratégie préférée : la mondialisation des responsabilités. Comme un météorologue qui expliquerait chaque orage local par le réchauffement climatique, il attribue systématiquement les déboires centrafricains aux turbulences internationales. La guerre russo-ukrainienne devient ainsi le parapluie parfait sous lequel s’abriter, la pandémie de Covid-19 l’alibi universel pour justifier l’inaction. Cette gymnastique intellectuelle lui permet de transformer chaque échec en fatalité extérieure, chaque crise en épreuve subie plutôt qu’en défi mal géré. Pendant ce temps, les Centrafricains ordinaires découvrent avec amertume que leurs estomacs vides n’ont cure des explications géopolitiques de leurs dirigeants.

 

L’opposition réduite au rang de trouble-fête professionnel

Dans l’univers d’Évariste Ngamana, critiquer le pouvoir relève apparemment d’un vice incurable, d’une addiction pernicieuse à la contestation gratuite. L’opposition ne formule plus d’analyses légitimes sur la gouvernance : elle “critique pour le plaisir”, tel un enfant capricieux qui s’amuse à renverser les châteaux de sable des adultes sérieux. Cette caricature montre clairement une conception particulièrement étriquée de la démocratie, où le débat contradictoire devient pathologie et où la dissidence se mue en symptôme d’instabilité mentale collective. En qualifiant de “distraction” les préoccupations du BRDC et de la société civile concernant les réformes constitutionnelles, Ngamana ne se contente pas de mépriser ses adversaires : il insulte l’intelligence citoyenne elle-même, réduisant les inquiétudes démocratiques légitimes à de simples diversions sans fondement.

 

Le syndrome de l’unanimité imaginaire  

Le plus fascinant dans la rhétorique d’Évariste Ngamana reste sa capacité à transformer l’isolement politique en plébiscite populaire. Selon lui, le “travail unanimement reconnu” de Touadéra justifierait naturellement un troisième mandat, comme si cette reconnaissance universelle coulait de source. Cette unanimité fictive ressemble étrangement à celle des régimes autoritaires qui confondent l’absence de protestation visible avec l’adhésion massive. Les 200 mètres de routes goudronnées de Bangui et l’organisation d’événements diplomatiques deviennent, sous sa plume, des preuves irréfutables d’un succès généralisé. Cette déformation de la réalité atteint des sommets lorsqu’il présente ces réalisations partielles comme des victoires historiques, ignorant délibérément que construire quelques kilomètres d’asphalte ne constitue pas une révolution développementale dans un pays rongé par la pauvreté structurelle.

 

Pour bon nombre d’observateurs de la vie politique nationale, Évariste Ngamana vient d’offrir à la République centrafricaine un spectacle édifiant : celui d’un pouvoir qui a érigé le déni en système de gouvernance et l’autosatisfaction en doctrine politique. Sa performance médiatique illustre parfaitement les dérives d’un régime qui préfère réécrire la réalité plutôt que la transformer, qui choisit de combattre les symptômes de la critique plutôt que les causes de la crise. En transformant chaque reproche en caprice d’opposant et chaque difficulté en fatalité mondiale, le porte-parole du MCU dessine les contours d’une République parallèle où les problèmes n’existent que dans l’imagination malveillante des mécontents. Cette fuite en avant rhétorique démontre un gouvernement qui gouverne désormais par procuration avec la réalité, préférant les discours rassurants aux réformes courageuses.

 

 

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