Centrafrique : Quand Maxime Balalou répond aux journalistes comme un enfant qui balbutie ses premiers mots

Le porte-parole du gouvernement centrafricain Maxime Balalou a donné une réponse déconcertante lors de sa conférence de presse du 28 juillet.
Est-ce la drogue, la folie ou simplement le déni total de la réalité ? En écoutant la déclaration de Maxime Balalou, porte-parole du gouvernement centrafricain, lors de sa conférence de presse du 28 juillet, on se demande s’il parlait en toute conscience ou s’il récitait un catéchisme aveugle du pouvoir. Interrogé sur les accusations de manipulation des institutions par le régime de Touadéra, l’homme a répondu sans la moindre once de sérieux, comme si la question portait sur une querelle de cour d’école.
À la question pourtant claire d’un journaliste sur les accusations du Bloc Républicain pour la Défense de la Constitution (BRDC), qui reproche au gouvernement et au MCU d’avoir piétiné les règles démocratiques pour verrouiller le pouvoir à vie au profit du président Touadéra, Maxime Balalou répond : « C’est de la fumée, rien d’autre ». Une phrase creuse, jetée à la volée, qui montre à quel point le régime refuse d’assumer ses actes ou d’ouvrir le moindre débat contradictoire.
La suite de son intervention enfonce le clou. Le ministre va plus loin en affirmant que « les primaires du MCU sont un exercice de démocratie à la base ». Là encore, on peine à savoir s’il se moque de l’intelligence des Centrafricains ou s’il croit réellement à ce qu’il dit. Car dans un pays où la Commission électorale est aux ordres, où les médias publics sont fermés à toute voix dissidente, et où l’opposition est systématiquement réduite au silence, il faut une dose exceptionnelle de cynisme pour oser parler de démocratie interne.
S’agissant de la Constitution de 2023, que le ministre présente comme “adoptée par le peuple”, les faits parlent d’eux-mêmes. Ce référendum s’est déroulé dans des conditions déplorables : absence d’observateurs internationaux reconnus, boycott de l’opposition, intimidations dans les bureaux de vote, et proclamation de résultats sans garantie de transparence. Qualifier ce processus de démocratique constitue une réécriture grossière de l’histoire récente.
Le plus troublant dans cette intervention réside dans l’incapacité manifeste du porte-parole à saisir la gravité des enjeux soulevés. Traiter d’accusations documentées comme de simples “troubles” à écarter d’un geste désinvolte démontre une méconnaissance totale de son rôle. Un porte-parole gouvernemental n’est ni un tribun de meeting ni un propagandiste de parti. Sa mission consiste à expliquer l’action publique, à justifier les choix politiques et à maintenir le dialogue avec la société civile.
En réalité, Maxime Balalou n’a pas répondu à la question. Il a préféré noyer le poisson, distribuer des slogans creux, et accuser ceux qui dénoncent les dérives de vouloir « semer le trouble ». Cette vieille méthode qui consiste à traiter l’opposition de pyromane, chaque fois qu’elle expose les abus du pouvoir, est usée jusqu’à la corde. Elle ne convainc plus personne.
Un porte-parole gouvernemental ne peut pas se permettre de répondre comme un élève mal préparé à son examen. Il n’est ni humoriste, ni poète, ni vendeur de slogans. Il est censé expliquer les choix de l’État et rendre compte à la population. S’il ne sait pas faire la différence entre une question politique sérieuse et une querelle d’adolescents, alors il n’a rien à faire à ce poste.
La RCA traverse une crise grave de légitimité politique, et les propos de Maxime Balalou illustrent à quel point le pouvoir vit dans un monde parallèle. Au lieu d’ouvrir le débat, il le ferme. Au lieu d’écouter, il accuse. Au lieu d’admettre les dérives, il fabrique une fiction d’unité nationale que personne ne voit sur le terrain.
Et pendant ce temps, les Centrafricains attendent toujours qu’un responsable parle enfin avec clarté, lucidité et responsabilité.
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