Vakaga : l’ancienne préfète Denise Madina Duekoe revient en charge, appelle les femmes et les jeunes à sortir dans la rue pour manifester contre les violences armées

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Vakaga : l’ancienne préfète Denise Madina Duekoe revient en charge, appelle les femmes et les jeunes à sortir dans la rue pour manifester contre les violences armées

 

Denise Madina Duekoe, l'ancienne Préfète de l'Ombella-Mpoko
Denise Madina Duekoe, l’ancienne Préfète de l’Ombella-Mpoko

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

 Les attaques transfrontalières de bandits armés soudanais plongent la préfecture de la Vakaga dans une spirale de violence inacceptable.

 

Les incursions répétées de ces groupes armés dans les villages autour de Birao transforment le quotidien des populations en cauchemar permanent. Pillages, incendies volontaires et assassinats contraignent des milliers de familles à fuir leurs foyers. La mort d’un casque bleu zambien de la Minusca en juin dernier témoigne de l’ampleur de cette crise sécuritaire.

 

Devant cette situation, les habitants ont formulé une demande d’autorisation de manifestation pacifique auprès du préfet de la Vakaga. Leur objectif : dénoncer l’inaction des autorités et exiger une protection immédiate. Mais le préfet n’a donné aucune réponse, maintenant un silence absolu sur cette demande légitime.

 

Cette attitude a provoqué la colère de Denise Madina Duekoe, ancienne sous-préfète, préfète et conseillère culturelle à notre ambassade au Congo Brazzaville. Elle exhorte désormais les femmes et les jeunes à descendre dans la rue pour exprimer leur mécontentement. Pour elle, le silence du préfet équivaut à un consentement tacite à l’inaction.

 

D’après elle, le préfet, représentant de l’État dans la préfecture, doit normalement garantir l’ordre public et protéger les citoyens. Il lui revient également de statuer sur les demandes de manifestation. Denise Madina Duekoe considère que son mutisme traduit soit une complicité, soit un refus déguisé.

 

Elle explique que parfois, certains préfets, par peur des raisons politiques,  contactent Bangui avant de prendre leurs décisions, attendant des instructions du pouvoir de Bangui. Mais parfois, les communications restent coupées, le ministre ne répond pas ou ordonne simplement de ne pas donner suite. Cette pratique abandonne totalement la population à son sort.

 

L’ancienne préfète souligne également l’aggravation de la situation humanitaire à Birao, où la population de réfugiés a explosé pour atteindre plus de 26 000 personnes, dépassant largement les 16 000 à 17 000 habitants de Birao. Cette disproportion crée une situation intenable qu’aucun pays ne peut gérer efficacement. Denise Madina Duekoe s’interroge sur les obstacles qui empêchent le gouvernement de répartir ces réfugiés vers d’autres localités comme Bambari, Berberati, Boda ou Mbaïki, une mesure qui permettrait un meilleur contrôle et une assistance plus efficace. Cette concentration excessive de déplacés dans une seule ville comme Birao, de surcroît située proche de la frontière soudanaise, génère également des problèmes de sécurité supplémentaires pour Birao, aggravant encore la situation déjà difficile pour les populations.

 

Denise Madina Duekoe affirme que la République centrafricaine n’appartient pas à un petit cercle de dirigeants. Le pays constitue un bien commun qui ne peut être confisqué ou traité comme un patrimoine personnel. Elle dénonce le pouvoir actuel comme un groupe restreint qui monopolise le pays et étouffe toute expression populaire.

Selon elle, la population doit se lever pour défendre son avenir et refuser la soumission. Le silence des autorités ne constitue pas une fatalité. Seule la mobilisation peut obliger les dirigeants à assumer leurs responsabilités et à protéger la vie des citoyens.

 

Cette prise de position de l’ancienne préfète intervient dans un contexte où la sécurité se détériore continuellement dans la Vakaga. Les populations attendent des réponses concrètes de leurs dirigeants, non des silences qui aggravent leur détresse….

 

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