
Le commerce transfrontalier en Afrique a longtemps été freiné par la lenteur des systèmes bancaires, la volatilité des devises et les frais de transfert élevés. Mais avec l’essor des cryptomonnaies, la situation est en train de changer. La technologie blockchain est une véritable occasion pour les commerçants africains qui ont besoin de solutions de paiement plus rapides, moins chères et plus fiables.
Le problème des paiements transfrontaliers traditionnels
Envoyer de l’argent d’un pays africain à un autre reste coûteux et lent. De nombreuses banques et opérateurs de transfert d’argent font appel à des chambres de compensation internationales basées en Europe ou aux États-Unis. Cela signifie :
- Longs délais d’attente (souvent plusieurs jours)
- Frais élevés (en moyenne 8 à 15 %)
- Taux de change défavorables
Par exemple, un exportateur nigérian souhaitant recevoir un paiement d’un client ghanéen peut être obligé de convertir des nairas en dollars, puis des dollars en cédis ghanéens. Ce processus complexe augmente les coûts et retarde les transactions.
Pourtant, avec un wallet crypto, ce commerçant peut envoyer et recevoir de l’argent partout dans le monde en appuyant sur quelques boutons. En effet, chaque portefeuille de crypto-monnaies est directement lié à tous les autres.
Comment la crypto simplifie les transactions ?
Lorsqu’on fait ses transactions en crypto, on n’a pas besoin de passer par un intermédiaire comme une banque. Grâce à la blockchain, l’argent passe directement de l’émetteur au destinataire en quelques minutes, et non en quelques jours. Aucune conversion en devises étrangères comme le dollar américain ou l’euro n’est nécessaire.
Ceci est particulièrement utile dans les régions où le taux de bancarisation est faible. Parmi les plus gros avantages de la crypto, on compte :
- Rapidité : les transactions sont réglées en quelques minutes.
- Coût : Les frais sont souvent inférieurs à 1 % du montant envoyé.
- Accès : Toute personne disposant d’un smartphone peut participer.
En pratique, cela signifie qu’un agriculteur kenyan peut vendre à un acheteur en Afrique du Sud et recevoir un paiement en USDT instantanément.
Le Nigéria montre la voie
Le Nigeria est l’un des plus grands pôles crypto d’Afrique. Rien qu’en 2023, les Nigérians ont échangé pour plus de 56 milliards de dollars de cryptomonnaies sur des plateformes peer-to-peer, selon Chainalysis .
Les entreprises nigérianes utilisent désormais les cryptomonnaies pour leurs achats internationaux de matières premières, de services numériques et même de machines. Face à la volatilité du naira, les stablecoins comme l’USDT et le BUSD sont devenus des options privilégiées.
Par exemple, un fabricant de vêtements basé à Lagos commande du tissu en Côte d’Ivoire. Au lieu de payer par l’intermédiaire d’une banque, ce qui peut prendre 5 jours et entraîner des frais de 12 %, il utilise Binance Pay. Le paiement est effectué en moins de 10 minutes, pour un coût quasi nul.
Au-delà du Nigéria : autres cas d’utilisation en Afrique
Plusieurs autres pays africains sont en train de rattraper leur retard.
- Kenya : les applications crypto mobiles comme Bitnob et Yellow Card gagnent en popularité pour les transferts de fonds transfrontaliers.
- Afrique du Sud : les régulateurs s’ouvrent à l’utilisation des cryptomonnaies dans les paiements et la fintech.
- Ghana : les commerçants acceptent de plus en plus les stablecoins de partenaires au Nigeria, évitant ainsi la voie du dollar américain.
Il faut tout de même retenir que la crypto reste une monnaie très volatile. Sa valeur peut brusquement chuter ou grimper. Une solution serait d’utiliser un stablecoin comme Tether.




