Tragédie du lycée Barthélemy Boganda : les aveux d’un manque de prévention par la Protection civile

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.
Le 25 juin 2025, le lycée Barthélemy Boganda à Bangui a vécu un drame qui aurait pu être évité. Un transformateur électrique a explosé suite à un court-circuit pendant que 5 311 élèves passaient leurs examens du baccalauréat. La panique s’est emparée de l’établissement, provoquant une bousculade qui a coûté la vie à plusieurs personnes.
Thomas Djimassé, directeur général de la Protection civile, ne tourne pas autour du pot. Dans un entretien accordé à la radio Ndékè Luka, il admet les défaillances de son service : « Cette tragédie nous a rappelé notre responsabilité. Quand on rassemble des milliers de personnes au même endroit, il faut prévoir les choses à l’avance ».
L’explosion s’est produite vers 14 heures, au moment où les techniciens de la société nationale d’électricité (ENERCA) tentaient de réparer une panne. Les élèves ont paniqué, rejoints par des centaines de parents et de riverains qui affluaient vers l’école. Certains arrivaient à moto-taxi, d’autres en groupes entiers. Le chaos était total.
« La prévention n’a pas été au rendez-vous », reconnaît Djimassé sans détour. Il explique que les procédures de sécurité n’ont jamais été adaptées à la croissance démographique du pays ni aux réalités actuelles. « Nous avons traversé tellement de crises qu’on n’a pas eu le temps de revoir nos méthodes de travail ».
Cette franchise du responsable de la Protection civile révèle un problème plus large. Les établissements scolaires, les universités, les hôpitaux, les stades et les lieux de culte accueillent régulièrement des foules importantes sans préparation adéquate. Personne ne semble avoir anticipé qu’un incident technique puisse déclencher une catastrophe humaine.
L’intervention des secours a été compromise dès le départ. Les équipes de la Protection civile sont arrivées en même temps que la foule de curieux et de familles inquiètes. Impossible dans ces conditions d’établir un périmètre de sécurité ou d’organiser les évacuations. « Si nous étions présents avant l’incident, nous aurions pu prendre les bonnes mesures », regrette Djimassé.
Le directeur général pointe aussi le manque de moyens matériels. Pas assez d’ambulances, pas de véhicules tout-terrain pour accéder rapidement aux zones difficiles. Même si tous les acteurs présents se sont mobilisés, l’improvisation ne peut pas remplacer la préparation. « Pour faire de la prévention, il nous faut des moyens pour nous préparer et répondre à tous les scénarios possibles », insiste-t-il.
Les aveux de Thomas Djimassé sur l’absence de prévention révèlent les failles d’un système qui n’anticipe pas les risques. L’explosion du transformateur n’était qu’un déclencheur. Le vrai problème, c’est l’impréparation face aux rassemblements de masse dans un pays où les infrastructures vieillissent et où la population augmente.
Cette tragédie doit servir de leçon. Les protocoles de sécurité doivent être repensés, les moyens renforcés, et la prévention placée au cœur des préoccupations. Sinon, d’autres drames similaires risquent de se reproduire dans les écoles, les hôpitaux ou les stades du pays….
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