Villages abandonnés, pillages organisés : Wagner et FACA dévalisent Zémio et Koumboli

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.
Villages désertés après les combats d’avril, Zémio et Koumboli subissent pillages massif par les mercenaires russes du groupe Wagner et FACA.
Depuis les affrontements violents entre les combattants de la milices Azandés et les éléments de Forces armées centrafricaines (FACA), appuyées par les mercenaires russes du groupe Wagner, du 30 avril au 4 mai 2025 à Koumboli, un village situé à trois kilomètres de Zémio, la région du Haut-Mbomou vit un chaos total. Ces combats ont contraint la majorité des habitants de Zémio et Koumboli à fuir vers la République démocratique du Congo (RDC), traversant la rivière Mbomou pour trouver refuge dans des camps ou des églises. Les villages vidés de leurs habitants sont devenus des proies faciles pour des pillages organisés par les FACA, les mercenaires Wagner, les gendarmes, les policiers et d’anciens rebelles de l’UPC, intégrés ou non dans l’armée nationale.
Depuis le 23 mai 2025, les soldats FACA, dirigés par Michael Banafé, et les mercenaires russes du groupe Wagner, avec l’aide d’un collaborateur local, Dominique Gassikpio, ont intensifié leurs opérations de pillage à Koumboli. Les maisons abandonnées sont fouillées une par une, les biens de valeur emportés et les propriétés détruites. À Zémio, la situation est identique. La ville, autrefois centre économique régional, est aujourd’hui dévastée. Son marché fonctionne à peine, et seuls quelques habitants, principalement dans le quartier musulman, restent sur place, vivant dans une peur permanente. L’ampleur des pillages provoque même des disputes entre les pilleurs pour le partage du butin, aggravant encore l’instabilité.
Un événement récent montre l’ampleur de cette crise. Un camion, en provenance de Bangui, a été attaqué le 25 mai 2025 près de Kitessa, à 45 kilomètres de Zémio, alors qu’il circulait sur l’axe Mboki-Zémio. Des hommes armés, probablement des miliciens Azandés, ont ouvert le feu, blessant le chauffeur et deux passagers, qui ont été transportés à l’hôpital de Zémio pour y être soignés. Ce même camion, après réparation, a repris la route vers Bangui, mais cette fois, il était rempli de marchandises pillées par les FACA. Selon des sources, le véhicule, qui vient de quitter Sibut et approche de Bangui, transporte un butin considérable, témoignant de l’ampleur du pillage organisé dans ces localités. Cette opération pose des questions sur la provenance de ces biens, issus de maisons, commerces et infrastructures publiques dévalisés.
Les mercenaires russes du groupe Wagner jouent un rôle central dans cette vague de pillages. Accusés de transporter les biens volés par hélicoptère de Zémio à Bambari, puis à Bangui, ils sont soupçonnés d’exploiter les ressources de la RCA, notamment les minerais, sous couvert de missions de sécurité. L’opacité de leurs activités alimente les interrogations : que deviennent ces biens ? Sont-ils vendus, et à qui profite l’argent ? Ce système de pillage organisé, impliquant également les FACA, les gendarmes, les policiers et d’anciens rebelles de l’UPC, a transformé la région en une zone de non-droit.
Le Haut-Mbomou, englobant Zémio, Koumboli, Mboki et Obo, connaît un désordre sécuritaire total. Outre les milices Azandés, actives sur l’axe Mboki-Zémio, les rebelles de l’UPC, dont certains ont été formés par Wagner mais non intégrés à l’armée, participent aux exactions. Les civils, pris au piège, vivent dans une insécurité permanente. « On ne peut plus circuler sans crainte », confie un habitant de Zémio, préférant garder l’anonymat. Les organisations humanitaires, comme l’ONG visée à Kitessa, sont également des cibles, rendant leur travail presque impossible.
La crise humanitaire est dramatique. Des milliers de personnes ont fui vers la RDC, tandis que ceux restés à Zémio vivent dans des conditions difficiles, sans accès à des services de base. Le marché local, jadis florissant, est paralysé, et l’économie s’est effondrée. La mission de maintien de la paix MINUSCA est critiquée pour son incapacité à protéger les civils et à restaurer l’ordre. Les habitants, désespérés, appellent à une intervention urgente des autorités. « Il faut arrêter ce pillage et cette violence », déclare un résident. Pourtant, face au silence du gouvernement et à l’impunité des responsables, l’espoir s’amenuise pour les communautés de Zémio et Koumboli, laissées à l’abandon dans une région ravagée par la cupidité et le désordre….
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