Financé par la Banque mondiale, le site de la JPN de Nzila désormais cédé aux Rwandais. Touadéra va vendre ce pays en morceau

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.
Le site de la JPN à Nzila, bâti grâce au financement de la Banque mondiale, est désormais livré aux Rwandais. Touadéra est décidé à vendre ce pays en morceau et sacrifier la jeunesse centrafricaine.
À Nzila, un projet qui devait changer la vie des jeunes Centrafricains a pris une tournure inattendue. Ce site, construit avec des fonds de la Banque mondiale pour la Jeunesse Pionnière Nationale (JPN), était destiné à offrir un avenir à la jeunesse du pays. Aujourd’hui, il est entièrement occupé par des militaires rwandais, une décision qui laisse beaucoup de Centrafricains perplexes et frustrés.
La JPN, créée le 8 mai 1962 par la loi n° 62-304 sous le président David Dacko, avec le soutien d’une coopération israélienne, avait un objectif clair : former les jeunes à aimer leur pays et les impliquer dans son développement économique. Ce programme, souvent encadré par des officiers de l’armée nationale, apprenait aux jeunes des compétences pratiques, comme l’agriculture et l’élevage, pour qu’ils contribuent à l’économie nationale. Des villages coopératifs ont été même prévus pour les installer durablement dans les zones rurales.

Le site de Nzila, situé à la sortie sud-ouest de Bangui, sur la route de Mbaïki, devait incarner cette ambition. Financé par la Banque mondiale, il a été pensé pour désengorger les centres de la JPN à SICA et aux 92 logements. Avec ses dortoirs et ses infrastructures modernes, il promettait d’accueillir des jeunes prêts à travailler la terre, élever du bétail et participer à la reconstruction du pays. Tout était en place pour que la jeunesse centrafricaine prenne en main son avenir.
Mais depuis environ 13 mois, les choses ont changé. Des militaires rwandais, déployés en Centrafrique dans le cadre d’un accord bilatéral avec le Rwanda, ont pris place sur le site. Au départ, ils étaient là pour assurer la sécurité, aux côtés des Forces armées centrafricaines (FACA) et des jeunes de la JPN. Puis, en 2024, le gouvernement de Touadéra a pris une décision qui a surpris tout le monde : il a demandé aux jeunes de la JPN et aux soldats FACA de quitter les lieux, laissant le site exclusivement aux Rwandais.
Et ce n’est pas tout. Les militaires rwandais ne se contentent pas d’occuper le site. Ils y mènent une activité d’élevage et d’agriculture à grande échelle. Des bœufs, des cochons, des cabris, des poulets et d’autres animaux sont élevés, et des cultures sont développées, dans ce qui ressemble à une véritable exploitation industrielle. Personne ne sait vraiment où vont les produits de cette activité. Sont-ils vendus en Centrafrique ? Exportés au Rwanda ? Ou ailleurs à l’international ? Cette opacité alimente les questions des Centrafricains, qui se demandent pourquoi leurs terres servent à des projets dont ils ne profitent pas.
Cette situation s’ajoute aux choix de Touadéra pour sécuriser son pouvoir. Depuis 2016, il a signé des accords avec plusieurs partenaires étrangers, notamment avec la Russie, via le groupe Wagner, et avec le Rwanda. Les militaires rwandais, présents dans la garde présidentielle et à travers le pays, jouent un rôle clé dans la protection du président. Mais leur présence à Nzila va bien au-delà d’une simple mission de sécurité. Ce site, financé par la Banque mondiale pour les jeunes Centrafricains, semble aujourd’hui servir les intérêts du Rwanda, au détriment de la population centrafricaine.
Cette situation rappelle les centrafricains à d’autres cas similaires dans la région. Au Congo-Brazzaville, par exemple, des terres auraient été cédées à des intérêts rwandais, ce qui a provoqué la colère des habitants. En Centrafrique, l’occupation de Nzila pose la même question : pourquoi un projet aussi important, financé par des fonds internationaux, est-il détourné de son but initial ? Les jeunes de la JPN, qui devaient être au cœur de ce projet, se retrouvent exclus, tandis que des millions investis par la Banque mondiale profitent à des étrangers….
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