« Le mal est dans la tête » : la Commission des droits de l’Homme diagnostique la police centrafricaine

0
215

 « Le mal est dans la tête » : la Commission des droits de l’Homme diagnostique la police centrafricaine

 

« Le mal est dans la tête » : la Commission des droits de l’Homme diagnostique la police centrafricaine
general_fabrice_assap_directeur_de_la_compagnie_nationale_de_securite – Le naufrage de la Compagnie Nationale de Sécurité  (CNS) : gestion catastrophique et corruption endémique

 

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

 Au-delà des formations et des recyclages, c’est un problème de mentalité qui gangrène les forces de l’ordre  centrafricaines, selon Ossen Yackoisset Wessekpama, Président de la Commission des droits de l’Homme.

 

Dans les studios de la radio Guira FM, une question traverse l’air : pourquoi les policiers continuent-ils de torturer malgré toutes les formations reçues ? Ossen Yackoisset Wessekpama, président de la Commission nationale des droits de l’Homme et des libertés fondamentales, n’hésite pas une seconde. Sa réponse tombe comme un couperet : « C’est un problème de mentalité. »

 

Cette analyse va au cœur du mal qui ronge les commissariats de Bangui. Car les formations existent bel et bien. Les policiers apprennent les droits de l’Homme dès leur formation de base. Les sessions de recyclage se multiplient à tous les échelons, de l’agent de terrain au commandant. La hiérarchie militaire n’est pas oubliée dans ces programmes de sensibilisation.

 

Quand la formation ne suffit plus

 

Pourtant, dans les cellules des commissariats, la réalité reste inchangée. Les coups pleuvent encore. Les « frais de geôle » se perçoivent toujours. Les registres demeurent vides quand il faudrait y consigner les arrestations. Cette persistance des abus malgré les efforts de formation interroge.

 

Wessekpama n’y va pas par quatre chemins : « Nous avons affaire à un dysfonctionnement mental profondément ancré ». Cette formule, qui peut paraître dure, reflète pourtant une réalité que beaucoup observent sur le terrain. Les agents formés aux droits de l’Homme retournent dans leurs commissariats et reproduisent les mêmes schémas violents.

 

L’uniforme qui transforme

 

Cette mentalité problématique se manifeste dès qu’un citoyen franchit le seuil d’un commissariat. L’uniforme semble conférer un pouvoir absolu à celui qui le porte. Le justiciable devient alors un suspect, le témoin un coupable potentiel. Cette transformation psychologique explique pourquoi un homme venu témoigner dans une affaire de bagarre peut se retrouver tabassé par quatre policiers.

 

Les « attitudes et comportements » dénoncés par le président de la Commission révèlent une conception déformée du métier de policier. Au lieu de protéger et servir, certains agents considèrent leur fonction comme une licence pour extorquer et brutaliser.

 

Une formation qui bute sur les mentalités

 

Les formateurs en droits de l’Homme le savent bien : transmettre des connaissances ne suffit pas toujours à changer les comportements. Quand la mentalité reste figée, les techniques apprises en formation s’évaporent face aux vieux réflexes.

 

Cette situation place la Commission des droits de l’Homme face à un défi de taille. Comment transformer des mentalités ancrées depuis des décennies ? Comment faire qu’un policier formé aux droits de l’Homme les respecte vraiment une fois de retour dans son commissariat ?

 

Au-delà du diagnostic

 

Le diagnostic de Wessekpama a le mérite de la clarté. Il pose le problème dans sa dimension psychologique et culturelle. Mais il ouvre aussi une question cruciale : que faire maintenant ? Car identifier un « dysfonctionnement mental » ne suffit pas. Il faut des solutions concrètes pour transformer ces mentalités.

 

La Commission devra peut-être repenser son approche. Au lieu de multiplier les formations classiques, ne faudrait-il pas s’attaquer directement à ces mentalités ? Cela pourrait passer par un accompagnement psychologique, un changement des méthodes de recrutement, ou encore une réforme profonde de la culture policière.

 

Le mal à la racine

 

En pointant ce problème de mentalité, Wessekpama touche peut-être à la racine du mal. Car tant que les policiers considéreront les citoyens comme des ennemis plutôt que comme des concitoyens à protéger, les formations resteront lettre morte.

 

Cette analyse interpelle aussi la société centrafricaine dans son ensemble. Ces mentalités ne naissent pas dans les commissariats. Elles se forment ailleurs, dans les familles, les écoles, la rue. Changer la police, c’est peut-être aussi changer la société qui la produit.

 

La Commission des droits de l’Homme vient de poser un diagnostic. À elle maintenant de proposer le traitement….

 

CONTACTER CORBEAU NEWS CENTRAFRIQUE

Corbeaunews Centrafrique

Tel/ WhatsApp : +236 75 72 18 21

Email: corbeaunewscentrafrique@gmail.com

Rejoignez notre communauté

Chaine officielle du CNC

Invitation à suivre la chaine du CNC

CNC Groupe 3

CNC groupe 4

CNC groupe le Soleil

Note : les deux premiers groupes sont réservés  uniquement aux publications officielles du CNC