Kaga-Bandoro : 3 jeunes froidement assassinés par les mercenaires russes

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.
Dans la nuit du lundi au mardi dernier, un drame s’est déroulé près de Kaga-Bandoro, chef-lieu de la préfecture de la Nana-Gribizi, au centre-nord de la République centrafricaine, située à environ 400 kilomètres au nord de Bangui, la capitale. Trois jeunes ont été tués et deux autres gravement blessés par des mercenaires russes du groupe Wagner.
Les circonstances du drame
Dans la nuit du lundi à mardi dernier, cinq jeunes de Kaga-Bandoro, tous chasseurs, étaient partis en brousse pour une expédition de chasse non loin de la ville sur l’axe menant à Ouandago. Armés de fusils de chasse, ils traquaient du gibier dans cette zone forestière. Toutefois, des mercenaires russes du groupe Wagner, présents dans la ville de Kaga-Bandoro pour soi-disant combattre les rebelles de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC), ont été informés de mouvements suspects dans la zone. Sans chercher à vérifier l’identité des individus ni à établir un contact, les mercenaires ont considéré les chasseurs comme des rebelles armés.
Selon des témoignages des survivants et des familles des victimes interrogées par la rédaction du CNC, les mercenaires russes ont finalement repéré les cinq jeunes. Voyant leurs fusils de chasse, ils ont immédiatement ouvert le feu, sans poser de questions ni donner d’avertissement. Les tirs ont été rapides et ciblés. Trois chasseurs, âgés d’une vingtaine d’années, sont morts sur place, touchés à la poitrine et à la tête. Les deux autres, grièvement blessés, l’un au ventre et l’autre à la jambe, ont survécu de justesse.
Après l’attaque, les mercenaires ont réalisé leur erreur en interrogeant les survivants. Dans une tentative de limiter les conséquences, ils ont prodigué des soins sommaires aux blessés directement en brousse, effectuant des interventions chirurgicales improvisées et administrant des médicaments, probablement des analgésiques.
Une fois ces soins sommaires terminés, les mercenaires ont ramené les deux survivants à Kaga-Bandoro, dans leur quartier de Gobongo, situé à la sortie de la ville en direction de Ouandago. Ils ont informé les familles des trois victimes décédées que leurs corps se trouvaient encore en brousse et qu’ils pouvaient aller les récupérer. Toutefois, les familles ont refusé. Elles craignent que se rendre sur place, dans une zone qu’elles ne connaissent pas, ne soit perçu comme une activité suspecte. « Nos fils étaient partis chasser et qu’ils ont été tués. Si nous allons chercher leurs corps, les Wagner pourraient penser que nous sommes des rebelles et nous tuer aussi », a expliqué un parent de la victime. Par conséquent, les corps des trois chasseurs restent abandonnés pour le moment en brousse, exposés aux intempéries et à la décomposition, cinq jours après l’incident.
Les deux survivants, bien que ramenés chez eux, sont dans un état critique. La blessure au ventre de l’un d’eux est particulièrement inquiétante, avec un risque élevé d’infection en raison de l’opération réalisée dans des conditions non stériles dans la brousse par les mercenaires russes. L’autre jeune, avec ses deux jambes fracturées, souffre de douleurs intenses et ne peut se déplacer. Malgré la gravité de leur état, ils ne peuvent pas être conduits à l’hôpital. Selon leurs proches, les mercenaires russes leur ont explicitement interdit de chercher des soins médicaux à l’hôpital, en leur disant : « Si vous allez à l’hôpital, vous allez mourir ». Cette menace, bien que vague, a semé la peur parmi les familles et les victimes elles-mêmes. Elles craignent que les mercenaires ne surveillent leurs déplacements ou ne les accusent d’autres choses s’ils cherchent à obtenir de l’aide.
En l’absence de soins professionnels, les deux jeunes sont confinés depuis 3 jours chez eux, dans le quartier Gobongo. Leurs familles tentent de les soigner avec des moyens limités, utilisant des compresses artisanales et les quelques médicaments laissés par les mercenaires. Ces derniers, selon les témoignages, n’ont fourni qu’une petite quantité de comprimés, probablement des antidouleurs, insuffisants pour traiter des blessures aussi graves. « Ils souffrent beaucoup. On voit qu’ils sont faibles, mais on ne peut rien faire d’autre. On a peur de les emmener à l’hôpital », confie un membre de la famille. Cette situation laisse les blessés dans une position extrêmement vulnérable, avec un risque croissant de complications médicales, comme des infections ou des hémorragies internes.
Il y’a lieu de noter que Kaga-Bandoro, chef-lieu de la Nana-Gribizi, est une ville troublée par des années de conflits entre groupes armés, forces gouvernementales et mercenaires russes. Depuis 2018, le groupe Wagner soutient le gouvernement centrafricain dans sa lutte contre les rebelles, mais leurs opérations ont souvent des conséquences dramatiques pour les civils. Des rapports, comme celui de Human Rights Watch en 2022, ont documenté des cas d’exécutions sommaires par des forces russes dans des villes du pays, notamment à Bossangoa. L’incident de cette semaine s’inscrit dans ce contexte de violences répétées, où les civils sont régulièrement pris pour cibles par ces voyous russes et syriens.
Les habitants de Kaga-Bandoro, comme ceux de toute la région, vivent dans un climat de peur constante. Les activités quotidiennes, comme la chasse ou l’agriculture, exposent la population à des risques, car les mercenaires russes du groupe Wagner ne savent pas faire la distinction….
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