Touadéra, pose-toi la question : pourquoi les soldats FACA se tournent-ils vers la petite criminalité urbaine pour survivre ?

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Touadéra, pose-toi la question : pourquoi les soldats FACA se tournent-ils vers la petite criminalité urbaine pour survivre ?

 

Touadéra, pose-toi la question : pourquoi les soldats FACA se tournent-ils vers la petite criminalité urbaine pour survivre ?
un soldat faca voleur de moto à la cathédrale Notre Dame de Bangui

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

Depuis plus de six ans, un malaise gangrène l’armée centrafricaine. Les soldats FACA, censés protéger le pays, se livrent à des vols de motos, de voitures, des braquages à main armée, des extorsions, en un mot des petites criminalités partout dans les zones urbaines. Ces actes de petite délinquance, autrefois rares, se multiplient. Mais pourquoi les soldats FACA se tournent-ils vers la petite criminalité pour survivre dans la misère ?

 

### Une crise alimentée par la misère

 

Le 4 mai 2025, un caporal-chef des Forces Armées Centrafricaines a été arrêté à Bangui pour le vol d’une moto près de la cathédrale Notre-Dame, dans le quatrième arrondissement. La victime, un fidèle de l’église, a été vigilante. Ce qui a permis l’interpellation du suspect. Le militaire est en garde à vue au commissariat du quartier. Ce cas s’ajoute à des milliers de vols et braquages par des soldats FACA dans toutes les villes du pays. La raison? Peut-être… la solde minable des militaires.

 

Une solde indigne pour les soldats FACA

 

Imaginez-vous, un soldat FACA touche 56 000 francs CFA par mois. Cette solde, bloqué depuis des années sans augmentation, ne permet pas de vivre dans un pays où l’inflation explose. Par exemple, un FACA, père de famille, doit payer un loyer (au moins 20 000 francs CFA pour une maison simple), le transport (15 000 à 20 000 francs CFA mensuels pour se rendre au travail. Avec ce qui reste, il ne peut rien faire.  Nourrir une famille ? Difficile pour un soldat avec une femme. Mais la situation est encore pire pour ceux qui sont déployés sur le terrain pour défendre le pays. Ils  affrontent des conditions extrêmes, souvent loin des villes, dans des zones où leur vie est en jeu. Pourtant, leur paie reste la plus basse parmi les forces de sécurité.

 

En comparaison, un policier de même grade gagne 120 000 francs CFA par mois, soit plus du double. Un gendarme touche 74 000 francs CFA. Pourtant, les policiers, chargés de la sécurité dans les villes, centré sur la circulation ou les patrouilles urbaines, est moins exposé que celui des soldats FACA, qui partent dans des régions reculées pour affronter des groupes armés. Malgré cela, les policiers et gendarmes bénéficient de salaires bien supérieurs, avec un statut spécial. Cet écart laisse les soldats dans une précarité qui les pousse à commettre de braquage, de voler des motos, ou de voitures pour survivre.

 

Les PGA non versées

 

Les primes globales d’alimentation, essentielles pour les soldats sur le terrain, ne sont plus versées depuis plus de six ans. Pourtant, ces fonds permettaient d’acheter de la nourriture, de laver les habits, de survivre lors des déploiements. Depuis six ans, l’État les bloque. Pire encore, les primes de risque, qui devraient récompenser les dangers affrontés, n’existent pas pour les FACA. Pourtant, les mercenaires russes, déployés avec eux, touchent des primes de risque de plusieurs millions de francs CFA.

 

Pas de caserne, pas De logements, une précarité aggravée pour les soldats

 

Autrefois, les soldats FACA vivaient dans des casernes militaires, logés gratuitement. Cet avantage allégeait la charge de leur faible salaire. Aujourd’hui, les casernes sont vendues, ou détruites. Les soldats doivent louer des maisons dans les quartiers populaires, où un loyer de 20 000 francs CFA absorbe plus d’un tiers de leur paie. Sans logement fourni, ils s’enfoncent dans la misère. Beaucoup volent des motos pour les utiliser comme taxis-motos, une activité qui rapporte plus en quelques jours que leur salaire mensuel. Cette situation, née de l’absence d’infrastructures militaires, alimente la petite criminalité urbaine.

 

Plus grave, une formation militaire sans repères

 

La formation des soldats FACA, assurée depuis 2021 par des instructeurs russes liés au groupe Wagner, dure quelques semaines, voir deux mois. Elle se limite à l’usage des armes et aux tactiques de combat. Aucun enseignement ne porte sur les droits des civils ou le respect des lois. Ce qui fait qu’un soldat, sorti de formation, manque totalement de discipline militaire. Il ne sait même pas comment saluer son chef, et même le respecter.

 

Appel au président Baba Kongoboro

 

Touadéra, alias Baba Kongoboro, examine l’état de ton armée. Les soldats FACA, poussés au vol par la misère, ne sont pas des criminels de nature, mais des victimes d’un système défaillant. Un soldat mal payé, mal nourri, sans moyens, ne peut défendre le pays avec force. La qualité prime sur la quantité. Vois leurs conditions, car c’est l’État qui forge lui-même ces délinquants….

 

 

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