Fidèle Ngouandjika et Wagner : Une apologie honteuse du pillage des richesses centrafricaines

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.
Dans une récente interview accordée à la Radio France Internationale, Fidèle Ngouandjika, ministre-conseiller du président centrafricain Faustin-Archange Touadéra, a livré une défense sidérante de l’influence russe en République centrafricaine (RCA).
En glorifiant le groupe Wagner comme un « sauveur de la démocratie » et en justifiant l’exploitation des richesses minières par des sociétés russes, même en cas de « pillage », Fidèle Ngouandjika a non seulement trahi la souveraineté nationale, mais aussi insulté la dignité du peuple centrafricain. Ses propos, d’une arrogance désinvolte, révèlent une soumission inquiétante aux intérêts étrangers, au mépris des aspirations démocratiques et économiques de la RCA.

Wagner, un « héros national » ? Une insulte au peuple centrafricain
Fidèle Ngouandjika n’a pas hésité à qualifier Evgeny Prigozhin, ancien chef de Wagner, de « héros national », justifiant l’érection d’une statue à son effigie à Bangui en décembre dernier. « Prigozhin est pour nous un héros national, c’est pourquoi on a érigé sa statue », a-t-il déclaré, comme si honorer un mercenaire russe était une évidence. Cette glorification d’un homme dont le groupe est accusé de violations des droits humains et de pillage des ressources naturelles dans plusieurs pays africains est une provocation. Alors que la RCA lutte pour se relever de décennies de conflits, célébrer Wagner comme un sauveur revient à cracher sur les souffrances du peuple, qui mérite des dirigeants dévoués à ses intérêts, non à ceux d’une milice étrangère.
Fidèle Ngouandjika va plus loin, affirmant que Wagner a « sauvé la démocratie » en 2020 en empêchant un coup d’État organisé par la coalition rebelle CPC. « Les Wagner ont sauvé la démocratie de la République centrafricaine en boutant hors du territoire le président du Côte-Vin-Vin », proclame-t-il, réécrivant l’histoire pour transformer une intervention mercenaire en acte de patriotisme. Mais quel genre de démocratie dépend d’une milice étrangère pour survivre ? Cette rhétorique masque une vérité troublante : Wagner n’a pas agi par altruisme, mais pour sécuriser son accès aux mines d’or et de diamants, comme celle Ndassima près de Bambari, au détriment des Centrafricains.
Une justification abjecte du pillage des ressources
Le plus révoltant dans les propos de Fidèle Ngouandjika est sa défense éhontée de l’exploitation des ressources minières par des sociétés russes, comme Lobaye Invest. Interrogé sur les accusations de pillage, il répond avec une désinvolture choquante : « Même si les Russes nous volent, même si les Russes nous pillent, c’est avec notre accord. Parce que ça nous appartient ». Cette déclaration est une capitulation pure et simple. En admettant que le pillage pourrait exister, tout en le justifiant par un prétendu contrôle national, Fidèle Ngouandjika abdique toute responsabilité envers le peuple centrafricain, dont les richesses sont siphonnées sous prétexte de « souveraineté ».
La RCA, riche en or, diamants et potentiel pétrolier, a survécu pendant des décennies grâce à l’agriculture, comme Fidèle Ngouandjika le reconnaît lui-même : « Nous avons toujours survécu avec l’agriculture traditionnelle qui fait à peu près 53-54% du PIB ». Pourquoi, alors, céder les ressources minières à des partenaires russes sans transparence ni bénéfices tangibles pour la population ? Fidèle Ngouandjika prétend que la Russie, « qui a du pétrole en abondance », aidera la RCA à devenir un « pays émergent ». Mais où sont les écoles, les hôpitaux, les routes financés par ces prétendus partenariats ? Le ministre se contente d’affirmer que les sociétés russes « paient leurs impôts » et opèrent sous des « permis miniers », sans fournir la moindre preuve d’une gestion équitable.
Une souveraineté vendue sous couvert de nationalisme
Fidèle Ngouandjika tente de draper cette soumission dans un discours nationaliste, proclamant que les ressources minières « appartiennent à la République centrafricaine et n’appartiennent plus à la France ». Il accuse les opposants d’être des « valets de la France-Afrique », obsédés par la « chicotte de l’ancienne colonie française ». Ce rejet virulent de l’influence française, incarnée par les « 11 accords secrets » de 1960, pourrait séduire certains panafricanistes. Mais il s’agit d’une diversion. En remplaçant la tutelle française par une dépendance russe, le régime Touadéra ne libère pas la RCA ; il l’enchaîne à un nouvel acteur impérialiste, dont les motivations sont tout aussi prédatrices.
La statue de Prigozhin, l’exploitation opaque des mines, et les déclarations de Gouandjika sur le « droit » de donner les ressources « à qui on veut » trahissent une réalité : la RCA est devenue un pion dans la géopolitique russo-africaine. Wagner, ou ses successeurs sous un autre nom, n’est pas un partenaire désintéressé. Les bénéfices des mines d’Assima ne reviennent pas aux Centrafricains, mais à une élite dirigeante complice et à ses alliés russes. Gouandjika a beau clamer que « c’est notre sous-sol », la souveraineté qu’il vante est une coquille vide, bradée pour des promesses illusoires de développement.
Un régime sourd aux aspirations du peuple
Les propos de Fidèle Ngouandjika ne se contentent pas de glorifier Wagner ; ils révèlent un mépris profond pour les voix critiques, qu’il s’agisse de l’opposition ou de la société civile. En qualifiant les opposants de « coquille vide » et en minimisant leurs appels à revenir à la Constitution de 2016, il cherche à étouffer tout débat sur la légitimité du régime. Son apologie de Wagner s’inscrit dans cette logique : en présentant les Russes comme des sauveurs, il détourne l’attention des dérives autoritaires du pouvoir, comme l’exclusion des binationaux ou le refus de réformer les institutions électorales.
Le peuple centrafricain mérite mieux qu’un ministre qui célèbre des mercenaires et justifie le pillage de ses richesses. Il mérite une gouvernance transparente, des élections inclusives, et une économie au service de tous, non d’une élite alignée sur des intérêts étrangers. L’érection d’une statue de Prigozhin est plus qu’une provocation ; c’est une insulte à la mémoire des Centrafricains qui luttent pour un avenir digne. Gouandjika et le régime Touadéra doivent répondre de cette trahison.
La résistance
Face à cette apologie scandaleuse, les Centrafricains, la société civile, et la communauté internationale doivent agir. Les accusations de pillage par Wagner et ses affiliés doivent faire l’objet d’enquêtes indépendantes, avec un accès total aux contrats miniers. L’opposition, malgré les obstacles, doit continuer à dénoncer la cession de la souveraineté nationale. Enfin, les citoyens doivent exiger des comptes sur l’utilisation des ressources naturelles, qui devraient financer le développement, non les agendas géopolitiques de puissances étrangères.
Fidèle Ngouandjika peut bien vanter une « symbiose » avec Wagner et rêver d’une RCA émergente sous l’égide russe. Mais ses mots ne trompent personne : ils exposent un régime prêt à sacrifier l’avenir de la nation pour prolonger son emprise sur le pouvoir. La RCA n’appartient ni à Wagner, ni à Touadéra, ni à Gouandjika. Elle appartient à son peuple, qui doit se lever pour reprendre ce qui lui a été volé….
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